Un jeune étudiant dans une pâtisserie rencontre de sérieux problèmes avec un colocataire à Toulouse. Elle a déposé plainte mais elle a perdu son logement et pas mal d’argent.
«Je me suis installé à Toulouse en septembre 2021. À l’époque, mon mécène m’avait donné une semaine avant de commencer. La colocation via une association semblait une bonne solution », raconte Camille, jeune femme de 21 ans. Dans le quartier de Rangueil, les primers mois se déroulent sans soucis. « Je partageais le logement avec d’autres filles. Bonne atmosphère. Et au boulot, aussi. J’adore ce que je fais », confie la jeune femme qui, déjà en 3ème, préférait « sécher » les cours pour travailler en cuisine avant de s’orienter vers la pâtisserie.
Cette passion ne l’a jamais quittée. Elle termine actuellement un cours sur le brevet technique des métiers. Sauf que depuis l’automne, les relations dans son placement se sont dégradées. « Les filles sont parties et un garçon est arrivé en octobre. Il a d’abord été rapidement désagréable avec des remarques sexistes, lourdes. J’ai mis les choses au point sans trop de succès. Je l’ai même surprise dans ma chambre en train de fouiller mes affaires intimes. Je travaille la nuit, en horaires décalés. Comme je me laissais 2 heures pour attaquer ma journée de 3 heures, je restais immobile. Lui mettait la musique, faisait du bruit… »
Debut fevrier, tandis que la jeune femme essaie de dormir, le colocataire rentre de soirée et le bruit ne tarde pas à la sortir du lit. « J’ai essayé, une nouvelle fois, de lui expliquer. Il avait bu. Il s’est enervé, m’a trapée par le cou, violentée, jetée au sol… » Camille se réfugie dans sa chambre, alerte la police. « Ils sont arrivés une heure plus tard et m’ont conseillé de quitter les lieux. Des le lendemain, j’ai déposé plainte. Je souffre d’un traumatisme crânien et d’une parte d’audition. Surtout je subis des terreurs nocturnes. Quand je suis seul, c’est violent. »
Loyer et prudence perdus
Pour ne rien arranger, ses discussions avec l’association qui gère la collocation se passe mal. « J’aurais apprécié un peu de solidarité. Je suis obligée de partir, de payer les frais liés au mois de préavis. Pour l’état des lieux, je ne voulais pas que mon agresseur soit présent. Elles n’ont même pas été capables d’organiser ça. Du coup pas d’état des lieux et je perds le mois de prudence. Pour moi qui gagne tout juste 1000€, c’est très lourd. Pourquoi est-ce moi qui dois partir de l’appart et pas lui ? Je suis victime et je dois me débrouiller. »
À trois mois de la fin de son contrat et de son examen final, Camille « squatte » le studio de son frère et de sa copine faute de trouver une nouvelle chambre. En attendant les progrès de l’enquête de police, « on m’a prévenu que cela allait être long », la jeune femme se concentre sur sa formation et ses pâtisseries. « Chez Pillon, mon patron a été tout simplement parfait. Il m’a soutenu, a compris ce qui s’est transmis. J’ai pu prendre une semaine de vacances et réprimander progressivement le travail en laboratoire. Une vraie chance. » Je la seule.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.