Sur plus d’un millier d’enseignants contractuels recrutés à la rentrée par l’académie de Toulouse, beaucoup ont suivi une formation express « déstabilisante » pour les syndicats.
Métier à risques. Sur 160 enseignants embauchés comme contractuels dans les écoles de la Haute-Garonne, surtout à Toulouse, « Acun d’entre eux n’a amélioré d’une formation et sur 160, certains n’ont pas commencé le premier jour de la location » , explique Charlotte Andrieu, co-secrétaire du Snuipp-FSU 31.
Le plan du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse Pap Ndiaye, lors de sa visite à Toulouse la semaine dernière, « un professeur devant chaque classe » dans l’ensemble a été respecté. Plus au prix de quels efforts ?
« Ne pas affoler les parents d’élèves »
« Pour les enseignants qui débarquent et pour les équipes pédagogiques, c’est déstabilisant, poursuit Charlotte Andrieu. C’est beaucoup d’instabilité et parfois plusieurs changements de pôles au cours de l’année. »
Pour ne pas « affoler » les parents d’élèves, Le Snuipp confie que « le slogan est de ne pas ébruiter à l’école le fait que l’enseignant est contractuel ». Une fois que les contrats sont postés, pose, selon Charlotte Andrieu, la question de leur remplacement, le cas échéant.
« On a déjà des circonscriptions que seront déficitaires, notamment dans les écoles du nord de Toulouse, ajoute-t-elle. On sent des tensions et l’inspection va devoir piocher chez les voisins et il faudra, à nouveau, embaucher des contractuels ».
Le recteur recrute en permanence
« Le rectorat recrute chaque année des contractuels au fil de l’eau, assure pour sa part le secrétaire académique du Snes-FSU (second degré) Pierre Priouret. Lorsqu’ils arrivent au collège ou au lycée, les collègues les accueillent, les assistent un peu, mais on n’est pas des formateurs».
Dans le second degré, rappelle le syndicat majoritaire, la formation est de deux jours pour un contractuel.
«On avait proposé un minimum de trois jours, mais cela a été refusé par l’institution, par le procès de Pierre Priouret. Deux jours pour balayer le fonctionnement de l’établissement et un module à consulter sur internet, mais rien sur la pédagogie. Je ne suis pas sûr que le rectorat vérifie que les candidats ont lu le module sur internet. Ils ont au moins mis en place un protocole pour recruteur. On considère quand même qu’un professeur titulaire devient vraiment opérationnel au bout de sept ans d’enseignement. »
4 000 postes hors pourvus en France
Le Mammouth hésite et « l’Ecole de la République n’est plus à la hauteur », comme le dit récemment Emmanuel Macron. Il y a surtout moins de candidats aux différents concours de l’enseignement attribués au postulat avec le niveau Master.
Il existe plus de 4 000 postes non pourvus dans le second degré, reconnus par le ministère de l’Éducation nationale. Le métier est mal rémunéré pour une charge de travail que ne cesse d’augmenter. Aussi, de nombreuses matières sont en tension, comme les mathématiques. Pierre Priouret assure que « 30% des posts sont manquants à cette rentrée, c’est énorme. »
Une formation de quatre jours…
La formation avant d’être projetée devant plus de vingt-cinq enfants ? En théorie, les candidats susceptibles de devenir contractuels, qui doivent justifier d’une licence 3 et d’un casier judiciaire vierge, passent un entretien. S’ils sont admis, ils peuvent bénéficier d’une formation express de quatre jours, avant la rentrée, dans le meilleur des cas. Une révolution alors qu’il était difficile d’obtenir le concours de professorat des écoles, suivi d’une année de formation complète.
D’abord deux jours pour à bord le fonctionnement de l’école, les relations avec les parents d’élèves et le directeur de l’établissement. Ils apprendront, aussi ce qu’est un cahier d’appel ou un cahier de correspondance. Bref, un autre module de deux jours que j’ai consacré à la préparation des cours fondamentaux. Ensuite, c’est le grand saut dans la classe, synonyme d’une formation sur le tas.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.