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Deux nouvelles plaintes ont été déposées à la gendarmerie de Gaillac contre l’Ecole supérieure occitane, qui ont délivré depuis 3 ans de faux diplômes de licence. Des élèves et anciens salariés de l’établissement de formation sont en train de constituer un collectif de plaignants.

L’affaire des faux diplômes de Bachelor délivrés par l’Ecole supérieure occitane (ESO), révélée par La Dépêche du Midi le 19 avril, a provocé l’émoi au sein de l’établissement qui compte deux campus à Albi et à Narbonne .

Manon et Sandy, les deux étudiantes en Bachelor de l’ESO qui ont découvert le pot aux roses, ont été longtemps entendues mercredi dernier par les gendarmes de la brigade de recherches de Gaillac, en charge de l’enquête. Ils indiquent avoir porte plainte. En caus, leur formation au sein de l’ESO, qui devait déboucher sur un Bachelor en immobilier (bac +3) alors que seul un titre professionnel de niveau BTS (bac +2) figure sur leur contrat d’apprentissage.

Un collectif de personnes interrogées

Les deux étudiantes ont créé un groupe dédié sur WhatsApp, qui compte déjà près d’une centaine de membres : des étudiants d’Albi et de Narbonne, en formation ou déjà diplômés, mais aussi d’anciens salariés et formateurs. « On est en train de créer un collectif. Ça s’ajoute au fur et à mesure », expliquent Manon et Sandy, qui ont également sollicité Me Philippe Pressecq du barreau d’Albi.

« J’ai été saisi par un groupe de victimes qui est en train de se constituer pour faire valoir les droits de chacun », a confirmé l’avocat. « Sur une affaire à des jeunes personnes qui constante brusquement que les efforts d’une ou plusieurs années sont vains. Qu’ils ont payé, travaillé, laborieux pour rien. C’est extrêmement traumatisant ».

De faux bulletins de salaire ?

L’affaire ne concerne pas les faux diplômes de Bachelor. Un ancien salarié qui souhaite rester anonyme dénonce d’autres pratiques. En poste pendant environ un an à l’ESO, il affirme ne pas avoir été déclaré auprès des organismes sociaux et avoir reçu de faux bulletins de salaire.

« Je ne m’en suis pas aperçu tout de suite mais lorsque j’ai rencontré la directrice, elle a reconnu les faux », explique-t-il à La Dépêche, précisant avoir saisi l’URSSAF et l’Inspection du travail à l’automne dernier. Il a été auditionné récemment par les enquêteurs et indica avoir porté plainte.

L’avocate d’Albi, Stéphanie Bazart, explique que l’enquête est ouverte depuis le début de l’année et qu’elle vise à la fois l’établissement et sa directrice.

L’école bénéficie d’importantes finances de la formation professionnelle au titre des contrats d’alternance et a vu passer 130 apprentis depuis juillet 2021. la formation continue et par la DREETS.

Le mois dernier, des agents de l’URSSAF, de l’Inspection du Travail et des enquêteurs de la brigade de recherches de Gaillac sont redus sur le campus d’Albi.

Interdite de Gerer une entreprise après 2018

La directrice de l’ESO gérait l’établissement à travers sa société Dimensionpro, qu’elle a créée en 2018. Cette année-là, la cour d’appel de Toulouse l’avait pourtant née à une interdiction de gérer une société pendant 5 répond. Ses activités antérieures dans l’immobilier, principalement à Montauban, sont toutes vendues par des liquidations judiciaires.

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Elle a été placée en garde à vue à Gaillac et auditionnée par les enquêteurs, avant d’être remise en liberté. Contactée en début de semaine, elle n’a pas été souhaitée pour répondre à nos questions.

Le Parquet d’Albi a demandé en mars dernier la nomination d’un administrateur provisoire pour représenter la société et assurer la continuité de son activité. Guillaume Desjours, désigné par le tribunal de commerce d’Albi, doit rencontrer les étudiants en licence le 2 mai prochain pour faire le point sur leur situation.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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