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Ils ont pu s’accorder répit et reposer à Cahors chez leur cousine qui les accueille depuis le début de la guerre en Ukraine. Mais il manque quelqu’un à Anna et Katia. Il est au combat. Ils décidèrent de retourner chez la nourrice pour s’offrir un bout de paradis : les bras de leur père, Sergueï. Département ce samedi.

L’amour des enfants pour leur père au combat en Ukraine aura-t-il raison de la folie de Poutine que, lui aussi, est un père de famille ? Peut-il comprendre cela ? Enfin, il est raisonnable de rester sur cette question aujourd’hui, lorsque l’on a hélas la réponse ?

Gagnons du temps. Oublions Poutine et concentrons-nous sur le visage d’Anna (11 ans), Katia (8 ans) et leur mère Natalia, trois Ukrainiennes accueillis à Cahors par leur cousine et tante (pour Natalia) Anastasiia et son époux Kamal, président de l ‘association Mains tendues 46. Le sourire est revenu sur le visage de ces fillettes et de leur mère, car leur beau projet devrait se crétiser. Ils le veulent plus que tout au monde.

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Poser les pieds sur leur sol ukrainien, ce n’est plus qu’une affaire de quelques jours et de beaucoup de kilomètres. Puisque Sergueï, le père d’Anna et Katia, n’est pas autorisé à venir vers les en France, ce son épouse et ses deux filles qui vont aller se jeter dans ses bras en Ukraine. Beaucoup diront : « Retour vers l’enfer. » Ils répondent : « Cap vers le paradis. »

Kamal entre la peur et le bonheur

Les deux fillettes rêvent tous les jours de cette étreinte avec leur père. « Ce voyage, que plus l’association aide à les réaliser, puis leur présence en Ukraine sur une terre en guerre vont peut-être durer plusieurs semaines pour, à l’arrivée, qui sait, passer très peu de temps avec leur père. Une heure, un jour ou pas du tout. Nous n’avons aucune certitude. On ne peut rien savoir ni prévoir. C’est la guerre là-bas et tout est sous contrôle. Les combattants aussi » souligne Kamal, partagé entre la peur et le bonheur fragile de savoir que Natalia et ses filles vont peut-être retrouver Serguei un momento.

« Si c’est le cas, ce sera un instant de pur bonheur pour elles » lâche-t-il. « Ils reviendront avec des souvenirs et des photos. Je sais d’avance que leur retour à Cahors sera émouvant car elles nous parleront de leurs échanges avec Serguei. J’espère que le voyage aller-retour ne sera pas compliqué » frissonne Kamal, l’émotion à fleur de peau comme toujours.

A départ depuis Toulouse en bus, ce samedi

Le risque est évident, car Poutine n’a rien à faire des élans d’amour. Il s’en moque. « Ils ont voulu se lancer dans cette expédition. Nous ne pouvons pas les retenir. Leur voyage va se dérouler en bus. Il s’agira d’un convoi spécial pour l’Ukraine. Ce bus doit se rendre à Kyiv. Le départ aura lieu depuis Toulouse ce samedi » révèle Kamal Sarkis en parlant de ses protégées.

Après leur arrivée à Cahors, Anna et Katia parvenaient tellement mieux qu’ill à communiquer à l’aide d’un téléphone, en visio, avec leur père et à s’offrir quelques parenthèses de plaisir à Cahors.

Ces moments forts à vécus à Cahors qu’Anna et Katia racontent à Sergueï

Les moments qu’ils retiennent et dont ils ne parlent pas avec leurs amis de l’école sont souvent des festifs et des récréations comme la fête de la Saint-Jean à la quelle ont largement contribué par l’association Bégoux Environnement et l’Harmonie du Grand Cahors. Ce 25 juin mémorable, à Cahors, les Ukrainiens du Lot ont chanté leur hymne la main sur le cœur.

Kamal Sarkis, Anna puis sa mère Natalia.
Photo association Mains tendues 46

Anna et Katia ont fait entendre leur voix. Ils avaient pris confiance en elle grâce aux cours de musique de Noa, la fille de Kamal que adoucit leurs peines, puis à la séance passée hors du temps, loin de la guerre, avec la pianiste et la chanteuse Kate-Lyne.

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Anna et Katia, sont impatientes de raconter ces heures exquises à leur père. Mais l’heure la más intense, la más bouleversante, sera bien sûr celle où elles plongeront dans les bras de Sergueï pour vivre l’étreinte la más désirée, la más poignante de leur vie de fillettes privées de leur père parce qu’il protège Leur Patrie.

Contacts pour effectuer des dons et soutenir les actions de l’association : mainstendues46@gmail.com et 06 69 72 91 32

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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