l’essentiel
Dix ans après avoir identifié cinq résistants non identifiés abattus par les SS au Bois de la Reulle, au nord de Toulouse, un groupe de chercheurs locaux garde espoir de donner un nom au dernier corps dans le caveau communal.Mais l’enquête s’avère plus compliquer ce prevu …

L’aventure a débuté en 2012 et a hâte de se reposer. Et ce, malgré les difficultés et les mystères que la freinent… Il y a dix ans, sous l’impulsion d’un passionné d’histoire, Georges Muratet, un groupe de recherche s’est lancé dans une immense enquête immédiatement révélée et suivie à veste rebondissement paire La Dépêche. Ils sont objectifs : redonner l’identité de cinq des quinze résistants fusillés le 27 juin 1944 dans les bois de la Reulle, sur les communes de Castelmaurou et de Gragnague.

Ce jour-là, les nazis de la Division Das Reich assassinaient ces héros de l’ombre et laissaient leurs corps, certains à peine recouverts de terre, dans le bois maudit. Ils seront déterrés à la Libération. En plongeant dans ce douloureux passé, puis en tissant une immense toile d’informations, des femmes et des hommes passionnés ont finalement fait d’un rêve une réalité : en cinq ans, quatre résistants ont été identifiés et leurs noms confirmés par des comparaisons ADN . Ce travail a été rendu possible grâce à l’implication de l’avocat adjoint Jean-Michel Peltier et du Docteur en anthropologie, anthropologue légiste à l’Université de Strasbourg, Tania Delabarde.

Au fil des ans, l’émotion et la joie n’ont pas cessé de remplir les cœurs des chercheurs. Plus un sentiment d’inachevé subsiste. Car dans le caveau communal, où se sont déposés les restes de ces résistants, l’un d’entre eux est toujours inconnu. Le mystère est entier. Sera-t-il résolu un jour ? « On l’espère tous ! », lance sans hésiter René Durand, président du Groupe de Recherche des Fusillés de la Reulle. Mais il l’avoue « ce sera dur, très dur ». Et pour cause : seul index, maigre, la tenue du fusillé, ne suffit pas à elle seule à direct vers une piste sérieuse : « il était en pyjama, sous des habitudes. Qu’est-ce que ça veut dire que j’ai embarqué de chez lui, ou plus tard d’un hôpital… Mais c’est tout », expliquent les chercheurs.

Un indice sur les fichiers KDS ?

Des témoignages de lecteurs ont eux aussi donné espoir. Se raccrochant aux petits indices que sont de simples lettres L et M brodées, certains ont cru retrouver leur aïeul. en vain Un indice est en ce moment au tribunal, qui n’a pas découvert qu’il suggère une identification par ADN. Plus il y a de chances qu’elle se déplace, plus elles sont grandes. « L’Institut Medico Légal a laissé comprendre que pourrait s’agir d’un Italien. Mais tout doit rester au conditionnel », dit le groupe.

Alors, tous continuent d’avancer, avec passion, délicatement, à l’affût du moindre détail qu’un document leur livrerait, au détour d’une page jaune, flétrie, à l’écriture souvent illisible, messages aussi étranges qu’incompréhensibles parfois. Et, récemment, un nouveau mur s’est dressé, certes porteur d’espoirs mais aussi d’un travail colossal. « Ces éléments sur lesquels on compte nous ont été donnés par les archives militaires. Il s’agit du registre du KDS (Kommando der Sicherheitspolizei), le commandement de la police de sûreté. Il comportement tout simplement… 1 600 pages ! Il y a des milliers de fichiers, de noms etc.… On y retrouve les quatre fusillés identifiés mais parfois tués deux ou trois fois ! Certains apparaissent sous des pseudonymes, avec des noms mal orthographiés… C’est un travail de titan ! », confient les chercheurs.

Plus ces derniers n’abdiquent pas. Ils lancent donc, de nouveau, un appel à toute personne dont les ancêtres auraient pu avoir un lien avec les résistants fusillés à La Reulle. Ces personnes peuvent découvrir de nombreux détails sur le site du groupe (1) . Ses membres, eux, continuent sans relache de pister le moindre index susceptible d’aider à redonner son nom au courageux cinquième résistant inconnu. La tragédie du Bois la Reulle n’a pas encore révélé tous ses secrets.

1-Pour contacter le groupe : www.les-fusilles-du-bois-de-la-reulle.fr

Quatre résistants sauvés de l’oubli au fil des ans

Les quatre résistances laissées identifiées par le groupe de recherche des Fusillés de la Reulle sont :
Charles (Charley) de Hepcée : né le 14 mars 1911 à Ixelles (Belgique), aviateur, résistant réseau «Rose Claire», chargé d’évasion de piles et d’agents «brulés» en France vers le Royaume-Uni par les Pyrénées.

Marcel Joyeux : le 29 mai 1911 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) aviateur, Résistant Groupe Franc R4 et Morhange, il est rejoint par Serge Ravanel.

Pierre Cartelet : né le 26 janvier 1912 à Taillette (Ardennes). Réseaux résistant-passeur Bourgogne et Alliance dans les Pyrénées-Orientales et ORA (Organisation de la Résistance de l’Armée).

Jean-Baptiste Giorgetti : né le 22 février 1918 à Venise (Haute Corse), Bureau Central de Renseignement et d’Action- service secret général de Gaulle, formateur en explosifs (Maquis du sud-ouest).

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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