Après le début de l’année, des baisses de pression d’eau empoisonnent la vie des plus de 560 habitants de la résidence Rangueil-Marti, gérée par le groupe Fontia.
C’est le double peigne ! Du moins la pénurie dans la pénurie. Alors que les menaces se font de plus en plus sérieuses sur l’approvisionnement des villes en eau potable, avec des cours d’eau à sec, les résidents de la cité Rangueil-Marti, à Toulouse, ont déjà aperçu de ce que pourrait être un régime sec. Plus de six mois, ils doivent faire au quotidien avec Depuis des coupures intempestives du réseau ou des baisses de pression qui leur rendent la vie impossible. « Il y a des jours où l’on ne peut même pas prendre de douches, ni même faire cuire des pâtes, s’indigne une résidente. On est obligé de faire des réserves dans des bouteilles et des casseroles si on veut assurer l’essentiel ». Et ce sont les étages supérieurs entre le cinquième et le neuvième que trinquent le plus, avec de l’eau qui a visiblement du mal à monter dans les tuyaux. Le pire, c’est que ces dysfonctionnements se traduisent sans prévenir pour les plus de 560 habitants de cette cité dont la copropriété est gérée par le groupe immobilier Fontia. Céline Montaudry, la responsable locale en charge du syndic, est responsable des difficultés et du partage de la gestion de leurs administrations. « Cela fait des semaines que nous avons alerté les services Eau de Toulouse de la métropole avec des courriers recommandés et des coups de téléphone, mais nous n’avons toujours pas de réponses, regret-t-elle. À ce jour, nous n’avons ni explications, ni solutions et pas de retour »…
Des enquêtes en cours sur le réseau
Pour elle, la multiplication des logements neufs neufs dans le quartier pourrait en partie être à l’origine du problème. « S’il y a plus de monde avec la même capacité en adduction d’eau, ça coince donc », a suggéré le représentant de Foncia. La vérité n’est peut-être pas loin. Après les débuts en juillet, Setom, filiale de Véolia gestionnaire de l’eau potable, a lancé les investigations sur le réseau. « Il est déjà efficace de fortes baisses de pressions brèves et aléatoires, reconnaît Patrick Thomazo, le directeur de la communication. En principe on est à 6 ou 7 bars et là on peut descendre à 3 bars. Nous avons mis des capteurs enregistreurs sur le réseau public pour voir s’il n’y avait pas de fuite ou de vanne fermée, mais cela ne semble pas être le cas. On va donc voir sur le réseau privatif aux alentours. Il est déjà parfois des privés, comme des industriels qui utilisent des surpresseurs qui impactent le reste du réseau et notamment les parties hautes des immeubles». Enquête en cours…
Une marque, deux délégués…
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? À défaut du retour à une régie publique, une solution qui n’avait pas été retenue du dernier appel d’offres, la direction de l’eau à Toulouse répond à une architecture tortueuse. La métropole et ses 37 communes ont créé la marque « Eau de Toulouse », sous laquelle les deux délégataires de la concession, Véolia pour la gestion de l’eau potable et Suez pour la partie assainissement des eaux usées, partagent le marché par le biais de deux filiales, respectivement la Setom et Astéo. Dans ce cas d’espèce, c’est la Setom qui assure l’exploitation du réseau d’eau potable et son entretien.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.