Vent d'Autan

Sortie de métro du Capitole, ce mardi en milieu de journée, un escalator a rendu l’âme. La police aux frontières passe par-là et en profite pour réaliser des contrôles d’identité. Frédérique ne remarque même pas le groupe de fonctionnaires.
Sa journée de travail terminée, cette vendeuse d’une boutique du centre-ville descend quatre à quatre les escaliers et s’engouffre dans le métro. Au moment de badger sa carte d’abonnée, elle tempête : « Ces augmentations successives, c’est une horreur ! Il déjà encore quelque temps, je payais 35 euros. Là, c’est passé à 56 euros ! Au moment où tout augmente dans des proportions vertigineuses et que l’on doit faire attention à tout, je trouve que Tisséo aurait pu se passer d’une nouvelle hausse même si mon employeur prend en charge la moitié… »
En contrepartie, la concomitance entre cette nouvelle augmentation de l’ensemble des titres de transport de la Métropole, à l’exception très notable du billet pour un voyage (1,80 euros) ne la gêne pas : « C’est sûr que ce n’était pas facile pour aller bosser en mai et juin mais je comprends que les employés de Tisséo défendent leurs droits. Ces augmentations étaient prises de longue date, donc on ne peut en vouloir sur ce coup à la direction. »
Jusqu’en 2026, l’abonnement mensuel augmentera d’un euro, cette année.
Entre 2021 et 2026, elle augmentera de 9,3 %, à commencer par le rythme de l’inflation.La carte 10 tickets plein tarif, durant la même période, passera de 14,5 à 16 euros, avec une revalorisation de 10,3 %.
Pour les étudiants, la pente est encore plus raide. Le prix d’un carnet de 10 pour un jeune de monins de 26 ans non boursier est fixé à 5,3 euros et va passer à 6 euros au 1er juillet 2026. Soit 13, 20% de hausse !
Pour Laura, 18 ans, la pilule ne passe pas. En prépa littéraire à Lyon, la jeune femme se révèle très régulièrement dans la Ville Rose pour retrouver ses proches. Elle ne comprend pas car les étudiants où la précarité financière ne cesse d’être grande, ils sont les principales victimes de ce changement de tarifs. « Je vis avec 600 euros par mois tout compris. Cette hausse des tarifs des transports à Toulouse, c’est beaucoup trop ! »
Si on se penche sur la globalité des tarifs proposés aux jeunes, en ne peut pas dire que Tisséo fait malgré la charge de cette révision des tarifs uniquement sur leurs épaules. « 64% des jeunes de 26 ans ne sont pas concernés par cette réforme tarifaire », précise le responsable des transports publics de la ville. Toulouse reste avec Grenoble la grande ville la moins chère pour les jeunes et c’est même très loin des abonnements mensuels appliqués à Lyon (25 euros) Strasbourg (27,60 euros) ou Lille (30,50 euros). Après le 1er juillet, un critère de ressources (statut boursier) est introduit pour le bénéficiaire du tarif le plus bas de la tarificación solidaire jeunes.
C’est la même chose chez les seniors. Tisséo propose une tarification mensuelle de 16,20 euros. De toutes les grandes villes de l’Hexagone, la Ville rose est la seule à proposer un tarif réservé à cette frange de la population en dessous de 20 euros… Il atteindra 18, 70 euros au 1er juillet 2026. Les retraités et seniors, les Les personnes en situation de handicap entre 50 et 79% d’invalidité et les demandeurs d’emploi indemnisés bénéficient systématiquement de la tarification solidaire que le soit leur niveau de ressources. Les plus modestes ont accès au tarif le plus bas voire à la gratuité.