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Si la plupart des étudiants de la fac du Mirail (Université Toulouse II Jean-Jaurès) provoquent le mouvement social, ils s’interrogent sur l’intérêt du blocage et ont peur d’être en difficulté lors des partiels de fin d’année.

Angelina fume une roulée, l’air pensif, sur une marche d’escalier à l’entrée de la fac du Mirail. Cet étudiant de 19 ans en première année de lettres modernes apprend que l’université sera bloquée à partir du jeudi (vote massif à l’assemblée générale des étudiants de NDLR). Elle appréhende les jours qui viennent : « Je suis contre la réforme des retraites et je pense que nous les jeunes, on peut faire vraiment bouger les choses. Mais bloquer les bâtiments de la fac, ce n’est pas pourquoi la meilleure solution. »

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Après trois semaines, la jeune femme, en difficulté des dernières parties, a vu un emploi du temps complètement chamboulé à cause de l’occupation du bâtiment le Gai Savoir où sont échoués des cours à destination de la première année. « L’enseignement a été délocalisé dans un autre bâtiment mais le problème est qu’il y a embouteillage avec d’autres disciplines. Résultat : des heures de cours sautent. Ce n’est vraiment pas bon avant les prochains examens. »

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Nathan, 18 ans, dans la première année d’histoire est dans le meme d’état d’esprit : « Je ne suis pas contre le blocage mais sur certains points, ça me dérange. Je ne suis vraiment pas fan de l’enseignement à distance. À cause des grèves ou des blocages, les profs nous donnent directement le contenu des cours. Je n’aime vraiment pas ça. J’ai eu toute une série de cours d’anthropologie en distance. Sur les études des auteurs savants. Sans prof, c’est très difficile de déchiffrer tout ça seul. »

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Tags anarchistes et anti-police

Puka, qui n’est pas étudiant, occupe avec une trentaine de camarades « Le Gai Savoir » rebaptisé Zam (Zone autogérée du Mirail). Le jeune homme aux idées libertaires invite les jeunes gens privés d’enseignement à cause du blocage du bâtiment à organiser des « cours alternatifs avec leurs profs au sein de la Zam » où dit-il, il régne « un foisonnement intellectuel incessant. » L’intérieur du local a été tagué de slogans poétiques, anti-police et anarchistes.

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Les syndicats étudiants ont un discours moins utopique. Nathan est en master 2 d’archéologie et militaire à la CGT, il comprend les inquiétudes des étudiants qui viennent intégrer le visage et y voit clair : « Je suis inscrit après 2018. J’ai déjà régulièrement des blocages, je m’en fous.  » un jamais empêché d’avoir des bonnes notes. Et puis toutes ces actions ont éveillé en moi un regard critique sur le monde, à m’émanciper. »

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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