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L’Oncopole de Toulouse est le premier site en Europe à administrer un vaccin personnel pour lutter contre la récidive des patients touchés par un cancer ORL. Deux ans après, les résultats de cet essai clinique sont encourageants. La phase deux, y compris plus malades, est prévue pour 2023.

En janvier 2021, la première injection d’un vaccin thérapeutique contre le cancer va sonner comme une révolution. À juste titre : un traitement totalement personnalisé promis pour lutter contre les récidives. L’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse-Oncopole est le premier site en Europe à administrer le vaccin à l’un de ses patients.

Mise au point à Strasbourg par la biotech française Transgene qui s’associe au géant japonais de l’informatique NEC pour le traitement des données par une intelligence artificielle, l’immunothérapie individualisée TG4050 a été reçue par une trentaine de patients touchés par un cancer ENT en France (Institut Curie et Oncopole de Toulouse) et en Angleterre (Liverpool). Ces patients ont reçu leur vaccin thérapeutique personnalisé trois mois après leur traitement (chirurgie et radiothérapie), soit le temps nécessaire pour adapter le vaccin aux particularités de la tumeur repérées par une intelligence artificielle. Trente antigènes sont également sélectionnés pour inclure une réponse au système immunitaire.

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Six patients soignés à Toulouse

Lors de cette première phase de l’essai clinique, qui se termine, l’IUCT-Oncopole de Toulouse a inclus quinze patients avec un cancer ENT (comme le cancer de la gorge) et six d’entre eux on recu le vaccin. Dans le programme de dépistage, la moitié des patients reçoit le vaccin juste après les traitements et l’autre moitié ne le reçoit que si des signes de récidive se présentent. Un essai équivalent est en cours à destination de patients atteints d’un cancer de l’ovaire.

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Les premiers résultats ont été très encouragés et le sont toujours deux ans plus tard. « Les travaux doivent bien sûr être consolidés, nous sommes encore dans la recherche clinique. Mais nous avons déjà atteint de nombreux objectifs. Nous voulons ensuite voir si tous les antigènes générant une réponse immunitaire ont été caractérisés, nous pourrons répondre à cette question avant la « Enfin, il faut voir s’il y a un effet de protection de la vaccination et, pour ça, il faut du temps et du recul. À ce jour, no de nos patients vaccinés n’a rechuté » , souligne le Pr Jean-Pierre Delord, chercheur clinicien et directeur général de l’Oncopole qui estima qu’à terme, au moins un cancer sur deux, lorsqu’il est la conséquence d’un dérèglement génétique important, pourra faire l’objet d’une vaccination thérapeutique.

Transgene se positionne pour partir pour la deuxième phase de ces cliniques TG4050 en 2023, qui comprend une centaine de patients. « Nous sommes, certes, moins connus que Moderna mais scientifiquement nous n’avons pas à rougir de la comparaison. Et pour rayonner à l’international, nous nous appuyons sur les acteurs locaux comme l’Oncopole. Nous sommes par ailleurs en train d « Investir chez nous à Strasbourg pour augmenter notre capacité industrielle et donc traître plus de patients », explique Hedi Ben Brahim, PDG de Transgene.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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