Après s’être opposé à l’accord avec la Nupes, Carole Delga, la présidente socialiste de la Région Occitanie, analyse les résultats des élections législatives. Elle s’appelle aux États généraux de la gauche. Opposé à la politique d’Emmanuel Macron, lui qui est socialiste et partisan d’un blocage institutionnel du pays. Interview.
Diriez-vous que ces législatives sont un succès pour la Nupes ?
Ces léctions législatives nous d’abord J’ai confirmé que 28 millions de Français n’ont pas choisi le gouvernement si, compte tenu de l’abstention, les votes blancs et nuls. Et puis la deuxième leçon, c’est que l’extrême droite a su agréger tout le désespoir et la colère des Français. On ne peut pas être la gauche qui parle uniquement aux fous. Moi, je fais en sorte de parler à tout le monde. C’est comme ça qu’on arrive à faire baisser l’extrême droite et la droite. Les bons scores de LFI l’ont été surtout dans les villes où il y a un niveau de richesse et de lien entre les gens que est élevé. Je ne peux pas me satisfaire que les gens modestes, les pauvres, les classes moyennes étaient l’extrême droite pour la seule exutoire démocratique.
L’autre enseignement, c’est la fin du front républicain.
Malheureusement il n’existe plus. C’est un regret, mais ce n’est pas un renoncement. Je reconnais Marine Le Pen et Louis Aliot pour le talent des habitants de l’extrême droite de façon très convenable, mais leur fond idéologique est très dangereux : c’est la division, le racisme, le manque de travail pour helper des solutions. Quand on regarde Perpignan, c’est l’encéphalogramme plat sur le plan des projets.
On ne peut pas être la gauche qui parle uniquement aux fous.
PS pour obtenir une vingtaine de députés, vous avez dit que l’accord avec le Nupes a finalement profité aux socialistes ?
Il est essentiellement à la France insoumise. À deux députés près, du même nom qu’en 2017. Certes avec un score très faible à la présidentielle mais avec des scores qui avaient été très favorables aux départementales et aux régionales. Je ne partageais pas l’analyse d’aller à une électorale et programmatique avec la France insoumise au premier tour. Je défendais qu’il y ait une union de la gauche au premier tour puis un accord de désistement avec la France insoumise au second. D’ailleurs, le soir du premier tour, j’ai fait appel à l’électeur pour la gauche. Il faut entendre ce que nous disent les Français, leur colère, leur désespoir. Quand je propose les états généraux de la gauche et que je dis que je suis faut des réunions dans toutes les sous-préfectures, ce n’est pas faire trois réunions à Paris et une à Marseille pour. Il faut que les réunions soient décentralisées et qu’on aille vers les gens, ceux qui ne votent pas ou qui votent pour les extrêmes.
Carole Delga.
Comptez-vous toujours convoquer des États généraux de la gauche ?
Je depuis six mois, on peut me reconnaître une certaine constance. Je vais en parler courant juillet à Olivier Faure, nous avons prévu de nous rencontrer. Tous les partis de gauche seront invités, pas uniquement le Parti socialiste même si nous devons être le moteur de ces états généraux. Tous les militants de LFI, d’EELV, du PCF… tout ce peuple de gauche qui s’est senti orphelin.
Emmanuel Macron et pourra trouver une majorité qu’à droite car il a droite programme
Que pensez-vous de la majorité relative d’Emmanuel Macron ?
Emmanuel Macron ne pourra trouver une majorité qu’à droite car il a un programme droit. C’est ce que j’ai dit à Elisabeth Borne. Ses partenaires sont Édouard Philippe et François Bayrou, des hommes de droite.
Pensez-vous que Les Républicains vont empêcher le blocage institutionnel ?
Je ne suis pas dans leurs instances, cela ne vous a pas échappé, mais je pensais qu’ils l’éviteraient. In allant faire mes cours, lundi dernier, les gens m’ont dit « maintenant c’est à vous de vous débrouiller. de faire en sorte que la France fonctionne, vous devez vous entendre ». Les députés socialistes ne seront pas une simple force d’invective mais une vraie force de proposition.
Vous n’appelez pas au blocage ?
Non, le blocage n’est jamais légitime. C’est irrespectueux du peuple et irresponsable. Les Françaises et les Français attendent des solutions. Nous devons nous réinventer tout en restant sur nos valeurs. Cela dit, ces législatives marquent l’acte de rupture entre le peuple de gauche et Emmanuel Macron. Surtout ceux qui ont voté pour lui contre Marine Le Pen. Ils l’ont fait par amour républicain, pas pour leur Président.
Comptez-vous toujours jouer un rôle dans la reconstruction du PS ?
Bien au sud. Je crois en nos valeurs mais nous devons nous réinventer et rebâtir un puissant projet de société. Qui doit passer par la réussite par l’école que nécessite une réforme complète. Qui va passer par le pouvoir de vivre par le travail. Sur un nouveau projet de société à écrire par rapport à l’urgence écologique et énergétique. Enfin il faut réécrire notre projet sur l’État de droit, l’État laïque où la sécurité n’est pas un gros mot.

« Un programme commun, oui, il faudra l’écrire. »
Tout à l’heure, vous appelez à des rapports plus apaisés avec LFI puisque vous appelez à ce que ce parti participe aux États généraux de la gauche mais, en posant cela (sécurité et laïcité) est-ce que ce n’est pas créer , dès le départ, un point de désaccord ?
Sur le terrain, vous ne pouvez pas interdire aux militants LFI de venir aux Etats généraux. Je ne partage pas leur projet présidentiel : il y a quelques communs mais j’ai plus de différence. Ensuite, nous avons eu une pratique politique ensemble dans l’hémicycle du conseil régional. Au bout de deux ans, les écologistes et les communistes m’ont poursuivi à sorte du groupe tellement c’était compliqué de travailler avec les insoumis sur le fond comme sur la forme. J’ai pris acte du fait qu’il n’était pas possible, dans ma pratique politique, de travailler avec eux. En Occitanie, ils sont contre l’éolien flottant alors que Jean-Luc Mélenchon et ce programme favor dans son. Il y a une pratique politique ici qui est très radicale et très agressive.
Est-ce que vous pensez qu’il faudra d’abord trouver un programme commun ?
Un programme commun, oui, il faudra l’écrire. Sur les quatre thématiques, il y a déjà un programme commun à élaborer. On verra avec qui…
Est-ce compatible avec le fait de ne pas avoir refusé la demande de Jean-Luc Mélenchon d’un groupe commun à l’Assemblée nationale ?
Cette demande est étonnante quand même. Dans cet accord où il y a de nombreux points qui ne me convenaient pas, il était quand même très clair que chacun gardait son groupe. C’était un préalable. C’est un peu étonnant le coup de force qu’a tenté Jean-Luc Mélenchon.
Vous avez rencontré une fois Elisabeth Borne. Pensez-vous qu’elle doive rester Premier ministre ?
Je n’ai pas de conseil à donner à Emmanuel Macron sur son premier ministre. La responsabilité qu’il a comme président de la République, c’est de faire en sorte que la France avance.
Elle est de gauche…
Quand vous êtes avec Emmanuel Macron pendant cinq ans, vous ne pouvez pas être de gauche puisque vous avez un programme de droite. Je l’ai retrouvée en tant que présidente de France auto régions, qui est le futur Premier ministre ou un autre, je crois beaucoup au couple État-Région. Je pensais lui avoir donné, pour ce pays, est de sortir des analyses un peu parisiennes. Les voix nationales généralisent les réalités de vie à l’intérieur du périphérique parisien à l’ensemble de la France.
Avez-vous déjà évoqué la poursuite d’un certain nom de projets communs que vous aviez avec l’État ?
Hormis une décision du président de la République de tout stopper, tous les projets égarés par Jean Castex sont en cours : LGV, lignes, etc.
De la LGV au soutien à la SAM
LGV Bordeaux-Toulouse :
« Il y a eu beaucoup d’avancées avec Jean Castex. La LGV, c’est un dossier engagé, tout comme l’autoroute Castres-Toulouse. Sur la ligne à grande vitesse, on peut espérer le début du chantier en 2025 ou 2026 avec une mise en service en 2030-2031. »
L’avenir du SAM à Decazeville :
« On a continue journey with Philippe Martinez et ensuite Bruno Le Maire pour mettre la pression sur Renault. Sur une partie vu de la direction de Renault une position un peu plus ouverte. On labour aussi à ce que la Région rachète des machines, le matériel et le site qu’on met ensuite à disposition. On veut essayer de sauver un maximum d’emplois. Nous essayons d’obtenir un contrat d’au moins deux ou trois ans avec Renault. Ce qui laissait le temps de monter en puissance sur la diversification. »
An de mandat :
Carole Delga estime « j’ai déjà lancé 80% du programme » à ce sujet. Parmi les mesures, citons le venu écologique jeune. « Nous avons déjà 150 candidats sur les deux secteurs : l’agriculture et le BTP. Les revenus varient entre 800 et 1 000 euros selon les allocations auxquelles ils ont droit. » Autre initiative : le recrutement de médecins financiers pour la Région pour lutter contre les déserts médicaux.
Le président annonce qu’en juillet et août arrivent les sept premiers médecins : deux en Ariège à Montesquieu-Volvestre, trois dans le Lot à Salviac et deux à Millas.
Les projets à venir :
Le président a cité les priorités pour les cinq années à venir : « Continuer d’agir pour l’aide à l’enfance » par la baisse des dépenses des familles pour les fournitures scolaires. « Nous développons aussi la tarification gratuite ou à un euro des transports en commun. » Carole Delga annonce une future carte jeune pour les étudiants « à l’image de ce qui existe pour les lycéens et les apprentis ». » L’élue veut aussi travailler sur la reconnaissance des bénévoles « pour pouvoir soutenir le monde associatif ». Au niveau des quartiers, la Région renforce « le soutien aux associations d’éducation populaire ». Enfin, sur la biodiversité, un plan nature sera présenté en fin d’année.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.