L’histoire du Parti socialiste est rythmée par des congrès qui ont tantôt scellé son unité pour le propulser vers les responsabilités nationales ou au contraire entériné de fractures profondes, souvent masquées par les fameuses « synthèses. » À l’heure où s’ouvre le congrès de Marseille au cours où le PS pourrait mourir selon certains, on ne sait à quelle catégorie il appartiendra. Le parti il ​​est vrai a déjà traversé des congrès houleux dont il est pourtant ressorti renforcé quelques temps après.

Le congrès de Reims : la guerre Royal-Aubry

L’élection contestée d’Olivier Faure as premier secretaire rappelle évidemment la bataille qui s’était jouée à 42 voix près entre Martine Aubry et Ségolène Royal pour le congrès de Reims en 2008. Entre la maire de Lille et la candidate défaite à l’ élection présidentielle, la bataille avait été totale, mais n’avait duré qu’une nuit. Et si Ségolène Royal qui réclamait un nouveau vote assurait «Je ne vais pas me laisser faire», elle capitulait au petit matin. Cette fracture n’a pas poussé Martine Aubry – qui avait recueilli 34,7% des voix au premier tour – à diriger le parti rien qu’en 2012 et – même si elle a remporté la primauté de 2011 – à diriger un candidat socialiste à l’Elysée, François Hollande en 2012.

Ségolène Royal et Martine Aubry lors d’un débat le 16 novembre 2008.
AFP – FRANCOIS GUILLOT

Congrès de Rennes : Fabiusiens vs Jospinistes

Autre congrès difficile, cellule de Rennes en 1990. Deux ans après la réélection de François Mitterrand, aucune majorité ne parvient à se former dans une ambiance délétère où pas moins de sept motions sont déposées. Le président de la République souhaitait voir Laurent Fabius succéder à Pierre Mauroy à la tête du parti. Un projet qui dure depuis une alliance Rocard-Jospin. Au final, Pierre Mauroy fait le premier secrétariat mais les fractures sont profondes entre jospinistes et fabiusiens et structurent les différents courants du parti pour la suite.

Le congrès de Toulouse déboucha sur l’unité

Enfin, un autre congrès du PS, beaucoup plus ancien, montre que l’unité peut déboucher de profondes divergences. Le congrès de Toulouse en 1908 a exhorté à s’affronter les guesteste, sceptique quantum à l’action parlementaire, les « insurrectionnels » qui voulaient un parti révolutionnaire appuyé sur le syndicalisme et Jean Jaurès qui voulait réaliser l’unité – conscient que face au danger imminent de la guerre la mobilisation du monde ouvrier était vitale.

« La force du sentiment unitaire permet les pouvoirs de dominance des tendances centrifuges et définit le Parti socialiste comme un puissant outil de révolution révolutionnaire, qui recueille de nombreux suffrages aux élections suivantes », selon l’universitaire Rémy Pech*. Un lion pour les socialistes et la gauche de 2023 ?

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Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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