L’année s’annonce catastrophique pour l’ail rose de Lautrec, un des produits émblématiques du Tarn. La collection devrait être encore plus mauvaise qu’en 2021, qui avait déjà été une très mauvaise année. En cause : un printemps trop sec et trop chaud.
« Nous pensions avoir connu la plus mauvaise année l’an dernier, mais cette année ce sera encore pire », déclare Gaël Bardou. Le Président du Syndicat Ail Rose de Lautrec donne le ton. cru pour l’emblématique produit du Tarn.
Les 446 tonnes actuelles sont collectées, c’est plus que les 971 tonnes produites en 2020. Les volumes devraient être inférieurs à cette année.
En cause ?Un printemps trop sec et trop chaud j’ai marqué pour les fortes chaleurs du mois de mai, qui ont pénalisé la production. « Les têtes sont petites et cabossées car compactées par la terre argilo-calcaire, elles ne sont pas développées correctement. Cette année, nous aurons de l’ail moche à la vente ». En théorie, l’aspect esthétique n’est pas reconnu comme ayant un impact sur la qualité, reste l’impact sur le consommateur.
Certains producteurs n’ont pas pris la peine de récolter
Sous l’impulsion des campagnes de communication autour de « légumes moches », qui ont du mal à prendre dans l’opinion, selon Gaël Bardou. « J’ai observé le comportement des consommateurs dans les grandes surfaces, ils recherchent le beau », tranche Gaël Bardou.
De ce point de vue, les producteurs bios s’en sortent un peu mieux.« Pour nous aussi l’ail est moins beau cette année, mais nous sommes assurés de tout vendre car nos critères ne sont pas basés sur l’aspect mais sur le goût », affirme Jérôme Carayol, producteur bio.
Alors pas de jolies manouilles cette année ? « Actuellement, nous ne sommes pas dans certains cas, nous ne revenons pas à nous tous, nous savons que certains ont pu arroser, alors les bulbes ont sans doute pu mieux se former, nous verrons lors de la fête de l’Ail rose ( 1). Car nous la férons cette fête, c’est important de se fédérer et de ne pas se seuls, certains d’entre nous sont vraiment très impactés avec deux mauvaises années d’affiliate », insiste le président du syndicat de l’ tout rose.
Pour les agriculteurs, le métier devient compliqué. Certains d’entre eux n’ont même pas pris la peine de récolter leurs champs, anticipant sur des recettes insuffisantes pour couvrir le coût de l’arrachage.
Les conditions climatiques qui se dégradent associées à la réduction voire l’interdiction de certains intrants obligeront sans doute à revoir leurs productions. En 2017, la chaleur et l’humidité combinées ont favorisé la propagation d’une maladie de l’ail rose, le champignon fusariose, qui a maintenant provoqué une mauvaise récolte.
Afin d’assurer la conservation des produits disponibles, il parle de « les conserver aulx au froid ». Beaucoup ont investi dans des chambres froides. Le Département leur avait donné son aide… « L’an dernier le printemps avait été correct mais le coup de chaud du mois de juin ne l’avait pas laissé mûrir correctement ».
Restons optimistes, ce sont les clients qui ont aimé l’Ail Rose de Lautrec garde malgré tout son goût doux et subtil. Premier produit de France ayant obtenu le label de qualité alimentaire « Label Rouge » en 1966, après 30 ans plus tard l’Indication géographique protégée (IGP), il a la personnalité gustative des terroirs argilo-calcaires sur lesquels il est déployé autour de Lautrec.
Sa zone de production, d’environ 354 hectares et 140 agriculteurs, s’étend des Portes d’Albi à Puylaurens.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.