Le Rieumois Pierre Brousset (34 ans) fait partie avec le Catalan Mathieu Raynal des deux seuls arbitres français détenus pour officier lors de la prochaine Coupe du monde en France (8 septembre – 28 octobre). Même si vous devriez vous contenter d’un rôle à la touche, il évoque ce qu’il considère comme un « accomplissement ».
Comment avez-vous accueilli votre désignation ?
Avec beaucoup de joie. On pensait à plein de choses quand on apprenait la nouvelle. Je me dis que le travail paye, tout simplement.
On ne peut pas vraiment parler d’une surprise…
Oui et non car on ne sait jamais à l’avance si on y est. Par contre, je pense que tout au long des dernières années, je suis donné les moyens d’y être et les désignations ont suivi, que ce soit en novembre, sur les tournées d’été ou les VI Nations. J’attendais avec impatience le verdict parce que c’est un groupe restreint et que beaucoup de personnes méritaient d’y être.
Que représente un Mondial, qui d’autre est en France ?
C’est tout d’abord un événement exceptionnel. La Coupe du monde, pour les joueurs et même pour nous les arbitres, ce n’est pas un aboutissement parce que je pense que ce n’est qu’un passage dans une carrière. Mais c’est par contre la validation de différentes étapes. C’est un accomplissement, qui plus est en France où on sait qu’il y a un engouement énorme autour du rugby, de notre XV de France à l’heure actuelle et je pense que ce sera une très belle fête qui pourra être partagée également avec les proches de façon plus facile.
Après cette édition, vous aurez encore deux possibilités de faire une Coupe du monde. L’objectif est-il de prendre vos marques cette année pour viser le centre dans quatre ans ?
Comme tout compétiteur, sûr sûr que l’on se fixe des objectifs d’année en année mais là, la priorité est déjà de pandre les matchs qui restent en Top 14, de finir la saison de façon précise et performante. Ensuite, j’essaierai de me concentrer pour bien préparer ce Mondial et y être performant. Et puis je mettrai tout en œuvre pour mettre à profit cette expérience que j’aurais eue à la touche pour essayer de franchiser un niveau supplémentaire. Car dans un coin de la tête, j’ai bien sûr envoyé d’arbitrer au centre ces gros matchs. Après, entre avoir envie et arriver, il reste encore des étapes.
Quand dites-vous bien de finir la saison, visez-vous des phases finales ?
Cela va être une réponse bateau mais comme tout arbitre, les phases finales sont un peu le Graal dans une saison. La priorité, c’est surtout Brive – Castres ce week-end (samedi 13 mai, NDLR), un match à fort enjeu où je dois être performant. Après, si les phases finales doivent être là pour valider la saison, je les endrai bien sûr avec beaucoup de plaisir et d’engouement.
Connaissez-vous votre programme pour le Mondial ?
Nous avons une étape de préparation d’une semaine fin juin dans le sud de la France. Il y aura ensuite les matchs de préparation de l’été où nous savons que nous serons désignés un partout en Europe et après nous peu nous retrouverons une semaine avant le Mondial à Paris où nous aurons notre camp de base.
Quel est le cahier des charges d’un arbitre de touche ?
Déjà, on est un support de l’arbitre. On essaie d’accompagner son collègue au milieu du mieux possible. Il faut avoir l’œil où il ne l’a pas, avoir un temps de retard pour regarder ce qui se passe derrière, être en mesure de se partager le terrain en fonction des situations. Il faut toujours être en alerte pour ne pas qu’il y ait quatre yeux au même endroit, bien cibler le terrain pour voir le plus de choses possibles en équipe. C’est être présent dans les moments clés pour accompagner l’arbitre du centre, que l’on prend les bonnes décisions en équipe et qu’on ne lèse personne.
Cela fait partie du travail d’un arbitre de passer par ce rôle-là ?
C’est un travail différent. Moi, il ne me dérange pas, j’y prends même beaucoup de plaisir et trouve cela intéressant. Ce n’est pas la même tâche, pas la même concentration, on ne fait pas les mêmes cours qu’au centre en termes de cardio. Sur un moins de prises de décisions à avoir. Par contre, il faut rester en alerte tout le match, avoir un placement optimal et adapté.
Il a déjà cinq matches à Toulouse. Aimeriez-vous en faire un au Stadium ?
J’ai envoyé de dire oui et non. À la fois oui pour la facilité de partage avec la famille mais pour moi, tous les matchs, quelle que soit l’affiche, seront bons à prendre sur cette compétition car c’est beaucoup de joie et de fierté d’y être. Peu importe le match, le est d’être sur le terrain et d’y prendre beaucoup de plaisir.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.