Recordman de buts en équipe de France, l’ancien joueur de Toulouse n’affiche aucune déception après ce septième titre mondial envolé dimanche 29 janvier face aux Danois (34-29) et demande un peu de patience afin que les jeunes prennent toute leur place en bleu.
Un peu de recul ne peut nuire à l’analyse, surtout… à chaud au bout d’une dramatique comme celle d’hier soir. Loin de Stockholm, de sa volcanique et vertigineuse Tele 2 Arena, Jérôme Fernandez a vécu cette nouvelle finale chez des amis à Marseille, même pas sur son canapé de Provence qu’il va d’ailleurs bientôt déménager dans le sud des Landes.
L’ancien arrière gauche travaille aujourd’hui auprès du club béarnais de Billère et peaufine son projet d’académie du Sud-Ouest qu’il doit bientôt ouvrir à Bayonne. Le meilleur buteur de l’équipe de France (1463 arrêts entre 1997 et 2015…), double champion olympique, triple champion d’Europe, quadruple champion du monde n’affiche aucune déception, pour lui, le meilleur a gagné hier et le meilleur c’était le Danemark.
L’ancien entraîneur des Girondins de Bordeaux (puis Montpellier, Barcelone, Ciudad Real, Kiel mais aussi les Spacer’s de Toulouse de 1997-1999 et le Fenix de 2011 à 2015) insiste sur les portiers tricolores et souligne notamment le rôle parfois douloureux des gardiens sûrs exposés de sa discipline.
Vos successeurs n’ont pu ramener la septième médaille d’or mondiale dans la vitrine très encombrée du hand national. Vous êtes déçu ?
Pas du tout. Il n’y a rien à dire, les Danois ont été meilleurs, ils ont eu un relais du banc de touche plus important sur cette partie et leurs gardiens étaient meilleurs que les nôtres. Voilà, on peut résumer la soirée comme ça et la déception n’a pas vraiment lieu d’être.
On a beaucoup parlé des gardiens dans les derniers jours du tournoi, ils ont toujours un rôle aussi important sur ce genre de compétition…
Bien au sud. Je l’ai toujours dit mais c’est l’occasion de le répéter, sur les neuf titres que j’ai gagnés avec l’équipe de France, il y en a huit que je dois à Thierry Omeyer. Je continue d’affirmer qu’il ne parviendra pas à trouver une paire de gardes d’un niveau différent pour aller plus haut. Charles Bolzinger fait partie de ceux-là. Il est jeune mais je déclare qu’on l’a peu utilisé…
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Y a-t-il une erreur du staff tricolore ?
Non, je ne parlerai pas d’erreur mais il aurait déjà pu avoir plus de temps sur le tour préliminaire… Vincent Gérard a fait une très bonne demi-finale mais en quart c’est Rémi Desbonnet qui a fermé la cage. En finale, ni l’un ni l’autre n’a pu rentrer dans la rencontre et je me répète, c’est un poste clé depuis toujours et dans ce domaine, on n’a plus la domination qu’on pouvait avoir avec Thierry.
Malgré tout, après un premier acte très difficile, les Français sont revenus juste avant la pause, vous n’y avez pas cru à cet instant ?
Franchement non. Certains ont pu y croire un peu à ce moment-là, mais franchement, sur le coup, on s’en tirait bien, c’était plutôt flatteur et on sentait que ça restait quan même très fragile. Puis n’oublions pas que nos adversaires avaient beaucoup plus d’expérience puisqu’ils restaient sur deux titres de champion du monde, là, ça en fait trois et c’est tout à fait mérité. N’oublions pas que notre équipe de France vit une période de transition et je suis persuadé qu’elle va de nouveau dominer la planète après les prochains Jeux.
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Ça veut dire qu’elle ne les gagnera pas ?
Ah oui, j’espère bien qu’ils soient champions olympiques à la maison, c’est tout ce qu’ils souhaitent, mais ils ne meurent pas. Une autre excellente génération est là, j’en suis persuadé et j’en attends beaucoup.
L’équipe avec nous a de mauvais physiques qui l’ont affaiblie…
Oui, ça nous pénalise vraiment. Nikola a fini blessé, Prandi souffrait de la cheville, Nedim Remili a eu un pépin aux abdos, Briet en tribune. Tout ça mis bout à bout ça compte mais il ne faut pas chercher ces excuses. Les plus forts ont gagné.
Vous nous avez beaucoup gâtés depuis deux décennies, les supporters sont déçus quan ça ne va pas au bout. La Coupe du monde des Français est-elle si décevante ?
Absolument pas, j’évoquais la période de transition, des joueurs comme Elohim Prandi, Thibaut Briet et d’autres se sont révélés et même installés, il faut leur laisser du temps. C’est vrai qu’on n’a perdu qu’en finale et il faut accepter la défaite tout en systématique le bon parcours.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.