Porteur de la dengue et du virus Zika, le moustique tigre asiatique est un danger pour l’homme. Des scientifiques italiens ont examiné si les plantes pouvaient aider à réduire leur nombre.
Le moustique tigre asiatique, Aedes albopictus, est une grave menace pour la santé humaine, et c’est l’une des pires espèces animales envahissantes au monde et elle est porteuse de nombreux virus. Les scientifiques ont recherché une stratégie de contrôle efficace et respectueuse de l’environnement. Riccardo Casini et ses collègues en Italie ont examiné les utriculaires, des plantes aquatiques carnivores de la Utricularie genre, comme solution potentielle de contrôle biologique.
Une nouvelle étude a testé l’utriculaire du sud, Utricularia australisen tant que prédateur de Aedes albopictus larves dans une expérience sans choix. L’équipe a divisé les larves en deux groupes de taille : 1er-2e et 3e-4e stades larvaires, un stade étant un stade de croissance des larves entre les mues. Vingt Aedes albopictus les larves ont été placées dans des gobelets en plastique de 1 litre avec un segment de plante de 30 centimètres de long et laissées pendant sept jours. Les expériences ont utilisé douze segments de Utricularia australis, six pour chaque groupe de taille larvaire, en comptant le nombre de vessies de chaque segment au début de l’expérience. Le processus de 7 jours a été répété cinq fois pour chaque segment/coupe pendant deux mois, le nombre de larves capturées et d’adultes émergés étant enregistré quotidiennement.
Au total, 84 larves capturées ont été choisies pour mesurer la longueur larvaire, le pourcentage de corps larvaire emprisonné dans la vessie, le périmètre de la vessie et la zone de la vessie, afin d’évaluer la capacité des vessies à capturer les larves, par aspiration complète ou partielle du corps, selon sur les tailles relatives des larves et des vessies. Les résultats ont indiqué que Utricularia australis est un prédateur efficace des larves de moustiques, avec une plus grande efficacité contre le groupe 1er-2ème stade (72%) par rapport au groupe 3ème-4ème (39%). Le nombre de larves capturées dépend du nombre de vessies sur chaque segment et groupe de stade. Le pourcentage de corps larvaire piégé dépend de la relation entre la taille de la vessie et la longueur larvaire.
Bien que les vessies capturent efficacement les petites larves par aspiration complète du corps, elles tuent également les larves des stades 3 à 4 en emprisonnant une petite partie du corps dans le piège. Les segments végétaux capturaient en continu les larves de moustiques, avec une efficacité qui ne diminuait pas au cours de la période de 2 mois.
L’un des facteurs passionnants que Casini et ses collègues évoquent dans leur article est que Utricularia australis pourrait être particulièrement efficace contre Aedes albopictus en raison de la façon dont il chasse. Ils notent que l’utriculaire est sans racine et flotte à la surface, et c’est là que les larves de moustiques respirent, donc les deux vivent à la même profondeur. Mais ils mettent également en évidence une autre habitude des utriculaires.
Les botanistes ne savent pas si les utriculaires sont des plantes carnivores. Ils peuvent être omnivores, mangeant de la viande et d’autres plantes. Des recherches antérieures ont suggéré qu’ils pourraient aider à la croissance des algues afin qu’ils puissent en grignoter. Casini et ses collègues ont une autre possibilité. Ils disent que les larves de moustiques mangent des algues et que les utriculaires libèrent des produits chimiques pour favoriser la croissance des algues. Pourraient-ils produire des appâts pour attraper les larves ?
Casini et ses collègues concluent en disant que les utriculaires pourraient être utiles comme pesticide respectueux de l’environnement (en dehors de la partie de l’écosystème qu’il est amené à tuer). Bien qu’ils préviennent toujours que ce n’est pas une panacée et qu’il a des limites. Ils ont écrit:
Cependant, pour l’utilisation pratique de cette plante pour le contrôle des moustiques, il est encore nécessaire de comprendre dans quels types de gîtes larvaires réels elle pourrait être utilisée efficacement. Aedes albopictus prospère dans les zones urbaines et suburbaines, dans plusieurs types de sites de reproduction artificiels, à la fois amovibles (par exemple, seau, tasse/bol, jardinière, bâche et pneu) et non amovibles, tels que les étangs ornementaux, les fontaines et les conteneurs dans les jardins et les cimetières (généralement remplis d’eau pour le jardinage) (Bartlett-Healy et al., 2012, Becker et al., 2010). L’utilisation de U. australis en tant qu’agent de lutte biologique doit être envisagé pour les sites de reproduction non amovibles, en tenant compte des exigences écologiques de l’espèce, par exemple un rayonnement solaire élevé (Rodrigo et Calero, 2019). Par exemple, hors U. australis est commercialisée comme plante ornementale, elle peut être utilisée dans les jardins domestiques et urbains, où se trouvent souvent des sites de reproduction de moustiques non amovibles (par exemple, petits étangs, fontaines) et où le contact homme-vecteur est fréquent. D’autre part, dans les zones urbaines et suburbaines, l’élimination des sites larvaires plus petits reste la meilleure action de gestion à mettre en œuvre par la communauté locale, ainsi que des campagnes axées sur l’amélioration de la sensibilisation et de la coopération du public pour prévenir la création de mares d’eau stagnante.
Casino et al. 2023.
LIRE L’ARTICLE
Casini, R., Del Lesto, I., Magliano, A., Ermenegildi, A., Ceschin, S., De Liberato, C. et Romiti, F. (2023) « Efficacité de la prédation de la plante aquatique carnivore Utricularia australis contre Larves de moustique tigre asiatique Aedes albopictus : implications pour la lutte biologique », Lutte biologique : théorie et applications en lutte antiparasitaire, (105182), p. 105182. Disponible sur : https://doi.org/10.1016/j.biocontrol.2023.105182.