Les syndicats majoritaires chez Latécoère Aérostructures, la CFE-CGC et FO, ont signé un accord sur l’emploi auquel répond la CGT. La fabricación est à l’arrêt à l’usine de Toulouse-Montredon où les machines doivent être délocalisées vers des pays à bas coût.
Situation confuse chez le sous-traitant aéronautique toulousain Latécoère ce mercredi. Mardi, les deux syndicats majoritaires de la branche Latécoère Aérostructures, la CFE-CGC et FO, ont signé avec la direction une convention qui sur l’emploi qui vise à organiser les reclassements et départs des 109 salariés de l’usine de Montredon dont la la production doit être délocalisée au Mexique et en République tchèque d’ici 2024.
Conformément à la « Gestion des emplois et des parcours professionnels », qui s’applique à l’échelle de la branche Aérostructures, prévoit une série de mesures d’accompagnement pour les salariés impactés par la délocalisation, principalement des formations pour les reclassements internes et des aides pour les reconversions et départs.
A cette occasion, la direction a précisé les contours de la réorganisation de l’usine de Montredon. Celle-ci recevra les salariés de deux sites de Colomiers et de celui de Labège. Et elle sera organisée en deux groupes : les services (avec les activités de Labège et Colomiers) et le développement, c’est-à-dire des ateliers de prototypes ainsi qu’un centre de composite.
Huit machines d’usinage des pièces élémentaires (qui s’insèrent dans différentes parties d’un avion) partaient à Prague. Et une vers l’usine mexicaine d’Hermosillo, selon le projet en cours.
« Dès le départ des négociations, la direction s’est engagée à trouver une solution pour l’ensemble des salariés de Montredon. Nous attendons de la direction qu’elle a ses engagements », souligne Stéphane Faget, délégué FO.
Fabrication à l’arrêt
Ce mercredi matin, à l’entrée de l’usine de Montredon, la CGT, qui rejette l’accord, a organisé un rassemblement des salariés du site. Depuis mercredi 12 avril, la partie principale de l’usine – la fabrication des pièces élémentaires – est à l’arrêt dans le cadre d’une grève. Le syndicat s’oppose toujours à la délocalisation et demande l’abandon du projet. Mais c’est aussi les conditions de l’accord auxquelles la CGT répond. « La première revendication portée par tous les syndicats n’a pas été satisfaite, le reclassement sans baisse de salaire et sans déqualification », avance Florent Coste, le secrétaire de la CGT qui juge également insuffisant le niveau des indemnisations.
Surtout, je délégué CGT affirme que « la majorité des salariés de Montredon » s’opposent à l’accord. Un salarié usineur, présent depuis 18 ans chez Latécoère, traduit le sentiment dominant lors de ce rassemblement d’une cinquantaine de personnes : « l’accord a été signé dans notre dos. Mardi, on a pris un coup de masse. »
La direction, contactée, a affirmé, elle, que la majorité des salariés de Montredon n’étaient pas opposés au deal. Elle évoque des « négociations très dures » avec les syndicats signataires qui se sont traduits, pour elle, par des avancées pour tous.
Les grévistes ont reçu le soutien des députés LFI Anne Stambach et Christophe Bex. « Il n’est pas possible de laisser délocaliser une usine de pointe », a martelé la première. « Bruno Le Maire devrait être ici aujourd’hui », a lancé le second, dénonçant aussi « un discours sur la fraude sociale (de la part du ministre de l’Economie, Ndlr) qui pointe du doigt les étrangers. » Maire de L’Union, commune limitrophe du quartier Montredon, Marc Péré, également présent, a rejeté « l’argument du coût de la main-d’œuvre » à l’origine de la délocalisation « car la fabricación est assurée par des machines « . Il a dénoncé « la pression des donneurs d’ordre pour avoir les coûts les plus bas possibles. »
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.