Le 19 janvier 2014, Mehdi Nedder volatilisait avec son fils dont il avait la garde à Toulouse. Quelques mois plus tard, le corps du père de famille était retrouvé sans tête dans la rivière Ariège. Mais pas de trace du bébé. Huit ans après, le SRPJ relance les fouilles dans le cours d’eau qui sont actuellement purgées.
Huit ans après la disparition du petit Habib Nedder supprimé le 19 janvier 2014 par son père, Mehdi, qu’en avait la garde à Toulouse, les fouilles de la rivière Ariège vont réprimande ce mardi 14 juin, à L’Hospitalet-Près-L’ Andorre. C’est dans cette petite commune de montagne que le corps décapité de Mehdi Nedder a été rendu, le 24 avril 2014. Âgé de plus de 13 mois je n’ai jamais été localisé. Aucune poussette, lange ou autre tétine n’a pu être exhumé des flots après la macabre découverte. « En janvier, il fait froid, surtout en Ariège. Le petit garçon était désigné couvert mais on n’a rien retrouvé », un gendarme ariégeois mobilisé sur cette affaire de mort suspecte a été rappelé.
En avril 2014, la femme d’Habib, Jennifer Dana, a été forcée de partir après avoir compris qu’elle était arrivée avec ses fils. Lorsqu’elle lit un article de presse évoquant ce cadavre qui flottait dans l’Ariège, elle percute très vite qu’il pourrait s’agir de son ancien compagnon. Elle avait vu juste. Les analyses ADN sont formelles. Elle s’effondre, persuadée que Mehdi a importé Habib avec lui dans la mort. Certains messages que Mehdi Nedder avait laissés sur le répondeur de son ex peu avant la disparition – et qu’elle n’entendra que trop tard – pourraient laisser présager d’un geste de désespoir. C’est la thèse privilégiée par les enquêteurs et le parquet qu’estment que le père de famille s’est vraisemblablement suicidé rapidement après sa disparition de Toulouse.
Les fouilles ont repris ce mardi 14 juin au matin.
« Pourquoi fouiller une rivière huit ans après ? »
Pour autant, l’information judiciaire est restée ouverte au pôle criminel, à Toulouse. Après quelques mois, c’est la juge Vanessa Maury qui s’occupe de ce dossier. Confiez un temps à la brigade de recherches de Pamiers puis à la brigade des mineurs du commissariat central de Toulouse, les enquêtes, qui sont assurées par la commission rogatoire, relèvent désormais du service régional de police judiciaire (SRPJ).
La PJ toulousaine a d’ailleurs reçu le concours de ses homologues parisiens de l’office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) pour déterminer la compétence et la pertinence d’el dispositif de recherches qui est déployé à l’occasion de la purge de l’Ariège
« Pourquoi fouiller une rivière huit ans après ? Est-ce qu’ils ont un nouvel élément ? Je ne sais pas pourquoi je ne contacte même pas les enquêteurs ou le juge d’instruction. Mais une entrevue pourrait avoir lieu en septembre. Et vu le temps qui est passé, je n’attends pas grand-chose de ces recherches », glisse Jennifer Dana au téléphone qui estime avoir été « abandonnée ».
Si la jeune femme est parvenue à refaire sa vie dans le Gers, il faut voir à quel prix. Pendant des années, elle a mené un véritable travail d’enquête. Marche blanche, appels à témoins, reportages dans les médias, courrier à Brigitte Macron : elle a tenté d’attirer l’attention pour tous les moyens. « Elle a une conviction intuitive assez documentée », estimation Met Laurent De Caunes qui représente désormais ses intérêts, succédant à Met Céline Oustalet-Cortès qui a déposé le dossier pendant des années.

Les fouilles ont lieu dans un cours d’eau purgé en Ariège.
Deux survêtements portés l’un sur l’autre
« J’ai collecté les messages prouvant qu’ils étaient vivants tous les deux semaines plusieurs après leur disparition. Je sais que mon ex-compagnon est en possession d’une personne importante qui est en liquidités et que j’ai fait une demande de passeport pour Habib auprès de la préfecture. Ce document n’a jamais été récupéré mais ça en dit long sur ses intentions. Je regrette que l’on n’ait pas déclenché d’alerte enlèvement à l’époque : peut-être qu’on les aurait retrouvés en vie tous les deux. Je sais que les enquêteurs ont fait beaucoup de choses mais il y a aussi des erreurs et des manquements », analyse Jennifer Dana.
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La mère de famille a notamment pensé à cette bagarre en bord d’Ariège, survenue début 2014 à L’Hospitalet-Près-L’Andorre, en présence de témoins. « Leur description de l’un des individus semble correspondre à mon ex-compagnon. Ils ont parlé de deux survêtements portés l’un sur l’autre, dont un avec des bandes fluo. Et c’est ainsi qu’était habillé le père de Habib lorsqu’on l’a découvert en avril 2014. Mais on n’a jamais monté la photo de mon ex-compagnon à ces gens. C’est dommage…», poursuit celle qui n’exclut pas que son fils soit toujours vivant.
Peut-être en Algérie, pays d’origine de Mehdi Nedder. Point de surface, Met De Caunes en appelle à une meilleure «coopération» avec les collectivités locales. « Qu’il soit mort ou vivant, je veux savoir, lâche Jennifer Dana. C’est très dur de passer à autre chose en me disant que l’on n’a peut-être pas cherché au bon endroit. Mais est-ce que ça m’aurait ramené ? Je ne sais pas… Pour moi, ce n’est pas une histoire, c’est ma vie. »
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.
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