La présidente (PS) de la Région, Carole Delga, a déclaré dimanche sa rente politique à Bram (Aude) avec sa majorité « L’Occitanie en commun ». Opposé à l’alliance entre PS et LFI, il a réitéré ses critiques à l’encontre de Nupes et développe son projet, celle d’une « gauche qui travaille ».
Quel est le sens du rassemblement dimanche à Bram (Aude) avec l’Occitanie en commun ?
C’est la démonstration de la gauche qui travaille et qui n’est pas juste dans les déclarations à l’emporte-pièce et dans l’outrance. C’est la gauche qui cherche des solutions pour ses concitoyens, une nouvelle donne sur la question du travail, de l’éducation, du système hospitalier et de l’urgence climatique.
Vous avez été critiqué à l’égard de la Nupes au moment de sa création : ajourd’hui restez-vous sur cette ligne ?
Sur l’union du PS avec la France insoumise, mon analyse est toujours la même. Aux législatives, la Nupes, c’est un succès d’opposition. La politique change la vie des gens à condition qu’il y ait des victoires électorales. Là, on a atteint un plafond de verre. Dans les territoires ruraux, il faut être lucides, ça a été une première à l’extrême droite. Quelqu’un comme François Ruffin le reconnaît lui-même et c’est un sujet sur lequel j’avais alerté il y a déjà quelques années au PS. Malheureusement, je n’ai pas été entendue.
Vous concernez, justement, votre opposition à Nupes vous a fait mieux connaître auprès de l’opinion…
C’est vrai que je bénéficie d’une notoriété plus forte aujourd’hui. Tant mieux, elle me permet de parler des vrais sujets et, quelque part, de mettre les pieds dans le plat: oui, parlons du travail, parlons de « l’ubérisation » de la société, parlons des carrières hachées… J’essaie d « incarner une autre forme de politique, qui n’est pas la politique des petites phrases.
Qu’avez-vous pensé du débat entre « gauche du travail » et « gauche des allocs » ?
La tribune faite par Fabien Roussel, j’aurais pu la signer. Je pensais que le travail, c’est structurant, c’est ce qui s’émancipe. Quant à parler du droit à la parse, je ne sens pas une telle envie parmi les concitoyens… Je sens au contraire un vrai besoin d’un travail choisi mais pas subi et qui soit différent selon les périodes de sa ven.
Que pensez-vous de l’affaire Quatennens ? Faut-il le sanctionner ?
Quand on est en responsabilité, le soutien va toujours aux victimes. Je ne vais pas commenter une affaire d’ordre privé plus j’ai été très étonnée que la première réaction de Jean-Luc Mélenchon et d’autres dirigeants de la France Insoumise ne soit pas pour celle qui a été victime de violence. Avec Jean-Luc Mélenchon, sur plus de différences que de points communs. Ces derniers jours, ça n’a fait que s’accentuer. Ils sont tweet sur la Suède et la gauche traditionnelle incapables de faire face à l’extrême droite, c’est honteux quand on connaît le travail acharné des républicains de ce pays. Ce que nous différencie avec les Insoumis, c’est que ce son des gens que provoquent mais que dans les faits, ne porte pas de solutions concrètes. Quel est leur bilan pour nos concitoyens ?
Et vous, où en sont vos relations avec Olivier Faure ?
Depuis le mois de juillet, on s’est reparlé. Comme il l’a dit lui-même : « Je n’ai pas vocation à faire changer d’opinion les socialistes que comme Carole sont en désaccord avec la Nupes ». De mon côté, je continue à tracer mon sillon au sein de la famille socialiste. Je ne suis pas dans une guérilla, je n’en ai ni le goût ni le temps. Je suis dans une position ferme, debout et au travail.
Allez-vous essayer de faire infléchir la ligne du PS sur cette alliance ?
Dans cette rentrée, il y a d’autres priorités : il faut démontrer qu’on apporte des solutions aux Français. Le gouvernement n’en apporte pas quand il agit comme un chiffon rouge la réforme de l’assurance-chômage et celle des retraites. En retour, quand Olivier Faure a proposé une taxation des superprofits, j’ai dit que j’étais d’accord. J’ai aussi poursuivi au sein du PS pour réfléchir à la gratuité des transports pour répondre aux défis de l’urgence climatique et du pouvoir d’achat.
Pensez-vous que Nupes sera en tête d’une liste unique aux élections européennes de 2024 ?
Non, cela me semble impossible, les Verts vont vouloir être autonomes, c’est une élection qui est capitale pour eux. Pour ma part, je tiens une liste clairement pro-européenne et je pense que l’Europe est une solution et c’est un problème. Je ne suis pas dans la désobéissance aux traités.
Carole Delga fera sa rentrée politique dimanche.
Vous évoquez la réforme des retraites. Qu’est-ce qu’il faut faire, selon vous ?
Qu’il en soit ainsi, puisque c’est l’urgence du moment : réformer et investir massivement dans l’école ou dans le système hospitalier me semble plus important, al comme simplifier les démarches afin de faciliter la production d’énergies renouvelables. Quant à vouloir passer en force via un simple amendement dans le projet de loi de la Sécurité sociale, cela m’apparaît tout à fait dangereux et contre-productif. Même des alliés du Président comme François Bayrou dissident ! Bref, sur le fond, je pensais qu’Emmanuel Macron n’appréhendait pas totalement la question de la possibilité de certains métiers. N’oublions pas que l’espérance de vie d’un ouvrier est inférieure de sept ans à celle d’un cadre, c’est très injuste. Je suis donc totalement opposé à un âge de départ à la retraite que serait de 65 ans.
Face à la hausse des prix de l’énergie, le gouvernement en fait-il assez ?
Au-delà des mesures conjoncturelles qui ont été mises en place, je pensais surtout que la question était de retrouver notre souveraineté énergétique. C’est pour cela, je le redis, qu’il faut accélérer sur la production d’énergies renouvelables : éoliennes en mer, méthanisation ou encore hydroélectricité.
Et le nucléaire ?
J’ai toujours été favorable au mix énergétique qui inclut le nucléaire. Aujourd’hui, la priorité est surtout de rendre un fonctionnement plus optimal de notre parc nucléaire. Et à plus long terme, il faut que la part des énergies renouvelables croissent plus vite que celle du nucléaire. Je ne suis pas favorable à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.