Le barbecue est un incontournable de l’été des Français, dans les jardins comme sur les lieux de vacances. Mais ces dernières années, la plancha est un fait de plus en plus d’adeptes. Moins « viandarde », plus saine… Cette mode a fait apparaître un embryon de rivalité qui confirme les chiffres, nourrissant même, l’été dernier, les débats politiques.
La proposition est formulée par les premiers rayons du soleil, bien avant le soleil : « Et si on se faisait un barbecue ? Un moment de convivialité cher aux Français, même si ce lieu s’ajoute une variante ces dernières années : « Et si on se faisait une plancha ? Dans l’imaginaire collectif, le barbecue encore une grande longueur d’avance sur sa petite sœur qui ne peut pas se passer du gaz ou de l’électricité. Mais dans les faits, la plancha a de nombreux atouts qui s’invitent à mettre en scène un « match de l’été » entre les deux stars culinaires de nos terrasses.
Et les chiffres le confirment : en 2022, selon les femmes de l’institut GfK, le barbecue au charbon de bois ne représente pas le volume de ventes le plus important en France (38%), devancé par le barbecue électrique, dont les ventes n’ont pas explosé après le confinement en 2020 (44%). Certes, il ne s’agit pas de planchas au sens propre – elles sont limitées dans ces données au gaz, qui représentent 9% du volume -, mais ces chiffres reflètent une position plus dominante qu’imaginée du barbecue à charbon.
De prix trois variables
En tout, près de 730 000 unités ont tout de même été vendues l’an dernier, pour un chiffre d’affaires qui se répartit autour de 73 millions d’euros, sur un secteur qui pèse au total 227 millions d’euros. Après cinq ans de croissance constante, je suis passé mondial à légèrement ralenti l’an passé, et c’est bien le barbecue au charbon dont les ventes ont le plus chuté (-14.7%), toujours selon GfK. Pour autant, le chiffre d’affaires généré s’est maintenu (-1 %) grâce au montant investi par des Français devenus de plus en plus pointu sur leur matériel (de 86 € à 99 €).
Certes, le fer chaud représente un investissement conséquent en plus (226 € à cette époque selon GfK), mais ses ventes se maintiennent (-1,3%) à plus de 170 000 unités, il se situe pratiquement au même niveau que celui avec la police Le choix de ne pas choisir en investissant dans un barbecue au gaz combiné avec une plancha.
Trop de viande?
Malgré ce succès qui ne se dément pas, le barbecue n’a pas échappé à la polémique l’été dernier, quand la députée écologiste Sandrine Rousseau l’associait à un « symbole de virilité », appelant pour la même occasion à « changer de mentalité » afin de réduire notre consommation alimentaire. Le sujet devient vite inflammable, avec une cotée d’une partie de la classe politique – l’ensemble de la droite, mais aussi Fabien Roussel – trois détracteurs de ce perçu comme une nouvelle « stigmatisation » de la « masculinité », et une autre qui soutenait la réflexion de la députée écologiste, citant entre autres au passage les nombreuses études prouda que les hommes consommaient beaucoup plus de viande que les femmes.
La question reste présente aujourd’hui, mais n’empêche pas ces modes de cuisine extérieure de prendre une place de plus en plus sérieuse dans la gastronomie française. La complexité de ces modes de cuisson qui utilisent chaque année de nouveaux outils (couvercles pour cuire à l’étouffée, contrôle de la température, four à pizza intégré…) apporte aujourd’hui à la compétition.
Après de nombreuses années sont en effet les champions de France du barbecue – dont la prochaine édition est lancée le 17 juin -, avec de multiples catégories et qualifications pour les champions du monde ! Et cette année, pour la première fois, un championnat de France de la plancha aura également lieu. Ce sera à Nogaro, dans le Gers, des la semaine suivante. Le tout donner peut-être lieu un jour à un concours réunifié…
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.