Bouchons, rue à sens unique, manque de places de stationnement, contraventions à répétition, pour certains artisans, intervention au centre-ville, relève du casse-tête.
« L’hyper centre de Toulouse, je n’y vais plus, c’est devenu trop contraignant », annonce Christophe Cazes, spécialiste de l’aménagement de cuisine et de salle de bains. « Ce n’est pas le travail en lui-même qui était contraignant mais le fait d’y aller. De se garer De payer un parcmètre et si on oublie cela nous coûte 30 euros d’amende. Pour toutes ces raisons, cela ne m’intéresse plus de me déplacer », poursuit l’entrepreneur basé à Vallesvilles, près de Drémil Lafages.
Comme lui, de nombreux artisans font le constat qu’il est de plus en plus complice d’accéder en fourgonnette au cœur de la Ville rose pour effectuer des interventions chez des particuliers. Olivier Tapia, carreleur depuis une vingtaine d’années a pris l’habitude de se garer « le plus près possible » du domicile de ses clients. Pour cella, il met « les avertissements et décharge. Puis je vais me garer plus loin et je paie l’horodateur, sans le surfacteur à mes clients ». Et si les gens viennent klaxonnent, « je leur dis de descendre m’aider pour que ça aille plus vite ». Installé à Portet-sur-Garonne, Olivier Tapias reconnaît que l’accessibilité au centre-ville n’est plus de tout repos. Pour autant, il va continuer à y aller. « Faut bien que je travaille. Je n’ai pas trop le choix. Tant que je ne prends pas d’amendes, ça va », souligne-t-il.
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Côté contraventions, lui a moins de chance. « Un après-midi, alors que j’étais sur un chantier rue de la Colombette, j’ai été verbalisé deux fois. À 13 heures et à 15 heures », raconte à son tour, Florian Belmonte, plombier à la Côte Pavé. Il dit allumer 5 à 6 PV tous les mois. Bien qu’il lui arrive de refuser des déplacements. « À certains clients, il m’arrive de dire : soit on peut se garer chez vous sinon on ne vient pas », avoue l’artisan. Pour lui, les secteurs d’Esquirol et de la rue Alsace Lorraine sont devenus « complètement fous avec les vélos et les trottinettes, depuis que tout est pieton. Et avec le tram sur les allées Jules Guesdes, les pistes cyclables qui se multiplient un peu partout, on ne peut plus se garer. Sachant qu’avec les galeries de nos fourgonnettes, on ne peut pas accéder aux parkings souterrains ». Aussi, « même si le 31 500 et le 31 400 restent encore intéressants pour le reste des parkings », Florian Belmonte cherche de plus en plus ses clients à l’extérieur, « vers Cugnaux, Pibrac, Colomiers, Quint-Fonsegrives … ».
« Je prévois le cout des PV »
Électricien à Aussonne, près de Cornebarrieu, Jean-Philippe Mazeau avoue aussi que son métier se complexifie au centre-ville de Toulouse. « Souvent, je me gare sur les lieux de livraison, les seules disponibles. Comme ils ne sont pas pour nous, on se fait verbaliser au-delà de 20 minutes. S’il y avait des places réservées aux artisans, ça irait un peu mieux, car nous sommes des métiers de service avant tout ». Pour autant, l’électricien n’est pas « réfuté » au point de refuser des interventions « mais je suis obligé de prévoir le coût de l’amende dans la matarification. Donc, je surfacture pour ne pas perdre d’argent ». Un coût qui vient alourdir la facture des particuliers. « Bientôt, appeler un artisan deviendra un luxe, avertit le plombier Florian Belmonte.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.