Vainqueur au bout d’une semaine sur le Tour en 2017, le Tarnais connaît le prix d’un succès en juillet. Il se revenait au sein de l’équipe belge où il se sentait comme chez lui.
Lilian, tu reviendras dans le peloton du Tour après une longue absence. Quel sentiment prédomine, êtes-vous un peu agité, plutôt excité, pressé, motivé ?
excité! Je dirais excité à cette idée de retrouver une course qui m’a quan même beaucoup donné et sur laquelle j’ai eu la chance de gagner très vite… Et je le suis d’autant plus au sein de ce groupe Intermarché avec beaucoup d’ ambition et de professionnalisme, un groupe où je me sens bien, je l’ai dit d’entrée. Et puis le fait de ne plus courir le Tour pendant deux ans cree quand meme un petit manque… En plus j’ai 30 ans aujourd’hui et je ne peux pas m’empêcher de penser que ce sera peut-être le dernier… On ne sait pas ce qui peut se passer. Là, avant le départ, c’est beaucoup d’envie, l’envie d’écrire l’histoire avec cette équipe.
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Si on vous avait dit qu’un jour que vous partiriez au Tour avec deux Africains, Louis Meintjes et Biniam Girmay…
Et qu’en plus ils ne sont pas n’importe qui, ils sont nos leaders, ceux sur qui on compte vraiment cet été ! C’est bien, on est vraiment motivés autour d’eux, et ce serait fantastique de gagner avec Biniam, on va tout faire pour qu’il y arrive, ce serait une étape de plus pour nous. Comme j’avais dit il ya quelque temps, sur ce Tour, je veux réaliser le rêve du patron, et j’y crois !
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À propos de victoire, vous en avez déjà pas mal déjà mais vous avez franchi la barre des 1300 jours sans levier les bras. Si l’on excepte votre maillot (bien déchiré) de meilleur grimpeur de la Route d’Occitanie 2020, votre dernier succès remonte à un plus tôt à Guéret sur le Tour du Limousin…
Oui, ça fait longtemps, les raisons sont multiples, mais quand on choisit de partir sur un WorldTour avec un programme à trois niveaux, on sait que les reprises porteront le même nom. Pour gagner, il faut que tout soit aligné, être dans la bonne échappée, le bon jour où tu es vraiment bien, ça fait beaucoup de paramètres, et puis il faut avoir un peu de chance aussi. Aujourd’hui, à mon âge et avec mes victoires, je préfère patienter un peu et en avoir une belle. Ajouter des Coupes de France ne changera rien à mon palmarès. Dans « Ligue des Champions », vous savez que ce n’est plus pareil, et dans les échappées de costauds, il faut être très fort.
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Des costauds vous allez en croiser beaucoup pendant trois semaines!
C’est prêt ! On est dans une bonne spirale, on sait tous ce qui nous attend et j’arrive à Bilbao avec beaucoup de rage et de… faim. On a fait ce qu’il faut, on arrive sur le Tour avec des objectifs, c’est passionnant à vivre.
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Vous disputez votre huitième saison chez les pros, vous regardez beaucoup dans le rétro ?
J’ai réalisé des trucs que je n’espère pas me passer en passant professionnel ! Et c’est arrivé tellement vite, gagner sur la Vuelta dès ma première année, ensuite sur le Tour la suivante, bon j’aimerais ajouter une étape du Giro, on verra, mais à cette période, même si tout, enfin, moi paraissait facile, j’ai toujours su garder la tête sur les épaules. Avoir ces victoires aussi tôt, c’était particulier…
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Vous nous avez enregistré dit à l’époque, « il faut se préparer aussi à ne plus gagner »
Et oui… Après, j’ai vite compris je ne trouve pas ma place chez AG2R, ça a fait deux années où je n’ai pas pu m’exprimer vraiment mais j’ai toujours fait les choses le mieux possible. Je suivais Intermarché depuis pas mal de temps, je n’ai pas eu de mal à être convaincu par Jean-François Bourlart et tout se passe pour le mieux.
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Vous êtes père de famille, très attaché à Albi, « à la maison », les coureurs en vieillissant expriment souvent leur lassitude grandissante au moment de partir pour un mois de course.
Pour le Tour, on part un mois c’est vrai mais on aime ça, ce n’est pas un problème. C’est plus dur avec les étapes qui se multiplent. Autrefois on avait une rencontre de cohésion, on faisait connaissance, on faisait « les cons » on s’occupait de tous les trucs administratifs et voilà. Aujourd’hui il ya en plus, des stages en montagne très longs.. . Je me suis reuvé en Andorre sous la neige alors que j’ai tout ce dont j’ai besoin pour bien travailler autour de chez moi ! Là on a rejoint le Pays basque en voiture, en famille, on va voir pour la première journée de repos, ensuite, comme mon épouse est Franc-Comtoise et qu’il ya l’avant-dernière étape en Alsace, on se retrouvera aussi là-bas.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.