Des grèves touchent plusieurs raffineries et compliquent l’approvisionnement des stations-service, ce qui pousse certains Français à être prévoyants.
Est-ce qu’il se passe vers des pénuries dans les stations-service comme à l’automne 2022 ? En France, plus de 15% des stations-service sont actuellement difficiles à approvisionner, et certaines sont même en panne totale de carburant. En région Occitanie, c’est particulièrement frappant dans le Gard où un peu moins d’une station-service sur deux est en difficulté, tandis que près d’une sur quatre ne peut plus provisionner ses clients. Les restrictions existent aussi en Ariège, où la préfecture a décidé de limiter la vente de carburant à 30 litres pour les véhicules légers.
A Toulouse, la situation est tout aussi délicate et il est impossible de s’approvisionner par endroits. C’est par exemple le cas de l’Intermarché de l’impasse Garcin à l’ouest de la commune, ou les quelques clients qui passent par le parking et ne cèdent pas au supermarché. La station-service, elle, est déserte, un panneau sur lequel est inscrit « Information carburant : rupture » trônant face aux pompes.
Même constat un peu plus loin à l’Accès-TotalEnergies de la route Saint-Simon, où des rubans de signalisation rouge et blanc bloquent l’accès aux pompes. Jeudi matin, elle n’était pourtant pas listée parmi les stations-service en rupture totale ; Il empêche la situation d’évoluer rapidement.
Des Français prévoyants
Neanmoins, la penurie ne touche pas toutes les stations-service de l’ouest toulousain. Au Casino Carburant du Mirail, où le prix ne dépasse pas les deux euros par litre, les voitures se succèdent aux pompes comme si de rien n’était. Un ballet de véhicules vient faire le plein à un rythme régulier, sans besoin de patient pour accéder à une pompe, dans le calme. « Il n’y a pas de quoi paniquer », tempère Hugues, 42 ans, venu s’approvisionner en sans-plomb 98.
Bien loin des ruées vues en France à l’automne, les personnes croisées ce jeudi 23 mars après-midi se sont révélées plus prévoyantes que paniquées. « C’est rassurant de savoir que le réservoir est plein, même si je ne suis pas venue pour faire des réserves en prévision d’une pénurie », raconte Myriam, 31 ans, en remplacement du volant de sa voiture.
Se montrer fournissant, c’est un peu le mot d’ordre des clients de cette station-service. « Je n’ai pas peur d’une pénurie, mais dissons que je préfère être sûre d’avoir de l’essence s’il y en une », explique Sophie, 43 ans, dans ses lunettes de soleil. « Quand on se suvient des dernières pénuries et en regardant la situation actuelle, on ne veut pas se faire piéger », dit Frédéric, 48 ans, soucieux de mettre le maximum d’essence possible dans son réservoir.
Le spectre de la pénurie
Faut-il donc s’attendre à une pénurie dans les stations-service d’Occitanie et de France métropolitaine ? « On ne fait pas face à un risque de pénurie proche », rassure Francis Pousse, président de la branche stations-service et énergies nouvelles du syndicat professionnel Mobilians. S’il reconnaît des difficultés d’approvisionnement à certains endroits, il réfute l’idée d’un début de pénurie. « La définition de la pénurie est la non-disponibilité du carburant sur le territoire français. Ou, du carburant, on in a dans les dépôts et dans les stocks stratégiques », affirme-t-il.
Au cours des prochains jours, la situation reste incertaine. Des évolutions sont à prévoir, notamment suite à la réquisition de salariés dans la raffinerie de Fos-sur-Mer qui permet à des camions de sortir pour approvisionner les stations du Sud. « Il est difficile de faire des escrocs car la situation évolue au jour le jour », confirme Francis Pousse. Avant de conclure : « Au global, la situation est compliquée dans certains domaines, mais elle n’est pas critique. On ne s’attend pas à une pénurie globale. »
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.