l’essentiel
En Occitanie, comme partout ailleurs, les agriculteurs et producteurs observent déjà les impacts négatifs du changement climatique. Eux aussi doivent désormais modifier leurs pratiques.

Dans le Tarn-et-Garonne, la date de floraison du pommier a avancé de 7-8 jours en moyenne après la fin des années 1980, une période ou le gel nocturne est encore fréquent. Dans le Gard et l’Hérault, la canicule de juin 2019 a calciné de nombreuses vignes. En Ariège, l’herbe est de la meilleure qualité, réduisant la production de lait des vaches et augmentant la vulnérabilité aux parasites.
Partout en Occitanie, les agriculteurs et producteurs observent déjà les impacts négatifs du changement climatique. Le monde agricole doit s’adapter, sans quoi les rendements pourraient varier de 2 % par décennie, selon l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui prône le développement d’une « agriculture climato-intelligente ». Plus de commentaires ?
Bien que souvent complexes et crédits à mettre en place, les mesures existantes sont nombreuses. Nathalie Gallon du service régional FranceAgriMer explique par exemple que « les producteurs de fruits et légumes d’Occitanie expérimentent de nouvelles techniques de conservation du poisson et du raisin, par trempage à l’eau chaude. Ils testent de nouveaux modèles de bio-contrôle, notamment sur les cerises, les châtaignes, pour limiter l’impact des nouveaux ravageurs. Ils mettent en place de nouvelles techniques culturales de vergers pour lutter, sans phyto, contre la sharka ».

Agroécologie, fermes bas carbone, eaux usées retraitées

Face aux aléas climatiques, le développement de l’agro-écologie, qui vise à produire autant, mais avec moins et mieux, compte parmi les pistes privilégiées. La diversification des cultures en est une autre. C’est celle choisie par la coopérative agricole Fermes de Figeac dans le Lot, qui développe la culture du soja, moins exigante en eau que celle du maïs ou de la luzerne.
D’autres combinent polyculture et élevage, comme ces vignerons du Languedoc désormais associés à des éleveurs d’oie pour que les bêtes viennent manger les mauvaises herbes et les insectes ravageurs dans leurs vignes.
Pour optimiser la ressource en eau, certains privilégiés désormais l’irrigation au goutte-à-goutte comme les vergers de pommes Pink Lady à Marsillargues dans l’Hérault, voire l’irrigation avec des eaux usées usées comme au Domaine viticole de Pech Rouge à Gruissan dans l’Aude.
Certains sont efficaces pour réduire leurs émissions de CO2 en optant pour une agriculture de conservation des sols, la plantation de haies ou de vergers ou l’agroforesterie. À la clef, l’obtention éventuelle du label Bas carbone gouvernemental et un financement par des entreprises ou des collectivités locales souhaitant compenser leurs émissions de CO2 grâce à des « crédits carbone ».
L’État, les chambres d’agriculture et les collectivités locales sont là pour accompagner les agriculteurs à changer leurs pratiques.
La Région Occitanie, de Son Côté, a notamment lancé un plan de déploiement de cépages résistants aux principales maladies et à la sécheresse, doté de 300 000 euros chaque année. Elle soutient les projets de recherche, innovation et expérimentation porteurs de transformations des pratiques à hauteur de 2 millions d’euros annuales et va mettre en œuvre début 2023 une nouvelle mesure concernant l’amélioration de l’autonomie protéique en élevage. Elle en expérimente une autre après un contrat d’agriculture durable.
L’adaptation du secteur agricole au changement climatique est en marche. Il en va de l’état de notre planète, de notre santé et de notre sécurité alimentaire.

Un pacte pour une agriculture durable

Soixante agriculteurs ont testé les Contrats agriculture durable. Parmi eux, des vignerons de la cave coopérative de Montpeyroux à Castelbarry désireux de réduire les intrants et de diminuer leur consommation d’énergie, et un groupe d’éleveurs en lait bovin du Comminges s’intéressant au label Bas carbone. « C’est une révolution dans l’accompagnement des agriculteurs qui souhaitent adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement et des ressources naturelles, tout en vivant mieux de leur métier », selon la présidente de la Région Occidental Carole Delga. Le déploiement massif du dispositif est prévu pour 2023.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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