l’essentiel
D. n’a pas démérité lors de ses examens, dépassant les 15 de moyenne générale. Pourtant, il n’a aucune chance d’accéder à la deuxième année de médecine. Priorité est donnée aux étudiants d’une filière parallèle moins exigeante.

Après l’enfance, D. n’a qu’une idée en tête : devenir médecin, plus particulièrement pédiatre. « Je suis très fourni par la fonction sociale du métier, le fait d’être en contact avec les gens et de leur être utile, en particulier aux enfants », lance ce jeune homme timide au regard fuyant.

D. le réussi une première année de médecine remarquable, culminant à plus de 15 de moyenne. Cela ne suffit pas. Par la magie d’une énième réforme universitaire aussi peu claire qu’injuste, ce gamin de 18 ans voit ses chances de tâter du stéthoscope se réduire à peau de chagrin.

Cet élève modèle, toujours dans les premiers de sa classe et mention Très bien au bac, expliquez pourquoi : « Lors des partiels de décembre, j’ai eu 13 de moyenne, puis 14,5 à ceux de mars et l’oral de fin d’ Année qui porte sur des questions éthiques, j’ai un peu plus, 17. À l’arrivée, je me classe 202e sur une promo qui compte environ 1 300 étudiants. Je suis à 70 places de celles éligibles en médecine, à une vingtaine pour intégrer la faculté dentaire… J’aurais admet la situation s’il et avait un minimum de justice et d’équité dans ce classement mais on ne peut que verificar que ce n’est pas le cas… Des étudiants qui ont beaucoup plus I perform that moi vont se retrouver en deuxième année.

Il y a trois ans, les études de médecine ont été totalement refondées. Mais fixe : démocratiser leur accès et limiter tant faire se peut l’échec dans l’enseignement supérieur. Les huiles universitaires ont imaginé deux chemins bien distincts afin d’intégrer la deuxième année de médecine. La filière classique appelée Pass pour (Parcours d’Accès Spécifique Santé) et une voie parallèle qualifiée moins difficile appelée Las (Licence accès santé). Dans cette filière, l’étudiant suit par exemple une licence de droit en amphi et des cours de médecine uniquement en visioconférence. « En 2023, il y avait autant de lieux éligibles pour la voie classique que pour l’autre. Sauf que dans cette rubrique, il y a déjà 600 inscrits pour 124 places en médecine. Exactement même que dans la filière classique alors qu’on est plus du double et que la charge de travail et la complexité de l’apprentissage n’ont rien à voir », estime D.

Il est d’autant plus en colère que la dernière année avec les mêmes résultats, il aurait accédé à la deuxième année de médecine… « La barre était fixée au-delà de la 200e place en médecin et autour de la 300e en dentaire. J’aurais pu choisir entre les deux parce que le nombre de places réservées aux Pass était beaucoup plus important. Nous n’avons pas redoubler la première année donc je vais me retrauver en 2. Je resterai dans le domaine de la science en poursuivant des études de chimie. »

Usine à gaz

D. n’a cependant pas abandonné tout espoir de devenir médecin. C’est en cela que l’aspect le plus kafkaïen de la réforme des études de médecine saute aux yeux. « Cette année, il reste 21 places non prévues en deuxième année de médecine pour les 1. Sauf que durant leur deuxième année, ils n’ont suivi aucun cours de médecine ! Donc l’année prochaine, si le système de sélection reste en l’état et que j’ai des bonnes notes, je pourrai reprendre le cours normal des études de médecine. A la fin, j’aurai perdu un an pour rien. »

La faculté de médecine n’a pas souhaité répondre aux questions de la Dépêche au sujet de ce double mode de sélection.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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