TFC-Nantes : c’est une finale de Coupe de France de football où Kévin Rouméguère vit encore après des décennies. Le destin a été cruel pour le père de Kévin, décédé le jour de la victoire des violettes sur Lannion, 7 à 1 en 32e de finale de cette coupe. Ce triste jour Kévin s’est alors fait une promesse : aller au Stade de France et arborer un message pour son père en cas de victoire des joueurs de la cité des violettes.
Kévin vit et travaille à Cahors, mais sa ville de cœur c’est Toulouse là où évolue l’équipe de football qu’il suit depuis l’âge de 5 ans : le TFC.
« J’ai maintenant 33 ans. C’est mon père qui m’a fait aimer le foot et qui bien sûr m’emmenait avec lui et mon frère aîné au Stadium. Le premier match de haut niveau auquel j’ai assisté, en Ligue 1 à Toulouse, a TFC-Bastia, remonte à l’époque où Etienne Capoue et Moussa Sissoko évoluaient dans ce club. J’avais la chance de côtoyer ces deux joueurs, ils me donnaient des places pour aller au Stadium parfois » se souvenaient Kevin avec beaucoup d’émotion.
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C’était une belle époque. Celle d’un football moins agité et pollué par les crises. D’ailleurs, Toulouse a été épargné par ces périodes tumultueuses et s’exprimait tant tan bien que mal sur le terrain. Aujourd’hui, c’est tout le bon côté de cette équipe coachée par Philippe Montanier qui triomphe et fait rêver sur le rectangle vert.
Un drapeau porteur de beaucoup d’espoirs
« Les choses ont changé. Toulouse est une équipe qui produit du jeu. Ils sont milieu de terrain et son attaque font peur. Des joueurs comme Stijn Spierings, Brecht Dejaegere, Branco Van Den Boomen, Zakaria Aboukhlal ou encore Thijs Dallinga peuvent faire la différence . Et dire qu’ils étaient encore inconnus il y a deux ans » s’exclame Kévin.
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« Ces footballeurs qui défendent les couleurs de Toulouse constituant désormais l’une des meilleures attaques en Europe. Ils peuvent faire la différence face à Nantes le 29 avril » estime-t-il. Il y croit dur comme fer en serrant très fort contre lui son écharpe violette et son drapeau frappé des lettres TFC.
« Je veux que l’on ramène ce trophée à Toulouse pour la mémoire de mon père »
L’émotion est palpable dans les mots et l’attitude de ce supporter inconditionnel des coéquipiers de Brecht Dejaegere. La mémoire de son père flotte aussi sur ce drapeau au gré du vent, au gré du souffle de l’enthousiasme qui a nourri la volonté de Kévin.
« Seule la victoire sera belle. Je veux que l’on ramène ce trophée à Toulouse pour la mémoire de mon père. Il a tellement aimé ce club. Il a vécu la victoire de 1957. Il ne croyait pas que ce TFC pouvait se hisser en finale. J’ai prévu d’écrire un message sur un tee-shirt pour rendre hommage à mon père. Un tee-shirt que je montrerai en cas de succès. »
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Kévin et son père ont aimé le foot et le TFC ensemble. Le fils veut qu’ils soient encore ensemble, d’une certaine manière, le jour de la finale au Stade de France.
« J’y vais pour mon père. C’est la première fois que je me déplacerai pour suivre le TFC à l’extérieur. Je me rends à Paris avec mon frère et deux de ses amis » précise-t-il.
Moussa Sissoko, l’ex-Toulousain devenu Nantais, peut-il briser le rêve de Kévin ?
Puis Kévin noue son écharpe violette autour de son cou. Il faisait froid le jour de notre photo, mais un peu plus chaud dans son coeur à l’évocation de la mémoire de son père qui lui a fait aimer plus le football : une ville, un club et le sens du partage d’une passion .
L’indispensable écharpe du supporter. Kévin est équipé pour la victoire.
Kévin a aujourd’hui un petit garçon qui ne tape pas encore dans le ballon, mais il s’est promis de lui faire aimer le sport et des grands noms du football. Moussa Sissoko, l’ex-violet passé chez les canaris nantais et que Kévin a très bien connu en fait partie.
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Mais cet oiseau-là serait bien inspiré de ne pas trop déployer ses ailes de grande envergure le soir de la finale. Kévin veut voir des violets virevoltants voler dans les plumes des canaris, en toute sportivité. Ils sont père aimat les beaux gestes. Celui qu’accomplit son fils a déjà cette qualité. Deux mots encore Kévin ? « Allez Toulouse! ».
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.