Au côté de son complice Christophe Josse, il nous fera vivre le match sur la chaîne qatarie samedi soir (Stade de France, 21h). Lui Daniel Bravo, âgé de 60 ans, le Toulousain de naissance et d’adolescence qui affiche à son palmarès trois « Dame Coupe », dit forcement de quoi il va parler. Interview du consultant beIN SPORTS depuis 2016 et ancien milieu international (13 sél., 1 mais), notamment à Monaco et Paris.
Une affiche surprise : ça change, non ?
Il s’agit de la Coupe de France, ce vent de fraîcheur me plaît ! En plus il y a le TFC, alors – vu mes affinités – mon cœur balance, évidemment. Je vais être aux commentaires donc je me dois et je serai objectif et neutre. Plus…
oui…
Cela me fait vraiment plaisir de redécouvrir le Tef à ce niveau-là ; surtout dans LA saison où il fallait absolument se maintenir vu les quatre descentes en fin d’exercice. Neuf points d’avance sur les premiers relégués ex aquo, Brest et… Nantes, ça devrait le faire. Bref, content de voir que le foot à Toulouse existe. Et, que quand ça marche, le monde est au stade, l’engouement est la et c’est beau. Il n’y a pas que le Stade Toulousain ; Dans la Ville rose, on aime aussi le football.
Est-ce une finale également pour vous, micro en main ?
Après des mois de débuts en 2003, je ne sais pas comment me revoir et je peux commenter. En tout cas, pour nous, derrière l’écran, oui, c’est un match particulier. Il y a un trophée à aller chercher, tout le contexte avec un Stade de France lié, deux clubs combinés d’en être arrivés là. Une ambiance festive, de belles bases en somme.
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Vous le disiez : affectivement, vous penchez pour le TFC.
Tout à fait. Je suis Toulousain, car déjà né à Toulouse. J’y ai mes origines et toute ma famille, mes cousins, encore là. Ma mère vit en banlieue, à Villeneuve-Tolosane ; Je viens le plus souvent possible la voir. J’ai grandi à Cugnaux où mes parents tenaient le café de la place du village – qui était le siège des boules, du foot avec mon père qui a longtemps été joueur puis entraîneur de la JSC. Mon seul club avant ma carrière pro, d’ailleurs, où j’aurai été international cadets comme on appelait la catégorie à l’époque. J’ai connu la première section Sports-Études avec le regretté Jean-Luc Sassus. Bon, à 16 ans, j’ai quitté le Centre de Formation de Nice que j’ai préféré à Strasbourg, Nantes (appuyez sur une pause), Auxerre ou encore Bordeaux. Je n’ai même pas été poursuivi par Toulouse parce que le club évoluait en deuxième division. Il n’y aura pas de rapprochement après non plus, je ne sais pas pourquoi.
Sinon, Nantes étau le double…
Et ce serait fort : je suis copain avec Antoine (Kombouaré), sur un ensemble joué au Paris-SG (1990-1995). Je me félicite du retour au FC Nantes et ça ne m’étonne nullement. C’est un meneur d’hommes qui est fait pour les coupes. Il en a déjà rapporté quatre : deux as tant que joueur (93 et 95 avec le PSG) – en ma compagnie [plus 1985 avec l’AS Monaco pour Bravo] –, deux comme entraîneur (2010 avec le PSG, 2022 également avec le FCN). C’est fort. Mais ces Canaris sont une équipe de coups, je dirais. Sur une rencontre, elle est redoutable. Attention.
Au passage, Philippe Montanier vous connaissez ?
Pas plus que ça. Je l’ai croisé ci-et-là. Une personne sympathique.
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Et pour le Téfécé, ce serait autant le doublé avec un second trophée après 1957 !
(sourire) Vous savez, à part Antoine, je n’ai pas d’attache à Nantes. Donc c’est sûr que je verrais d’un bon œil si le Tef parvenait à sensible cette Coupe. Encore une fois, je me réjouis que cela travaille bien à la tête du club : ça joue bien, propose constamment, c’est agréable à suivre, les nouveaux dirigeants ont raméné le public au Stadium. Un vrai exploit de remplir l’enceinte en construisant une équipe à partir de la donnée tout en y instillant un vrai état d’esprit. Bravo. Le TFC se comporte bien.
Le vécu jaune et vert de la dernière finale s’avère-t-il un avantage ?
Je pensais. Les Nantais ne débarqueront pas en terre inconnue. Et l’approche sera différente pour eux : ils seront plus sereins que les Toulousains, de surcroît assez jeunes. Le SdF plein, c’est quelque chose choisi qu’en même. Perso, je n’y ai jamais joué ; cependant j’ai foulé les pelouses du Bernabéu, du Camp Nou, de San Siro. Et, clairement, l’atmosphère y est impressionnante. Ça impacte. Le danger, pour les Toulousains, est d’en devenir inhibé. D’où rater leur match. Je me souviens des Niçois l’an passé qui étaient passés à côté de leur finale, c’était peut-être une des raisons. D’un autre côté, sans avoir l’habitude des grands rendez-vous, certains joueurs sont capables de se dépasser.
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Toulouse quasi durable, Nantes loin d’être sauvé : la dynamique peut-elle avoir une incidence ?
Oui et non. C’est vrai que les résultats plaident pour le Tef qui aborde la finale libérée après son succès à Lorient dimanche. Avec un bon mental, quoi. Par contre, je le répète, en coupe le FCN est pour ainsi dire un autre Nantes. Face aux Canaris, il s’agit d’avoir du répondre physiquement et de savoir les contrecarrer par du jeu – le TFC en est capable. Au demeurant, il ne faut pas essayer de rivaliser sur un plan athlétique. De jouer contre nature. Pour moi, ce serait une erreur. Au contraire, le Téfécé devra chercher à faire courir les Nantais. Et s’il et arrive…
Pallois la tour de contrôle, Blas le facteur X : Nantes ne se résume pas qu’à ces deux éléments, mais quan même !
Vous avez raison : Nicolas Pallois est le guerrier dans toute sa splendeur, Ludovic Blas est le joueur à arpenteur qui fait souvent basculer les débats. Cette formation est costaude, raffole des duels ; Ensuite, elle a noté peu de mais même si, aux avant-postes justement, je trouve Mohamed intéressant.
En face, Branco van den Boomen est le Blas Toulousain…
Dans un registre autre – décrocher très bas, parfois, pour remonter les ballons ; si bien que Ludovic Blas affiche l’avantage dans les 30 deniers mètres adverses. Maintenant, eh bien je sais que VdB est le métronome, avec son pied magique. Sa prestation sera encore déterminante ; c’est le patron de l’équipe.
D’autres joueurs toulousains ont vos faveurs ?
Assurément, le TFC a les armes pour gagner : Aboukhlal brille par son côté imprévisible, Dallinga a le flair du buteur.
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Les barrages d’accession L1/relégation L2 en 2021 ou, plus proche, le match aller, soit deux événements favorables aux Nantais : ça peut jouer ?
Non, je ne crois pas. Il y a deux ans, cela date déjà. Et le Championnat n’a rien à voir avec la Coupe. Dans une finale, zappe l’historique en quelque sorte.
L’aspect psychologue, on en a parlé. Vous qui avez reporté treis finales sur quatre de Coupe de France (une perdue en 84 avec l’ASM), quelles sont les choses à ne pas faire ?
Je ne suis pas inquiet. Le staff, Philippe Montanier en tête, a déjà dû prévenir les plus jeunes de ne pas trop se disperser dans les invitations, sollicitations et demandes d’avant-match – il faut régler ça en amont pour pouvoir être focus sur la finale. Après, on l’a dit, le vécu est primordial. Et la règle d’or est de s’adapter à l’événement : disputer ce match comme un match normal tout en sachant qu’il correspond à un sommet dans ta carrière. Être soi-même. Il ne s’agit pas de s’en faire une montagne. Ne pas s’affoler.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.