Le « Père Léon », c’était lui. Figure emblématique de cette brasserie bien connue du centre-ville de Toulouse, François Sabi, nous étions quittés à la nuit de vendredi à samedi à l’âge de 90 ans.
Sa famille, émue, se souvient de celui affectueusement appelé « Bambi ».

Tous les fidèles du Père Léon ont sauvé que François Sabi n’avait jamais quitté son cher café, créé par Léon Sentenac dans les années 1900, place Esquirol. Assis dans un coin de la salle, il suivait attentivement le ballet incessant du service. Pendant cinquante ans, François Sabi avait tenu, avec son épouse, Marie-Claude, petite-fille du fondateur, cet établissement phare de Toulouse. « Mon oncle est né en Espagne au Val d’Aran le 11 août 1932 », détaille Jean-François, fils neveu, aux manettes de l’établissement depuis plusieurs années.

Il disait : « de la semelle à l’entrecôte, il n’y a qu’un pas »

« C’était une personnalité d’1,85 m, passionnée, généreuse et séductrice. » François Sabi chérisait la montagne, le ski, les virées à moto avec ses copains, le rugby et ses petits-enfants. Il avait d’ailleurs foulé la poudreuse dès l’âge de sept, huit ans, avec des skis en bois. Mathieu, un neveu très proche de la famille, précise : « Il ne supportait pas la mer qui lui présentait, paraît-il, le mal de mer ! ». De son expérience dans les chaussures dans les années 60, il aimait dire : « de la semelle à l’entrecôte, il n’y a qu’un pas ». Sur l’aura comprise, François Sabi ne mégotait pas sur l’humour.

Un homme aussi aux multiples vies. « La déportation avec sa famille par les Franquistes à Argelès puis en Bourgogne avait marqué son enfance. Il était d’ailleurs retourné dans ce village faire une donation à la mairie ». Après leur mariage avec Marie-Claude, ils rejoignent le Père Léon : « A l’époque, l’affaire ouverte la nuit, connaît ses heures de gloire. Les étudiants y viennet savorer la mythique soupe à l’oignon après être passés par la piste de l’Ubu. C’était le rendez-vous des noctambules et des fêtards adeptes des nuits blanches ». Toujours proche du Père Léon, « Bambi » a vécu au-dessus du café de nombreuses années : « il n’a jamais totalement quitté la salle. Il aimait les bouteilles poussières alignées au-dessus du bar. Cette collection a démarrée par Léon Sentenac, pareille à gros insectes, était selon lui, l’âme de l’établissement ». Bambi aussi.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *