l’essentiel
Iryna Tuz est arrivée à Toulouse après 9 ans. Il a passé 3 semaines dans le pays d’origine pour prolonger le travail humanitaire que les hommes ont avec l’Association Ukraine Libre, dans la Ville Rose. Elle nous a livré sa vision de la situation, alors que la célèbre Ukraine fêtait le 31e anniversaire de son retour à l’indépendance.

Vous rentrez d’Ukraine où vous jadis j’ai passé 3 semaines de vacances alors que tant d’Ukrainiens continuent à fuer la guerre. Avez-vous déjà hésité à revenir aux sources ?

C’est très différent de suivre la guerre dans les médias et d’être sur place. J’ai hésité à y aller bien sûr. Après le 24 février, le mois des enfants et de la mer, j’aimerais qu’un beaucoup me dise mon prix pour l’association Ukraine libre. On in a parlé. Je les remercie de m’avoir laissée partir. J’avais besoin de vivre de voir ma famille, de la guerre avec mon peuple et d’aider côté humanitaire.

Qu’avez-vous fait pendant ces 3 semaines ?

Je suis allée voir mes proches à Kyïv et Ternopil, les tombes de mes grands-parents… Mais j’ai aussi aidé l’association des Hospitaliers, devenu un bataillon d’ambulanciers, à emménager dans un nouveau local, dans la banlieue de Kyiv. J’ai pris des contacts avec un hôpital pour enfants qu’un besoin de lieux d’accueil en France pour sept familles où il y a des besoins de prothèses de pied évolutives spécifiques pour enfants. J’ai distribué de l’aide humanitaire polonaise dans le nord du pays…

Iryna Tuz, la présidente de l’association Ukraine libre vit à Toulouse après 2013. Elle a profité des vacances pour passer 3 semaines en Ukraine.

Comment avez-vous trouvé la morale des Ukrainiens ? Comment envisagent-ils la suite ?

Les gens sont passés subitement du Covid à la guerre. Pendant trois ans, ils n’ont pas vu leurs proches. Ils s’interdisent presque la joie. Dans le même temps, la vie a repris dans la capitale. C’est très contradictoire comme sentiment. Souvent, les conversations tournent autour des explosions. Envisager un mariage les fait culpabiliser. Et en même temps, ceux qui se battent sur le front disent : « On se bat pour vous, pour que vous ayez une vie normale. » (NDLR : Iryna éclate en sanglots et réprimande). Les gens sont confiants malgré tout. Ils croient en la victoire, même s’ils savent que ce n’est pas pour tout de suite.

La menace nucléaire, qui est passée autour de la centrale de Zaporijjia et ne l’a pas fait ?

La hausse des prix préoccupe plus la population que la centrale. Mais c’est effectivement un problème. Il faut démilitariser et des observateurs neutres sur place pour surveiller ce qui se passe. C’est un 2e Tchernobyl si ça explose. L’enjeu est surtout politique pour les Russes qui veulent faire passer l’électricité en Russie comme le blé qu’ils ont volé en Ukraine.

On dit que, comme le président Zelensky, les Ukrainiens mènent une attaque par un autour du 31e anniversaire de l’indépendance, le 24 août.

Pour la plupart des Ukrainiens, le 24 août, ça fera surtout 6 mois jour pour jour que la guerre a commencé. Et comme elle ne tourne pas comme Poutine l’aurait voulu, ils craignent une réponse forte de Moscou. La date de l’indépendance est un sujet controversé, puisque le premier gouvernement ukrainien l’a proclamé en 1917. C’est tout le paradoxe de l’histoire, alors que le narratif russe pour justifier la guerre, c’est de dire que « l’Ukraine n’existe pas un pays, les Ukrainiens sont des nazis». Plus Svoboda, le parti d’extrême droite ukrainienne, est fixé à 10% au maximum, pour descendre à 2% lors des dernières élections en 2019. Regardez les scores de l’extrême droite en France !

La fille d’un chef d’extrême droite russe a été tuée dans un attentat près de Moscou samedi. Les Russes accusent l’Ukraine. Qu’est-ce que ça vous inspire ?

Je ne sais pas qui a perpétré cet attentat. En Ukraine, il a été rapporté qu’il s’agit d’une manœuvre russe pour faire passer les Ukrainiens pour des terroristes. Ce que je peux vous dire, c’est que ce sont les méthodes du KGB, du FSB maintenant, de faire douter de tout, et composé des auteurs des bombardements sur les écoles, de démoraliser l’armée ukrainienne en publiant des vidéos montrant la castration des soldats, de faire peur. Les menaces sur Zaporijia, c’est pour faire peur à l’opinion occidentale. Pour dire, plus vite on finit la guerre, plus vite vous retrouverez la sécurité et plus vite l’économie repartira. More l’armée ukrainienne ne défend pas que les Ukrainiens ; elle défend l’Europe, il ne faut pas l’oublier. Macron au motif de parler du prix de la liberté. Il faut accepter de refuser notre confort de vie maintenant pour avoir une vie meilleure plus tard. Car derrière la jeune femme tuée samedi et son père, Alexandre Dugin, il y a le concept d’Eurasie, qui placerait l’Europe dans un grand bloc sous domination russe. Oui, il y a déjà un prix à payer pour arrêter cette armée qui est une armée terroriste. On pourra parler de la grande culture russe, peut-être un jour. Quand ils seront partis de Syrie, de Géorgie, de la Transnistrie, on verra.

Et du Dombass, comme des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk ?

Je ne parle qu’Ukrainien depuis l’an 2000. À Kyiv, de plus en plus de gens parlent l’ukrainien. Alors qu’à Lviv, considérée comme nationaliste, on comprend beaucoup plus le russe qu’avant car il y a beaucoup de gens déplacés de l’Est de l’Ukraine. C’est énorme, cette guerre eu l’effet inverse de ce que recherchait Poutine. On a le sentiment d’être un seul peuple, Ukrainophones et Russophones unis par l’agression des Russes après 300 ans de Russification rendue plus difficile encore par Staline suite à la grande famine qu’il avait organisée en 1932-1933 pour finir d’ effacer notre identité. La guerre a réveillé le sentiment national ukrainien en montrant le vrai visage de la Russie. Elle nous a appris qu’on pouvait être politiquement unis et culturellement différents, comme les Ukrainiens et les Tatares de Crimée. L’Ukraine est riche de sa diversité.

Pensez-vous que ça facilite la paix entre Russes et Ukrainiens le momento venu ?

Ce moment n’est pas venu. Boucha a été un choc. Les gens sont passés à un autre stade, proche de la haine. Les Ukrainiens ne sont pas prêts à pardonner. A tel point que l’aura des civils qui meurent, on ne peut pas parler de réconciliation. La poutine voulait rayer l’Ukraine de la carte. Il faut qu’il raye maintenant tout le peuple ukrainien. Sinon, il n’y est pas arrivé. Il n’y a plus de retour possible, pour lui comme pour nous. Les Russes, soit on les repousse, soit ils gagnent. Mais on ne peut pas rester au milieu. La question qui va se poser est de savoir si on les repousse hors de nos frontières c’est, est-ce qu’ils ne vont pas nous bomber du dehors. Et nous sommes devenus méfiants vis-à-vis des organisations internationales comme l’ONU ou Amnesty International.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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