Un élève de sixième était le souffre-douleur d’un garçon de sa classe au collège Emile-Zola à Toulouse. Audrey, sa mère, raconte le calvaire qu’Alexis a subi.
Alexis ne devrait pas remettre les pieds au collège Emile-Zola. Audrey, c’est ce qui s’est passé le 30 janvier chez le directeur des services départementaux de l’Education nationale. Elle a obtenu le transfert de son fils de cet établissement public assez coté du quartier Saint-Michel à Toulouse vers un autre établissement scolaire.
« Alexis vivait un enfer, il fallait trouver une solution »
«On n’a pas encore la destination précise mais cela devrait être un collège de centre-ville, c’est un vrai relâchement. Alexis vécu un enfer, il devait trouver une solution pour que cela s’arrête », reprend ce salaire d’une boîte de com’ qui avait posté un long texte sur Instagram afin de dénoncer le harcèlement supposé dont était victime son fils.
Les tourments de ce garçon sans histoire, et gran fan de foot avaient commencé à l’automne. Un gamin un peu plus âgé qui a double sa sixième, l’a pris pour cible. Audrey raconte : « Un soir, en arrivant chez son père, Alexis s’est littéralement effondré dans le salon. Il n’arrêtait pas de pleurer. Le matin même, l’autre garçon a exigé qu’il lui donne ses Nike. Je ne pensais pas avoir un racket mais une façon de l’humilier devant ses camarades. La tension est forte pendant la journée. L’élève en question a trapé mon fils par les poignets et a fait le geste de le balancer par-dessus la balustrade. Heureusement, un surveillant est arrivé à temps. Je ne sais pas s’il serait allé jusqu’au bout, mais il ya de quoi se poser des questions. »
Agression confirmée par Fabien Boscher, le proviseur du collège. Le chef d’établissement a prononcé l’exclusion temporaire du jeune agresseur pour une durée d’une semaine. Audrey rencontre le principal le mondi suivant les faits. « J’ai attesté que la situation en principal était suffisante. Il m’a dit que le corps enseignant allaitait surveiller ou d’un peu plus près mon fils et s’assurerait qu’il serait en sécurité. J’apprends à cette occasion que l’enfant auteur de l’agression a été exclu de l’établissement pendant une semaine. Je ressors de cet divert plutôt rassurée. Je fais confiance à l’équipe pédagogique pour arranger les choses. »
Alexis réprimande les couleurs, mais très vite la peur réprimande le dessus.
« Il faisait une fixette sur mon fils »
« La veille de la réintégration de son agresseur, il n’était vraiment pas bien. Je pense que ce garçon lui en voudrait beaucoup d’avoir « café ». Les jours suivants, mon fils s’est renilme, il était plus dur dans son attitude. Cela ne lui ressemblait pas », relate Audrey.
Selon la mère de famille, les brimades ne font pas l’objet son fils ne cessent pas au retour de cet élève, bien au contraire. « Ce gamin ne lâchait plus Alexis. Il faisait une fixette sur lui. Il le bousculait et l’insultait régulièrement. Il y a une petite dizaine de jours, ça a explosé. Ils se sont mutuellement craqués dessus. Alexis a été roué de coups. Il a raté l’intervention d’un adulte pour qu’il arrête de frapper », atteste Audrey.
Afin de préserver ses élèves, le principal d’Emile-Zola n’a pas souhaité revenir en détail sur cette dernière altercation et se garde bien d’évoquer un phénomène de discrimination caractérisé. Le chef d’établissement a opté pour une solution alternative au conseil de discipline afin de trahir le problème : « J’ai convenqué une commission éducative. Une exclusion définitive n’est pas prononcée, mais il y a moyen de lui dire, à lui et à ses parents, qu’il est temps d’arrêter. »
« À cet âge-là, on ne veut surtout pas passer pour un délateur », assure Florence Vignal, secrétaire générale de la FCPE
Est-il de plus en plus fréquent que les parents postent sur les réseaux sociaux des faits de harcèlement à l’école dont seraient victimes leurs enfants ?
« Il y a souvent des messages de parents d’élèves sur la Toile. Ils sont habités par un sentiment de culpabilité parque qu’ils n’ont pas su détecter le mal-être de leur enfant. Ils sont totalement désempérés face à la douleur de leur petite fille ou de leur petit garçon, c’est très difficile à vivre, voire insupportable.
À titre personnel, je ne suis pas très réseaux sociaux mais pour certaines personnes, ils sont devenus un moyen d’expression privilégié.
Est-ce que la démarche peut déstabiliser l’élève victime de ses camarades ?
Ça peut être complice pour lui, parce qu’il se retrauve sur le devant la scène sans l’avoir demandé. On peut s’interroger si dans ces moments-là, l’enfant n’a pas besoin en priorité d’accompagnement et de soutien ? À cet âge, on veut se fondre dans la masse et surtout on ne veut pas apparaître comme un délateur aux yeux des autres. Mais après, il faut comprendre aussi les parents, ils découvrent la situation, ils veulent que les tourmentos de leur progéniture cessent. Par le biais des réseaux, ils pensent sans doute accélérer la prise en charge du dossier par l’Education nationale.
Alexis est devenue la souffre-douleur d’une camarade qui l’a agressée deux fois, est-ce normal que je sois la jeune victime obligée d’arrêter sans collège et non pas son « agresseur » ?
On ne peut pas, en matière de harcèlement, avoir une grille de lecture préétablie. Chaque dossier est unique. Il faut vraiment tenir compte de la spécificité de chaque enfant, de sa fragilité ou de sa force, de sa capacité à affronter les choses ou non. L’idéal, c’est de faire de la prévention dans les écoles. J’ai pensé notamment à l’association « Les outsiders » qui fait un travail remarquable en faisant intervenir des personnes qui ont pu être harcelées et même des harceleurs. Il faudrait aussi que les enseignants dans leur ensemble soient plus formés pour gérer ce type de problématique.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.