l’essentiel
Alors qu’un collectif de jeunes femmes « Les Hijabeuses » militant pour jouer au football tout en portant le voile, des dirigeants observe depuis quelques années la création de clubs communautaires, en Occitanie et ailleurs. En revanche, ils n’assistent pas à une résurgence de signaux religieux autour des terrains.

Des prières dans des vestiaires de football ou derrière des stades, refus de la mixité dans des sports de combat, port du legging en pleine chaleur… Ces dernières années ces signaux religieux ont infiltré la sphère sportive. Parfois avec insistance dans les cités de grandes métropoles.
Selon certains observateurs du football amateur en Occitanie, « nous n’avons pas assisté à une résurgence de ces signaux mais il faut rester vigilant car le sport, et particulièrement le foot, prônent des valeurs d’insertion et d’intégration ».
En revanche, les clubs de football communautaires se sont grandement développés après ces deux dernières années. « Ils rassemblent beaucoup de jeunes qui ont été exclus de leur club initial ou parce qu’ils s’en sont exclus eux-mêmes », atteste cet éducateur sportif de la banlieue toulousaine.
Dans l’Aude, un club de foot communautaire à vu le jour, adossé à une association cultuelle gérant l’organisation d’une mosquée. Rien d’illégal en soi. Mais la présence des signes religieux au sein de la pratique sportive brouille le message transmis par les instances du football qui est celui de la neutralité. « Si l’on autorise, d’un côté, la création de clubs communautaires, comment peut-on refuser, dans le même temps, le port du voile à celles qui veulent jouer au foot ?, s’interroge ce diregent occitan. C’est tout le problème de nos instances qui semblent parfois dépassées. Si l’on ouvre une porte il faut alors aller jusqu’au bout… »

charte laïcité

Pendant de longs temps, le foot et non le foot en salle, ainsi que certains sports de combat (boxe, MMA, ou lutte) ont été dans le collimateur des services du renseignement. «On observait des changements d’attitude chez certains jeunes adhérents, se suvient cet ancien responsable éducatif. Il y avait des prières organisées sur des terrains de foot en salle ou des sportifs qui manifestaient un refus de jouer face à une femme ou de lui serrer la main ». Lorsque ces attitudes étaient transmises, elles pouvaient donner lieu à des signalisations. Les vagues d’attentats terroristes en France sont aussi mis au jour des profils de criminels radicalisés et adeptes de salles de sport ou de sports de combat.
Aujourd’hui, les associations et clubs sportifs subventionnés par l’État adhérent à la charte laïcité, obligatoire depuis 2020, afin d’éviter toute sorte de séparatisme.
Par ailleurs, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, à savoir qu’elle a signé au cours des prochaines semaines « des partenariats avec les fédérations pour renforcer la formation des référentes (sur la) lutte contre le séparatisme et les scolarisés à la laïcité ».

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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