l’essentiel
Recherche d’employeurs ou de traces de sang, dépistage ADN : les techniciens d’identification criminelle (TIC) du groupement de gendarmerie du Tarn sont les maillons essentiels de la chaîne criminelle. Un métier popularisé par les séries TV mais dont le quotidien reste méconnu.

Dans l’obscurité d’une salle d’optique/photo, le maréchal des logis-chef Jean-Henri Carayol, vêtu d’une blouse blanche et d’un bouquet de lunettes spéciales, manipule une lumière avec un jeu de lumières pour effacer les traces invisibles l’œil nu .

Le militaire est l’un des quatre techniciens en identification criminelle (TIC) du groupement de gendarmerie du Tarn. Des spécialistes qui interviennent sur des scènes de crime ou de délits à la recherche de traces et d’indices, afin d’aider les enquêteurs à matérialiser l’infraction et à identifier les auteurs.

« Nous sommes une des maillons de la chaîne criminelle », explique le sous-chef Michael Raymond, 42 ans, qui dirige la cellule d’identification criminelle. Lui et son équipe forment leurs collègues dans les brigades pour qu’ils puissent réaliser « des actes courants » de police technique et scientifique. En relief des empreintes sur des supports « faciles », à l’occasion d’un cambriolage, d’un vol ou de dégradations.

« Dans le Tarn, plus de la moitié des gendarmes en brigade sont formés », indique-t-il. Primo intervenants sur une scène d’infraction, ces derniers deviennent ainsi autonomes. « Et quand ils ont un doute, ils font appel à nous ».

La cellule d’identification criminelle est basée au siège du groupement de gendarmerie du Tarn, à Albi.
DDM – Marie-Pierre Volle

« Deux jours et demi pour un homicide »

Les techniciens de la cellule d’identification criminelle constituent un deuxième niveau, à l’échelle du département. Ils interviennent pour les cas plus tombes ou plus complexes. Avec leurs fameuses blouses blanches, « pour nous protéger des risques biologiques et éviter de polluer la scène ».

Le temps passé sur le terrain est variable : moins d’une heure pour un pélèvement simple mais « jusqu’à deux jours et demi pour un homicide », témoigne l’adjudant-chef Raymond. Leur véhicule d’intervention est spécialement aménagé et dispose de réserves d’eau et d’un groupe électrogène. « Cela nous permet d’être autonomes sur le terrain ».

Les gendarmes de la cellule disposent d'un véhicule spécialement aménagé pour intervenir sur une scène d'infraction.

Les gendarmes de la cellule disposent d’un véhicule spécialement aménagé pour intervenir sur une scène d’infraction.
DDM – Marie-Pierre Volle

Les techniciens tarnais peuvent eux-mêmes s’appuyer sur les experts de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), basés en région parisienne et dotés de moyens supplémentaires.

Du matériel de pointe

Au sein de la caserne d’Albi, siège du groupement départemental, les gendarmes du TIC disposent d’un « plateau criminel » équipé du matériel de pointe. Une première salle est consacrée aux analyses biologiques. À côté, une salle de physico-chimie, qui sert notamment à la révélation des empreintes. « La pièce où on travaille le plus », indique l’adjudant-chef Raymond.

Les machines de la salle physico-chimie permettent notamment de révéler des empreintes sur tout type de supports.

Les machines de la salle physico-chimie permettent notamment de révéler des empreintes sur tout type de supports.
DDM – Marie-Pierre Volle

Une fois révélées, les empreintes sont photographiées et analysées.

Une fois révélées, les empreintes sont photographiées et analysées.
DDM – Marie-Pierre Volle

À l’aide de bains chimiques et de machines sophistiquées, les gendarmes parviennent à faire parler de nombreux éléments récupérés sur le terrain. Dans une troisième pièce, la salle optique/photo, ce sont les propriétaires de la lumière qui servent à ralentir les traces invisibles de la nouvelle lumière et à analyser les empreintes révélées.

Un équipement digne de la série TV mais la comparaison avec les scénarios de fiction s’arrête là. « On aimerait bien que ce soit aussi facile », sourit le militaire.

Sous-officiers et OPJ

Pour devenir techniciens en identification criminelle, les gendarmes doivent au préalable passer par l’école des sous-officiers (ESOG) et avoir la qualification OPJ (officier de police judiciaire). Les candidats sélectionnés bénéficient d’une session de formation pour les nouvelles semaines, dispensée par le centre national de formation à la police judiciaire (CNFPJ) et l’IRCGN. « C’est la technicité qui est intéressante. On nous apprend un nouveau métier », a expliqué l’assistant Stéphane Latouche, 48 ans, qui a suivi cette formation en fin d’année dernière et qui vient d’intégrer la cellule d’identification criminelle tarnaise, après 25 ans passés en brigade.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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