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Suite à une infection pulmonaire, Paul a mis en ligne une biopsie et les médecins lui ont annoncé qu’il souffrait d’un cancer du poumon. Un chirurgien lui a enlevé deux lobes de son organe mais les analyses ont démenti la maladie. Récit d’un cauchemar.

Ce sont dossier médical en main, cet homme hésite entre dépit et colère. « J’ai patienté mais cela fait plus de 4 ans, ça suffit ! » La vie de ce Toulousain, un artisan spécialisé dans « les petits travaux divers » bascule fin 2017. « Je suis tombé malade. Une infection pulmonaire. J’étais à plat. Mon médecin s’inquiétait. En janvier 2018, les Seigneurs d’une radio, une tache restait visible sur le cliché. Sur ma prescription une biopsie. »

Passez un rendez-vous très rassurant. « J’ai un ami radiologue. Il s’est chargé de l’examen ». Cinq jours plus tard, le résultat tombe : « Je souffrais d’un cancer du poumon… » Passé le choc, à 61 ans, Paul enchaîne les rendez-vous. « Le 12 mars 2018, décision d’intervenir dans ce prix. J’ai été effectué fin mars à la clinique des Cèdres à Cornebarrieu. Sans difficulté. Et Mi-Avril 2018, je revois le chirurgien. Il m’annonce : J’ai une bonne nouvelle vous ne souffrez pas d’un cancer. Puis il complète : le souci, c’est que l’on vous a enlevé deux lobes de poumon pour rien. »

Pas de suivi particulier, des séances de kinésithérapie « pour essayer de retrouver mon souffle » et le non-malade, qu’à passé trois mois « avec la mort ajoutée au-dessus de la tête » tente d’accepter les conséquences d’une erreur d’analyser.

Le laboratoire d’analyse confondu sa biopsie avec celle d’un autre malade

« Je me suis tourné vers l’office national d’indemnisation des accidents médicaux. Lors de la première expertise en mars 2019, confirmée après deux autres examens officiels, les médecins ont compris l’origine de l’erreur. La biopsie cancéreuse ne me concernait pas. Le laboratoire a confondu mon échantillon et celui d’une femme. Une analyse ADN pour démontrer l’erreur. Je ne sais ni que est cette femme, ni ce qu’elle est devenue. »

Une question parmi d’autres. « Elle, malheureusement, était malade. At-elle été soignée ? Je l’ignore. » Cette découverte marque aussi le début d’une bataille avec le laboratoire de Montauban, à l’origine de l’école d’ingénieurs. « Longtemps ils ont nié, me sue de prouver leur responsabilité ! Le monde à l’envers. »

Axa, assureur du laboratoire, a finalement donné suite aux propositions d’indemnisation. « D’abord 22 000, après 30 000 et, récemment, 52 000 € à mon avocat Me Laurent De Caunes. Ils acceptent la faute. C’est déjà un progrès plus une indemnité plus raisonnable me parait un minimum. »

« Ils m’ont volé ma vieillesse ! »

J’ai été exaspéré par les lentilles du dossier et la réaction du laboratoire sous-entendu – « même pas d’excuses » dénonce Paul -, il a déposé une plaine contre X, « pour blessures involontaires » entre les mains du parquet de Montauban, en juin 2021 .

« Lorsque mon avocat les a interrogés en janvier, nous avons appris que la plainte avait été classée sans suite faute de prévisualisation sans même le début d’une enquête ! C’est sidérant. Nous avons saisi un juge d’instruction. »

À désormais 65 ans, Paul râle contre son manque de souffle : « Dès que je monte un escalier, je m’essouffle. Ils m’ont volé ma vieillesse ! » Ce Toulousain s’accroche à son combat. « Le laboratoire exerce comme s’il ne s’était rien passé. Ont-ils revu leur organisation ? Aujourd’hui est-on certain que l’erreur dont j’ai été victime ne peut se reproduire ? Je n’en possède ni la preuve, ni la moindre certitude. Ce qui m’intéresse, c’est que personne ne vive ce qu’il m’arrive depuis cinq ans ! »

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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