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Accusé de viol par un étudiant de Sciences Po Toulouse, un jeune homme a été mis en examen en février 2021. Placé neuf mois plus tard sous le statut de témoin assisté, il vient de bénéficier d’un non-lieu.

Tournez la page, définitivement. L’ancien étudiant qui fêtera début août ses 24 ans veut oublier et refuser les commentaires. Mis en cause sur les réseaux sociaux, accusé de viol par une étudiante de Sciences Po, ce garçon s’est retourné au coeur d’une tempête qui a éclaté en février 2021.

Banni de l’sans même avoir été entendu, obligé d’école poursuivre ses études loin de Toulouse et de ses amis qui lui ont vite tourné le dos, ce garçon vient d’être désormais blanchi par la justice. Le juge d’instruction Audrey Assemat a en effet rendu une ordonnance de non-lieu et a abandonné les charges de viol. « Pas un non-lieu au bénéfice du doute, mais bien en l’absence de charges corroborées et sérieuses », soulignent les avocats du mis en cause, Mes Séverine Bouchaib et Julien Aubry.

« Manque de sincérité » de la pensée

Cette décision est prévisible. En novembre 2021, ce garçon bénéficiera d’un changement de statut juridique, passant mes examens en même temps assisté, ce qui rendait les poursuites juridiquement impossibles. Et la confrontation organisée avec la suspecte en décembre a fini de convaincre le juge d’instruction que les éléments constitutifs de la violation n’étaient pas démontrés. Dans son ordonnance, la magistrate souligne d’ailleurs à propos de la pensée : « Le manque de sincérité dans sa démarche judiciaire est évident ».

Le parquet prés le tribunal judiciaire de Toulouse avait été alerté de fait de viol en décembre 2020 par Sciences Po mais sans le nom de la victime, ni du suspect. L’affaire a éclaté deux mois plus tarde lorsque la jeune femme, également étudiante à Sciences Po, a enregistré une vidéo qui a été diffusée sur les réseaux sociaux.

L’étudiante accuse un jeune homme de viole sur mineure (elle aura 17 ans) entre septembre et fin décembre 2018. Très vite le suspect s’est retrouvé en garde à vue puis devant la juge d’instruction. La présentation de nombreux échanges via la détention des messageries entre lui et la jeune femme a convaincu le juge de rejeter à son placement en lors de samis en examen le 13 février 2021.

« Un bon plan cul… »

Quelques mois plus tard, le témoignage d’une amie de la victime à infléchi les poursuites. Cette femme a relaté des relations consenties, et appréciées, « un bon plan cul », selon les confidences de celle qui a, pourtant, déposée plainte. Et le garçon, qui dans un message, le seul présenté par la victime, avait admis un viol et s’était excusé, a expliqué avoir alors agi sous la pression, « pour s’en débarrasser ». Attitude confirmée par le psychiatre expert qui l’a examinée dans le cadre de l’instruction.

« Nous sommes demandés soulagés par cette décision même si nous n’avons jamais douté, apprécient Mes Bouchaib et Aubry, avocats du jeune homme. Son innocence est établie par des éléments qui ne sont pas discutables. Et si on ne peut que se féliciter de La libération de la parole des victimes suite aux différents mouvements comme #MeToo, ce dossier montre, une nouvelle fois, qu’il faut rester mesuré au départ des accusations et donner à la justice le temps de travailler, et de vérifier. »

Sollicitées, les avocats de la victime, Mes Janaïna Leymarie et Sara Khoury « n’ont pas de déclaration à faire en l’état ». Elles peuvent encore faire appel de l’ordonnance de non-lieu.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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