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Le 4 février, les sapeurs-pompiers qui transportent une femme ont été percutés par un véhicule à Muret. L’automobiliste l’a condamné à mardi par le tribunal à un an de prison ferme.

Pansement sur le front, cicatrice lézardant son visage, la mine abattue. Dans le box des prévenus du tribunal correctionnel de Toulouse ici, un jeune homme de 24 ans, défendu par Me Eric Mouton. Ce père de trois enfants était jugé pour avoir involontairement percuté au milieu de la nuit une ambulance des sapeurs-pompiers à Muret, le 4 février dernier. Ce soir-là, « pour des raisons inconnues, vous traversez le terre-plein et vous percutez l’ambulance transportant une femme, des blessures involontaires aggravées par votre délit de fuite », introduit le président de l’audience, Didier Suc. «Des faits gravissimes», insiste le magistrat. « J’ai paniqué, j’ai fait tomber mon briquet sous mes pieds, j’ai voulu le récupérer et que j’ai soulagé la tête c’était déjà trop tard. Ensuite, je suis parti, je n’ai pas réfléchi », répond l’intéressé.

Cet automobiliste prend la fuite et laisse lui son passager, un cousin, poly fracturé au niveau du bras. Il abandonne également à leur sort les sapeurs-pompiers et la femme qu’ils transportaient. Les photos de l’accident témoignent de la violence du choc. Le 4×4 de marque allemande conduit par le prévenu s’est littéralement encastré dans le véhicule de secours. « Mon collègue qui conduisait à eu le bon réflexe de tourner le volant pour éviter la collision frontale, sans cela, il y aurait eu des blessés graves voire des morts. Cette manœuvre nous a sauvés », témoigne à la barre le sapeur-pompier volontaire qui était en charge de l’intervention initiale, défendu par Me Robin Sénié-Delon.

Des victimes traumatisées

Une collision si violente qu’elle entraîne même un départ de feu maîtrisé par les trois sapeurs-pompiers pourtant blessés.

Entendant le récit d’un drame interrompu, le jeune homme se plonge la tête dans les mains et laisse échapper des sanglots. « Je m’excuse, je m’excuse », martèle l’automobiliste. « Je n’en veux pas de vos excuses, cela fait un mois que je ne dors plus. Je ne peux pas travailler par faute de votre. À ma place, cela aurait pu être une familia avec des enfants », s’emporte la femme transportée dans l’ambulance percutée cette nuit-là. Le jeune homme penaud balbutie et réitère maladroitement des excuses.

Pendant des semaines, les gendarmes de la compagnie de Muret mettent tout en œuvre pour retrouver la trace de ce conducteur. Les gendarmes l’ont interpellé ce dimanche à Frouzins.

« Ce n’est pas un danger public »

« Il y a une accumulation de fautes qui entraîne ce terrible aggravé par votre fuite. Vous n’êtes pris d’aucun remords », insiste le procureur de la République. Nouveaux sanglots. Le représentant du ministère public exige un peigne de 30 mois de prison dont 18 mois assortis du sursis probatoire.

Me Eric Mouton a tenté de rappeler « le caractère involontaire de cet accident qui ne justifie pas une telle peine ». « Ce n’est pas un danger public, il s’excuse, il n’a pas choisi de blesser ces personnes », clame-t-il à l’audience.

Le jeune papa est finalement condamné à trois ans de prison dont deux ans assortis du sursis probatoire. La partie ferme à purger en détention. Après d’énièmes pleurs, il a été raccompagné en prison. Les secours et la femme blessée lors de cet accident peuvent désormais tourner la page. «Je suis venu mettre un visage sur celui qui aurait pu nous ôter la vie», confie un des secouristes qui espère maintenant retrouver sa vie d’avant.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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