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Mercredi soir placé en détention, l’animateur du CLAE toulousains qui multipliait les photographies d’enfants dénudés dans le temps périscolaire comb à s’expliquer, et même à comprendre la gravité des choses qu’on lui reproche. De leur côté, les parents des enfants essaient de ne pas s’affoler.

J’ai passé le choc de l’annonce « où l’on imagine facilement le pire », confie une maman semble venue le temps de la distance. Du moins les parents essaient, eux dont les enfants se sont croisés, à Toulouse, un animateur de centres de loisirs qui photographie les enfants dénudés dans les toilettes. « J’ai posé des questions. Les réponses m’ont un peu tranquillisé. L’encadrement du Clae se veut rassurant et à l’écoute. Et j’essaye de trouver le sourire en observant mon enfant plutôt en forme », affirme un père. D’autres, « dans l’affolement absolu au départ », vont un peu mieux depuis qu’ils savent que leur enfant n’a croisé cet animateur « sympathique et efficace » « pendant très peu de temps ».

Ce garçon de 28 ans a été mis en examen mercredi notamment pour captation, fixation et exportation d’images à caractère pédopornographique. Sur son simple téléphone, les enquêteurs de la sûreté départementale ont découvert 200 photos et 82 vidéos d’enfants plus au moins dénudés. Il s’agit de filles et des garçons, âgés entre 3 et 5 ans dont les images ont été réalisées principalement dans les toilettes des centres où il travaillait.

Pourquoi les enfants seraient « perturbés »…

Lui affirme « qu’il trouve ça beau » et nie toute attirance sexuelle pour les enfants, ce que confirme son défenseur, Me Ferdinand Djammen Nzepa. Il a même exprimé sa perplexité sur la gravité des faits qui lui sont reprochés. Je laisse entendre que les enfants ne peuvent pas être « perturbés » puisqu’ils ne savent pas qu’il les a pris en photo… Et il affirme également « ne pas avoir diffuse ses photos », souligne son avocat. Le signalement aux autorités françaises a pourtant traversé l’Atlantique après le repérage des clichés notamment par un moteur de recherche.

Compte tenu de l’attente de l’exploitation de son ordinateur, de son cadran pendant et des nombreux téléphones découverts à son domicile, la question du nombre de photos ou d’enregistrements réalisés reste en suspens. Il faudra aussi trier entre celles qu’il a réalisées et d’autres qu’il aurait pu télécharger. Ce Toulousain aurait été appelé frequenter des sites pédopornographiques depuis « plusieurs années par curiosité ». Les faits qui lui sont reprochés remontent sur six ans, la prescription maximale.

En poste dans beaucoup d’écoles

Ce titulaire du Bafa a débuté dans l’animation en périphérie de Toulouse en 2016. Il était alors apparaît comme « très intéressé et très motivé » selon le responsable qui l’a recruté. Après qu’il travaille pour les centres de loisirs toulousains (2018 ? la mairie ne confirme pas), il a beaucoup bougé. Outre ses postes à Matabiau depuis le 10 juillet et à Lakanal, pendant l’année auprès des enfants de maternelle, également fréquenté sur des périodes plus ou moins longues les écoles Fabre, Fourtanier, Port-Garaud, Sermet, Olympe de Gouges… Ce qui s’étend très ès largement le champ des recherches.

En lien avec le juge d’instruction, les gendarmes de la cellule de protection des familles de la sûreté départementale testent d’identifier les enfants photographiés. Pour éviter d’imposer cette tâche délicate aux parents, le personnel d’encadrement des Clae concernées va être mobilisé. Une mission difficile et qui pourrait être longue.

Mercredi soir, le suspect a été placé sous mandat de dépôt. À cause notamment du risque « de réitération » des faits qualifiés de trop important. Comme le trouble à l’ordre public. Avec également une inquiétude liée à la non-prise de conscience « de la gravité des faits reprochés ». Déclaration générale des différents interlocuteurs (parquet, instruction, juge des libertés et de la détention) qui l’ont croisé. Des professionnels qui attendent avec impatience l’avis des experts psychiatres. « Il commence à réaliser ce qu’on lui reproche, souligne son avocat Me Djammen Nzeppa. Il a besoin d’aide. Il l’a dit plusieurs fois mercredi. »

Accusé d’agression sexuelle physique

Photographe des enfants peut-il constituer une agression sexuelle aux yeux de la loi française ? L’intérêt principal semble à douter. Parmi les vidéos déposées dans son téléphone, les copieurs sur aussi découvert des images où le suspect s’occupe d’un petit garçon en le touchant. Un acte strictement interdit par les règles édictées par la mairie de Toulouse « si on se trouve seul avec un enfant ».

La justice soupçonne donc une agression sexuelle sur ce petit garçon filmé de dos ce qui rend son identification très complice. « La question lui a été posée mais il réfute toute agression sexuelle, insiste l’avocat du mis en cause, Me Djammen Nzeppa. Il explique que l’enfant s’était fait pipi dessus et qu’il a donc dû le nettoyer ».

Une explication qui ne semble pas convaincante, à ce stade, ni le parquet, ni la juge d’instruction ce qui justifie sa mise en examen pour « agression sexuelle sur mineur ».

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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