l’essentiel
Dès lundi, les départements chargés de débattre du texte sur le pouvoir de l’achat ont assigné d’aider les Français à faire face à la montagne des prix. Les débats promettent d’être houleux car les oppositions estiment que le gouvernement ne monte pas assez généreux. Pour trouver une majorité, la macronie a redouble d’effort.

« On s’est déjà vu trois fois cette semaine et nous ne sommes que jeudi »… Jean-René Cazeneuve, député Renaissance du Gers et rapporteur du budget, sourit de cette nouvelle proximité avec Bruno Le Maire. Après plusieurs jours, les deux hommes planchent d’arrache-pied sur le texte, ou plutôt les textes, sur le pouvoir d’achat qui seront discutés à ce lundi après-midi en séance.

Aux yeux de l’Élysée, ce législatif est de la plus haute importance car il inclut plus de mesureurs d’aide contre l’inflation avec un chèque de 100 euros pour les familles les plus défavorisées, une revalorisation de 4% des retraites ou encore une augmentation de 3,5 % du point d’indice des fonctionnaires. Plus les oppositions trouvent que ces mesures ne vont pas assez loin et la majorité va avoir du mal à le faire voter. Ou alors, après la déception du texte sanitaire de la semaine dernière, ils le font pour prouver qu’il n’est pas abîmé par l’immobilisme. Les textes ont donc fait l’objet d’un travail d’orfèvre.

Pour le ministre de l’Economie, le gros du travail a commencé avec le prêteur du président. Il s’agit alors de crétiser une promesse du candidat Macron pour aider les Français face à la montée des prix. Pendant le mois de mai, les réunions s’enchaînent à Bercy avec les associations de consommateurs, les bailleurs privés et publics mais aussi les syndicats: le Medef, la CGT, la CFDT… Les allers-retours avec l’Élysée et Matignon sont incessants .

discussion

De son côté, Olivier Dussopt, qui est, à l’époque, chargé des comptes publics, travaille sur les mesures sociales, et Agnès Pannier Runacher, alors ministre de l’Industrie, est chargée des mesures énergétiques. Devant le texte et le texte présenté en Conseil des ministres, Bruno Le Maire a trouvé en première fois le député d’Occitanie Jean-René Cazeneuve et celui du Val-de-Marne Mathieu Lefevre qui sont tous deux pressentis pour siéger en commission des Finances . Le ministre discute également avec le LR Olivier Marleix et la socialiste Valérie Rabault d’un déménagement à Aix.

Lorsque le texte arrive en commission, le gouvernement espère encore trouver une majorité pour le soutien mais il déchante assez vite. « C’est comme les poupées russes, on aura trouvé des majorités texte par texte, là on en est seulement à espérer une majorité amendement par amendement », nous explique alors un député. Pour ça, les députés macronistes se multiplient, eux aussi, les contacts : « Je vois les managers de la commission des finances en tête à tête régulièrement », nous assurons l’un d’eux. « Moi je préfère les rencontres dans les coulisses des plateaux télé, les discussions sont plus libres. C’est à ce moment-là que je tente de comprendre jusqu’où ils sont prêts à nous soutenir », assure un jeune élu proche de l ‘Élysée. Mais ils sont bien peu à espérer un miracle malgré tous ces efforts.

Tout d’abord semble que l’Elysée tende à rester fidèle à l’esprit du texte : « Nous avons été élus, nous n’allons donc pas prendre comme base le texte de LFI », assurant en choeur les représentants de la majorité. De plus, le timing n’est pas bon. « Je m’attends à de l’obstruction parlementaire car nous sommes trop proches des élections pour que les oppositions prennent le risque de faire copain-copain avec les méchants macronistes », sourit un élu.

Faute d’appui dans l’hémicycle, Ensemble espère avoir celui de l’opinion publique. « Même si les Français adoptent les positions de la Nupes en pensant qu’il n’y a pas grand-chose dans cette loi, ils vont dire que pas grand-chose, c’est mieux que rien », nous assurons la semaine dernier un député un peu désespéré.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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