Les consommateurs avaient subi une hausse l’an passé. Mais qu’en sera-t-il du prix à l’avenir ?
Dans un contexte d’inflation, de nombreuses collectivités françaises ont voté l’augmentation des tarifs de l’eau à compter du 1er janvier. Qu’en est-il sur l’Agglomération agenaise, collectivité ayant confié la gestion de son réseau à Eau de Garonne (filiale du groupe Saur) ?
« Le prix du mètre cube d’eau n’augmentera pas en 2023, affirme Michel Mallet, directeur local de l’Eau de Garonne. Il y aura certes une réactualisation, selon un indice publié cette année au Journal officiel, mais il s’agit d’un mécanisme national, et il sera en 2023 de 1,77 %. Mais sinon le prix du mètre cube ne bougera pas cette année sur l’Agglo d’Agen, sachant qu’il avait dégradé en 2022 du fait de la collectivité, en raison de la problématique CMV. » Traduction : le CVM (chlorure de vinyle composé) est un produit chimique issu de la dégradation des canalisations en PVC, et le remplacement progressif du réseau avait nécessité des investissements, d’où cette hausse du prix en 2022 (9 centimes par mètre cube , ce dernier passant également 2,05 €).
Des investissements inéluctables…
Pas de modification à redouter cette année, donc, quoique des investissements futurs soient inéluctables. Le réseau de canalisations souterraines fait quelque 1 600 km (hors communauté de communes de Puymirol, intégrée à l’Agglo l’an dernier) et il est vieillissant, et de surcroît grevé par les fuites : seulement 64 % de l’eau potable arrive aux clients . Le rendement est donc mauvais, il faut investir et in fine le consommateur mettra la main à la poche…
Pas de hausse donc en 2023, mais d’autres dossiers marqueront l’année nouvelle. Les travaux sur un quatrième point de captage, fin 2021, seront achevés avant l’été et cette station sera opérationnelle en septembre. Pour rappel, l’eau du robinet provient du fleuve Garonne. Avant d’être filtrée, elle est captée et évacuée du réseau grâce à trois points de captage : à Sérignac (850 000 m3 par an), Sivoizac/Le Passage-d’Agen (1 600 000 m3) et Lacapelette/Rouquet ( 4 500 000 m3). Un quatrième point est réalisé à Sérignac (au lieu-dit Gravissat) et aura une capacité de production maximale de 250 m3 d’eau potable à l’époque.
Moins chère du côté de Puymirol ?
Ce nouvel équipement interviendra alors qu’Eau de Garonne s’apprête à intégrer de nouveaux clients, à avoir les habitants de l’ex-Paps (communauté de communes de Puymirol), jusqu’alors raccordés au réseau Eau 47. Ils basculeront d’ un réseau à l’autre au printemps et, compte tenu du prix unique de l’eau pour tous les habitants de l’Agglo d’Agen, ils pourraient voir leurs factures… baisser. L’investissement sur Sérignac a également pour vocation de sécuriser l’accès à la ressource, tout en épargnant de puiser dans les nappes phréatiques.
« Epargner » est du reste le terme à retenir pour 2023. « L’eau est plus précieuse que jamais, insiste Michel Mallet, et même si sur la puise du fleuve elle n’est pas gratuite. L’enjeu ce n’est pas le prix du mètre cube mais bien de limiter les prélèvements et donc d’arrêter de gaspiller cette eau. Il faut continuer à sensibiliser les consommateurs, et à cet attendu le déploiement des compteurs de nouvelle génération est un succès. Sur les 50 000 compteurs du réseau, nous en avons remplacé 47 500, et la télérelève permet aux clients de détecter des surconsommations anormales, voire des fuites. Les retours sont excellents, et nous souhaitons développer les dispositifs d’alerte. Pourquoi pas un texte envoyé au client lorsqu’il s’apprête à passer le cap des 100 m3 ? »
consommer malin
Autre initiative : des « kits d’économie d’eau » à distribuer aux habitants via les centres communaux d’action sociale, ou bien disponibles à l’agence Eau de Garonne du boulevard Carnot à Agen, donnant les bons conseils antigaspi. Une idée est également étudiée : celle d’un « plombier solidaire », ou plutôt un conseiller venant à domicile pour donner des astuces. Par exemple : placer un objet (comme une bouteille remplie) dans le réservoir de la cuvette diminue le volume à remplir, et l’on dépense donc moins d’eau en tirant la chasse… CQFD !
Ces astuces pour « consommer malin » devraient être déployées au premier semestre 2023.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.