Le maire de Mazamet est interrogé par la dernière recense de la démographie de Mazamet, publiée par l’Insee. Je rencontrais d’avance une baisse de la population alors que les tendances municipales lui apparaissaient contraires.
Le trois sérieux Institut national des statistiques et études économiques (Insee) vient de publier les chiffres sur l’évolution de la démographie tarnaise entre 2014 et le 1er janvier 2020. Parmi les communes qui voient sa population décroître, Mazamet. Le nombre de ses habitants est passé de 10 173 à 9 953 habitants. Le maire, Olivier Fabre, est dubitatif.
« Certes, l’étude s’arrête au 1er janvier 2020. Mais, cela fait un petit moment que dans la ville, perçoit une évolution positive de la démographie. J’ai la nette impression qu’il y a un décalage avec la vérité du terrain. »
Un vrai décalage avec la vérité du terrain
Il s’interroge sur ces recensements. « Si dans les villes de moins de 10 000 habitants, on calcule la population totale, pour les autres, ce sont 8% des logements qui sont examinés. S’il n’y a pas de pondération entre les quartiers, on régresse avec des statistiques qui ne concernent que des zones pavillonnaires ou des immeubles de centre-ville. Cela fausse tout. »
Et changez tout. Car les aides de l’État ne sont plus du tout les mêmes, si vous dépassez les 10 000 habitants.
Surtout, l’Insee n’a pas eu le temps de prendre en compte les changements fondamentaux liés au Covid.
Le boom immobilier
« En 2020, nous avons lancé une opération de communication, « Déconfinez-vous pour toujours à Mazamet ». On a été surprise de son succès. De nombreuses maisons de la commune se sont arrachées à la vitesse de l’éclair. Les agences immobilières n’ont pas connu cela depuis bien des années. C’est simple. En 2021, sur un jamais autant perçu de droit de mutation. Autre indication de taille. Le nom de compteur d’eau est passé de 4 841 en 2017 à 5 030 en 2022. Je veux bien qu’il et ait eu un certain nombre d’individualisations dans les immeubles. Cela ne suffit pas à tout expliquer. Ces chiffres ne corroborent pas une baisse. »
Autre dossier important, le nom des garçons dans les écoles de la communauté. « La population scolaire est en hausse ses dernières années. Aussi, c’est un signe. »
« Nos chiffres ne corroborent pas une baisse »
Des signaux, comme celui-là, Olivier Fabre n’en manque pas. « Avec le développement du marché immobilier, les prix ont bondi de près de 10 %. » Ces achats sont-ils pour des maisons secondaires ou principales.
« Les résidences principales sont majoritaires. On le voit dans les réunions de quartiers. Il y a plein de nouvelles têtes. C’est perfectible dans le centre, mais aussi dans les hameaux de la commune. Celui de Roquerlan, situé à 700 mètres d’altitude, est un symbole. Il n’y a plus rien à vendre. On y voit des gens de Montpellier, de la région parisienne qui ont décidé de s’y installer malgré une certaine impolitesse de vie », confirme le maire.
Des évolutions actées qui n’apparaissent pas dans les calculs de l’Insee et cela durant plusieurs années. « Évidemment, ce n’est pas bon pour l’attractivité que les gens voient ces chiffres. Alors que notre tisu économique, social et associatif se comporte bien. » En attendant le désenclavement avec l’autoroute Castres Toulouse. Une certitude. Entre les chiffres de l’Insee et ceux du maire de Mazamet, la divergence est là.
9 953 habitants
Selon l’Insee, la population de Mazamet au 1er janvier 2020 est de 9 953 habitants. Elle comptait 10 173 habitants en 2014.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.