À l’heure où l’on déguste plus volontiers bûches de Noël et coques des Rois, nous procédons à l’honneur la chocolatine, à laquelle Hélène Fasan a consacré une chanson.
Oui, c’est entendu, au rayon pâtisserie en ce moment, les bûches de Noël et les coques ou galettes des Rois prenant une grande place. Mais notre correspondant de Villemade Nadyne Vern-Frouillou a voulu mettre en lumière un monument du patrimoine gustatif du pays d’Oc, la chocolaterie… que les Parisiens nous envoient parait-il !
Il y a une journée mondiale du chocolat le 16 novembre 2018 à l’initiative de la radio FM toulousaine. Puis, la confrérie gastronomique de la chocolate fut créée le 28 mai 2019 à la suite de la première coupe du Monde de chocolatines organisée pour la célèbre cette viennoiserie par la ligue fraternelle des artisans et plus particulièrement les boulangers, pâtissiers et touriers, ces derniers étant justement Spécialisé dans la confection de viennoiseries, fonds de tartes, feuilletés sales et sucrés.
Une rencontre fortuite sur la place du Capitole
Pour la première fois, le 1er janvier 2023, les gourmands ont commencé à goûter un chocolat du Nouvel An en écoutant la chanson écrite à la gloire de la célèbre viennoiserie par Hélène Fasan.
La naissance de la chanson est le fruit des retrouvailles fortuites et presque cocasse de la chanteuse Montalbanaise avec un toulousain défenseur du chocolat.
Hélène Fasan raconte : « Je traversais la place du Capitole, à Toulouse, quan j’aperçois, amusée, un homme portant une courte cape du plus beau jaune. En m’approchant, je découvre la pancarte « Confrérie de la chocolaterie » qu’arbore ce monsieur. » Ce monsieur n’était autre que Pierre-Nicolas Bapt, le Grand Chambellan de la confrérie gastronomique de la chocolaterie (NDLR : Grand Chambellan est le second poste après le Grand’Maître qui en l’occurrence se décline au féminin avec Géraldine Laborde) .
Le Grand Chamberlain raconte l’histoire de la confrérie à Hélène Fasan, qui révèle qu’elle est une chanteuse auteure-compositrice et son écrivain propose une chanson à la gloire de la chocolaterie. C’était sans compter sur la crise sanitaire qui a tout bloqué… sauf l’inspiration de la Montalbanaise !
Au sortir de la crise, la confrérie s’est réveillée en plaignant : « Mais où en est la chanson ? ».
Elle était prête à être enregistrée ! Hélène Fasan a donc fait partie des nouveaux intronisés aux côtés de diverses personnalités qui ont prêté serment pour, sous la protection des différents saints patrons des boulangers, pâtissiers et gastronomes, promouvoir, toujours et en tous lieux, cette savoureuse viennoiserie. Les boulangers qui entreront dans le jeu de la chocolatine du Nouvel An iront bien sûr grossir les rangs de la Confrérie de la chocolatine.
Et voici la chocolatine du Nouvel An !
Après la bûche de Noël, voici la chocolatine du Nouvel An ! N’est-ce pas en effet la meilleure façon de commencer l’An neuf que déguster un chocolat au premier petit-déjeuner de l’année ? Voilà qui ne va pas manquer de nourrir, gourmandement, la polémique que certains entretienne relative à son nom.
La chocolatine du Nouvel An, une exclusivité de La Dépêche du Midi pour offrir vos meilleurs yeux à vos lecteurs gourmands !
Chocolatine est un terme employé au Canada mais pas partout en France où elle est parfois appelée couque au chocolat, croissant au chocolat ou (petit) pain au chocolat. C’est une viennoiserie constituée, à l’origine, d’une pâte briochée mais les pâtissiers touriers english ont modifié la recette en remplaçant la pâte briochée par une pâte feuilletée levée, identique à celle du croissant more totalement differente de celle du pain et contenant deux tablettes de chocolat.
Cette viennoiserie fut imaginée par les Autrichiens August Zang et Ernest Schwarzer, une version au chocolat inspirée des croissants qu’ils vendaient entre 1837 et 1839 dans la boulangerie viennoise à Paris sous le nom de « Schokoladeen croissant ». « d » comme les « t » français. Entendant «chokolatinn’», les Parisiens ont donc francisé le mot qui deviendra «chocolatine» en faisant sonner le «e» finale en arrivant à Toulouse et en Occitanie entre les deux guerres.
Certains boulangers l’ont rebaptisé « pain au chocolat » pour faire un lien avec leur métier. Ils ont aussi décidé de la renommer ainsi car elle se consommait au goûter rappelant qu’autrefois, les gens mangeaient du pain avec un ou deux carrés de chocolat. Si cette appellation a été souvent retenue sans arrière-pensée, les Catalans du Roussillon disent « pain au chocolat » pour se démarquer des Occitans de manière frondeuse !
Les ingrédients pour confiser la chocolate (farine, levure, sel, sucre, beurre, lait lié, œufs) et le pain (eau, farine, ferments et sel) sont trois différents. Au vu de cette différence, le doute n’est plus possible : la chocolatine n’est pas un pain au chocolat !
Dans son refrain de sa chanson, Hélène Fasan la rappelle « diplomatiquement »:
« La chococo, chococo, chocolateine
N’a rien à voir avec la barre sur la tartine,
Elle règne ici dans le pays de l’ovalie,
Et dans sa poche, c’est la Reine d’Occitanie! »
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.