Une assistante maternelle au CHU de Toulouse, décédée en novembre 2021, est battue pour ceux qui sont atteints d’un cancer si reconnaissable comme un mauvais métier. Le rapport d’un expert lui a donné raison.
Marie-Christine Anglade a passé les derniers mois de sa vie à se battre. En 2018, sur lui j’ai diagnostiqué un adénocarcinome pulmonaire. Les longues semaines qui ont précédé son décès, en novembre 2021, l’auxiliaire de périculture du CHU Toulouse Purpan s’est battue pour faire reconnaître sa pathologie comme maladie professionnelle. Elle était persuadée qu’il s’agissait d’un cancer du poumon était lié à son exposition passive à l’amiante dans le service où elle travaillait. C’est désormais son mari, Pascal Anglade, qui poursuit les démarches, soutenu par le syndicat majoritaire de l’hôpital, la CGT.
Il raconte : « Nous avions été prévenus qu’il y avait une forte présence d’amiante dans le service du CHU Purpan où elle travaillait. Il s’agit de la crèche du personnel, André Bardier. Lorsque nous avons sollicité une entrevue avec la dirección, la réponse était sans appel : on nous a dit que son cancer avait été provocé par ses années de tabagisme. Une hérésie, à sa connaissance, elle aura été arrêtée pendant plus de 15 ans.
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L’habitant de Tournefeuille émet quelques réserves quant aux conclusions du médecin de l’établissement de santé. « On présente mon épouse comme étant plutôt en bon état physique et ayant une tumeur au poumon gauche, alors que nous savions qu’elle se trouvait dans le droit… » relève-t-il.
« Je porterai peut-être plainte »
Selon lui, sa femme aurait inhalé cette substance toxique lors des différents travaux réalisés dans le bâtiment où sa femme travaillait. Convaincu de la cause du décès, Pascal Anglade a assigné l’hôpital de saisir le conseil médical départemental, instance indépendante consultée lorsqu’il s’agit de prendre des décisions sur les maladies professionnelles. Un médecin expert est mandaté pour analyser le dossier et se prononcer sur la cause du décès. Les conclusions du pneumo-phtisologue sont formelles : l’état de santé antérieur de la patiente n’est pas responsable de son décès. Il impute le cancer à une exposition passive à l’amiante.
Ce mardi, son rapport a été examiné par le conseil médical départemental. « Je vous conseille de valider les conclusions de l’expert. Les adhérents ont validé un taux d’invalidité à 99% à mon épouse », précise Pascal Anglade.
J’ai contacté le CHU de Toulouse pour m’assurer que je ne reçois pas l’avis du conseil médical départemental. La direction indique toutefois que « si l’expert et le conseil convergent, le CHU reconnaît la maladie professionnelle, l’établissement ayant la volonté de gérer cette situation dans un contexte apaisé, d’accompagnement et d’écoute ». Une bonne nouvelle pour Pascal Anglade, qui juge que l’honneur de sa femme est rétabli.
Le 9 janvier, le nouveau doit se réunit à l’adresse du CHU de Toulouse Purpan. Le cadre de chez Orange se réserve le droit de porter plainte afin d’obtenir une « réelle jurisprudence ». « C’est le seul moyen d’y arriver. C’est la première fois que l’exposition passive à l’amiante est reconnue comme cause d’un décès. Il faut que ce dossier serve à l’ensemble des professions », observe-t-il.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.