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Qu’est-ce que le passe-t-il route de Toulouse ? Des enseignes ferment, des locaux toujours vacants, des pavillons emmurés, la zone semble en désuétude mais, patience, le Grand Cahors a de grands projets.

On parle régulièrement de ces commerces qui se vident dans nos centres-villes mais rarement de ceux qui ferment en zona commerciale. Petit à petit, les 19 000 véhicules qui empruntent chaque jour 3,7 km de la route de Toulouse voient les rideaux tomber sur certains locaux. Autrement dit, avec ce restaurant Poivre Rouge qui a fermé ses portes en toute discrétion cet hiver, le local de plusieurs centaines de m² est désormais en vente. Après les fermetures de Weldom, Sport 2000 ou encore l’Orange bleue, un concessionnaire automobile pourrait aussi déménager. Alors que le domaine de Labéraudie est en pleine expansion au nord de Cahors, le bassin sud, qui compte 120 entreprises et 1000 emplois, semble laisser à l’abandon. « Mais ce n’est qu’une impression ! » soufflé le Grand Cahors.

La bataille a enfin trouvé un repreneur
DDM – Sarah Nabli

Une zone à risque freinée dans sa transformation

Le dossier est en effet plus complexe qu’il n’y paraît. Rappelons-le, l’entrée sud de Cahors est en zone inondable car trois ruisseaux sont réunis : le Quercy, le Bartassec et le Lacoste. L’eau peut rapidement monter et les courants devenir violentes, deux crues de 1996 et 2010 ont marqué les esprits. Ces phénomènes ne peuvent pas être anticipés contrairement à une crue du Lot qui a rencontré de nombreuses heures. Le Plan de Prévention des Risques Inondations (PPRI) a été établi après 2004, sur la base de la situation du tracé toulousain : impossible de construire à partir de bâtiments neufs, les rénovations et la circulation sont strictes, et il est impossible de changer la « destination » d’un local au titre du code de l’urbanisme. Un atelier ne peut pas être transformé en commerce par exemple. Résultat la zone est très attractive, ancienne, le phénomène de villégiature commerciale s’amplifie.

Banderoles récurrentes sur la route de Toulouse

Banderoles récurrentes sur la route de Toulouse
DDM – Sarah Nabli

Comment faire évaluer le secteur ? Le casse-tête dure après plusieurs décennies. Pour le Grand Cahors, les démarches sont lourdes et complexes. Parmi les propriétaires fonciers qui touchent les loyers et ne veulent pas de changement, les exploitants parfois commerce, des acteurs aux intérêts contradictoires la topographie et les risques climatiques, toutes ces difficultés freinent les aménagements sur cette zone. En 2011-2012, Cahors avait déjà développé des études approfondies nécessaires par l’Atelier national « Territoires économiques », il accompagnait les collectivités engagées dans la définition de projets urbains sur des complexes de secteurs. Une feuille de route avait été expliquée avec notamment d’importants travaux hydrauliques pour réduire les risques de crues.

Un projet d’envergure d’au moins 8 ans

Mais le coup d’accélérateur sur la transformation de la zone s’est fait en juillet 2022. Le Grand Cahors a signé avec l’état le Projet partenarial d’aménagement (PPA). La ville va bénéficier d’expertises de haut niveau en urbanisme et ingénierie notamment celles du Grand Paris. Trois sites sont en PPA en Occitanie dont Toulouse Matabiau. Un projet à long terme de plusieurs millions d’euros avec trois objectifs : sécurisation, rénovation urbaine et renaturation du site.

Le restaurant Poivre Rouge a fermé ses portes discrètement

Le restaurant Poivre Rouge a fermé ses portes discrètement
DDM – Sarah Nabli

Le Grand Cahors a d’ailleurs mandaté l’Établissement Public Foncier d’Occitanie pour se porter acquéreur de biens sur la zone, entreprendre un renouvellement urbain et des travaux hydrauliques. La collectivité est également propriétaire des six pavillons murés qui ont été détruits cette année. Elle a également acquis l’Atelier 46 et le Centre de contrôle technique. Dès 6-8 ans, l’entrée sud devrait donc enfin changer totalement de visage.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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