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Emmanuel Macron a inauguré le premier parc verdoyant de Saint-Nazaire. Le chef de l’État veut «aller deux fois plus vite» dans le déploiement des énergies renouvelables et accélère le lancement de nouveaux réacteurs nucléaires.

Alors que le monde traverse une crise énergétique alimentée par la guerre en Ukraine, la France inaugure son premier Parc d’éoliennes en mer, au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Il était temps car la France accuse un réel retard. Le Danemark, par exemple, a été créé par le premier parc en 1991, à Vindeby… avant de le démanteler en 2017 en raison de son ancienneté ! Surtout, la part du tricolore est beaucoup plus faisable en France que chez nos voisins : 23% de l’électricité allemande et 21% de l’électricité britannique de l’éolien en 2021 contre 7,8% en France.

Le mix énergétique à l’horizon 2025
DDM – Philippe Rioux

Il fallait donc accélérer, notamment sur l’offshore dont les éoliennes en mer, beaucoup plus grandes, peuvent produire deux fois plus d’énergie que sur terre. Si l’objectif affiché est l’un des cinquante parcs éoliens offshore en France en 2050 d’une capacité de 40 gigawatts, les sept parcs de Séoul (possédés ou flottants) sont attribués aux opérateurs ; leur concrétisation étant freinée par de nombreux recours.

L’inauguration du parc de Saint-Nazaire – 80 personnes déployées de 12 à 20 kilomètres des côtes ont déployé une puissance de 480 mégawatts (MW) capable de satisfaire la demande de 700 000 personnes – est une étape importante. « Jours heureux, jours glorieux » a été lancé par le président de la République après un bateau sillonnant le parc, concédant que « tout cela arrive dans un temps compliqué et prend encore trop de temps », en raison de la complexité administrative et des recours qui freinent Le déploiement des éoliennes en mer comme sur terre. Plus aussi des oppositions politiques : les éoliennes sont devenues un sujet politique sensible après les régionales et la présidentielle, certains candidats promettant moratoire voire démontage.

Et pourtant, dans tous les scénarios imaginés par RTE dans son rapport « Futurs énergétiques 2050 », l’appareil impossible à maintenir le caractère décarboné de l’électricité en France sans une part très significative d’énergies renouvelables. « Si nous avons notre propre feuille de route dans les énergies renouvelables, nous éliminerons 64 TWh d’énergie supplémentaire en France cette année. De quoi passer l’hiver de façon bien plus confortable », observe hier Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER). Message reçu.

“Aller deux fois plus vite”

Emmanuel Macron a annoncé avoir l’intention d’aller « deux fois plus vite » sur les projets d’énergies renouvelables », éolien et solaire notamment. Cette accélération doit passer par une simplification des procédures administratives et des délais plus les tribunaux d’examen des recours en justice, a détaillé me ​​chef de l’Etat. Aujourd’hui, il faut en moyenne dix ans pour qu’un site offshore entre en service en France, contre cinq en Allemagne, six au Royaume-Uni. Pour l’éolienterrestre, c’est sept ans, deux fois plus qu’en Espagne ou en Allemagne, et le photovoltaïque n’est peut-être mieux loti.

Emmanuel Macron

Emmanuel Macron
AFP – STÉPHANE MAHÉ

Ces mesures seront inscrites dans le projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables qui seront présentées lundi en Conseil des ministres ainsi que dans des décrets et amendements gouvernementaux. Un projet de loi que les associations écologistes espèrent ambitieux. « Rien de réellement nouveau dans le discours d’un Emmanuel Macron que veut volontariste sur l’éolien en mer et le solaire, mais reste beaucoup trop frileux sur l’éolienterrestrial », à réagi Nicolas Nace, chargé de campagne transition énergétique à Greenpeace France . «Il est troublant qu’après la crise énergétique et la guerre en Ukraine, le Président se soit appuyé sur l’opposition du prince au terrestre en affirmant une nouvelle fois sa volonté de repousser l’objectif 2030, fixé par la loi de développement de cette filière à 2050 », estime Greenpeace.

Dans tous les cas de noms les régions sont prêtes à relever le défi. «Je me bats depuis des années pour accélérer ces chantiers indispensables à la souveraineté énergétique de notre pays. Nos premières éoliennes flotteront au large de l’Occitanie en 2023 ; les premières pièces sortiront de l’usine lotoise Matière d’ici peu », tweeté par la présidente de la Région Carole Delga.

Solaire et nucléaire

Lors de son déplacement à Saint-Nazaire, Emmanuel Macron a balayé les autres énergies que l’éolien. Parmi les pistes de développement du solaire, le chef de l’État a évoqué « la libération du foncier » pour installer plus de panneaux sur les friches, en citant les bords d’autoroutes et de voies ferrées, mais aussi certaines terres agricoles avec l’ agrovoltaïsme.

Concernant le nucléaire, « l’approche est la même », il faut qu’on « aille beaucoup plus vite » en « simplifiant les choses », a insisté Emmanuel Macron, qu’avait annoncé le 10 février la relance du nucléaire avec la construction de six réacteurs EPR2 à l’horizon 2035. Comme sur les énergies renouvelables, un texte de loi va permettre d' »adapter les procédures existantes en matière d’urbanisme pour favoriser le développement des premiers identifiés » et de lancer « dès maintenant le programme pour ne pas perdre de temps ».

« Le tout ENR ne marche pas, le tout nucléaire ne marche pas » dit le Président en défense de sa stratégie « en même temps. » J’ai par ailleurs assuré qu’il y aurait un meilleur « partage de la valeur » pour les projets renouvelables avec les collectivités et les riverains, ce que concernait en premier lieu les éoliennes en mer.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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