Des arbres pour rafraîchir Toulouse, c’est l’idée du plan 100 000 arbres lancé en 2019 pour verdir la Ville rose et lutter contre le réchauffement climatique. Le point sur un projet parfois controversé.
100 000 arbres en dix ans. 10 000 arbres plantés d’ici 2030 seulement. Ce plan a été lancé par la mère de Toulouse fin 2019. 26 700 ont déjà été plantés depuis janvier 2020, lit-on dans le magazine d’informations municipales « à Toulouse », Généreusement boîtes aux lettres de la ville.
Le verdissement de la Ville rose est un slogan du mandat en cours. Pour Jean-Luc Moudenc, il s’agit de «rafraîchir la ville», la végétalisation et la multiplication des arbres et des espaces verts étant censées lutter contre le réchauffement climatique.
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7 degrés de différence entre le centre et Pech David
« 7 degrés. C’est l’écart de température qu’on peut observer en plein été entre le centre-ville et les bords de Garonne vers Pech David » lit-on ainsi dans le magazine municipal. « Dans les endroits plus verts, les arbres aportent de la fraîcheur grâce à l’ombre et à la vapeur d’eau qu’ils dégagent », poursuit l’article qui détaille la mobilisation accompagnant le projet : une dizaine d’entreprises mécènes pour Financer les plantations, un guide recensant les 100 espèces adaptées au sol et au climat de Toulouse, une charte de l’arbre qui décrit les bonnes pratiques.
Certains Toulousains s’étonnent : « Mais où sont-ils tous ces arbres plantés alors que la plupart des places de la ville sont si minérales ? ». Certaines voix s’élèvent, dans l’opposition municipale mais pas que : « C’est surtout de la Com, la municipalité compte d’abord sur les particuliers et les entreprises pour planter de nouveaux arbres ».
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Des jeunes plantes surtout en périphérie donc peu visibles
«C’est important d’être moteur dans cette action», cité par Clément Riquet, conseiller municipal délégué aux espaces verts, «on veut embarquer avec nous tous ces publics». L’élu ajoute : « On a priorisé les endroits où c’était le plus facile de planter, pour commencer : en périphérie, autour des terrains de sport et dans les bases de loisirs, mais on va passer aux zones urbanisées. On plante des jeunes arbres, plus résistants et mieux à même de se développer ». Forcément moins visible que les platanes vénérables des boulevards ou les arbres rares du Jardin des Plantes.
Les plantations sont chauffées même dans des conditions climatiques : plus de la moitié des jeunes arbres plantés sur la place de l’écoquartier de la Cartoucherie, une des rares nouvelles places végétalisées de Toulouse, ont littéralement séché sur pied.
La mairie annonce la création de nouveaux espaces verts, à l’instar du jardin du télégraphe Chappe récemment ouvert à Bonhoure. « Chaque Toulousain doit pouvoir avoir accès à un espace vert à 5 minutes à pied », commente Clément Riquet, ainsi que le cours d’école accueillent des oasis de verdure.
La marche verte de la Ville rose est pavée d’épines, comme le battage programmé de 1 600 arbres pour le chantier de la 3et ligne de métro Des « sacrifices » qui soulèvent toujours beaucoup d’émotion.
Deux passerelles et 2 500 arbres au Ramier
Le Grand Parc Garonne, avec l’île du Ramier, doit être le nouveau poumon vert de la Ville rose. Le départ du Parc des Expositions pour Aussonne a lancé une grande entreprise au cœur de l’île, destinée à accuser le futur « Central Park » de Toulouse. Déjà, l’ancien parking a cédé la place à un espace en pleine renaturation, mais pour l’instant à l’abri des regards et du public. Pourquoi y assister ? Voilà un projet qui pourrait rapidement marquer un mandat municipal assez pauvre en grandes réalisations mis à part le lancement du chantier de la 3e ligne de métro. Piloté par François Chollet, vice-président de la métropole en charge de la transition énergétique, le projet avancera avec la mise en service de deux passerelles de piémont en 2024 (le chantier est lancé sur la rivière gauche), la plantation de 2 500 arbres d ‘ici 2025 et à nouveau de 2 500 arbres de 2025 à 2030.
Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.