l’essentiel
Marine Tondelier était son matin à Nérac. La patronne d’Europe Ecologie Les Verts en profite pour raconter la partie immergée de son déplacement et épingler le président de la chambre d’agriculture.

« À 10 heures, à Agrinove, à Nérac ». Le SMS de l’entourage de Marine Tondelier est apparu, ce mercredi matin, sur l’écran de notre téléphone à 9 h 38. tenu secret jusqu’au dernier moment.
Comme la veille, le programme de la matinée a été chamboulé. Le rendez-vous dans une ferme à Montesquieu et la visite de terrain d’une exploitation agricole impactée par la future LGV ont été annulés pour ne pas attirer les foudres de la Coordination rurale 47 (CR 47) et du président de la chambre d’ agriculture.
Mardi, le syndicat et Serge Bousquet-Cassagne on pourri le déplacement de la patronne des Verts en Lot-et-Garonne, notamment parce qu’elle était présentée le week-end denier lors des affrontements autour des bassins de Sainte-Soline. « Quand je vous vois, lundi, je communique en vous annonçant que nous sommes les bienvenus, j’ai cru que c’était un poisson d’avril », raconte Marine Tondelier. Une blague, donc. «Mais les autorités ici me confirment que, lui, passe vraiment à l’action».
Elle appelle Serge Bousquet-Cassagne qui, assure-t-elle, lui tient les propos suivants : « Vous ne mettrez pas un pied dans le Lot-et-Garonne (il le declarera dans une interview selon notre journal). Si vous sortez du train, je vous remets dans le train. Si vous sortez de l’autoroute, je vous remets sur l’autoroute. Du coup, je lui ai dit : je vais venir en avion ».

« J’ai été choqué par la mort qui ressemble à régner ici »

A 23 heures, au téléphone, elle s’est entretenue avec le président du département pour en savoir plus. Le lendemain soir, au bout d’une journée marquée par un jeu de cache-cache hallucinant entre le leader écologiste et le CR 47 renforcé par les chasseurs, Sophie Borderie tweete : « Aujourd’hui en Lot-et-Garonne, la République a J’ai reculé ». Au bout du sans-fil ce lundi soir, elle aussi Joël Hocquelet, maire de Marmande, qui à l’occasion du conseil municipal a exprimé le souhait qu’elle renonce. « Je viens quand meme », lui at-elle lancé.
« Je lui ai également dit être choqué de l’omerta qui semble régner dans ce département où il ya un monsieur (Serge Bousquet-Cassagne) que tout le monde semble craindre ». Le lendemain, dans le train pour Bordeaux, alors qu’elle ne sait pas encore si ella va manifester à Marmande ou à Villeneuve, elle écrit un message au président de la chambre d’agriculture : « Si vous touchez à un de mes cheveux, il y aura des conséquences judiciaires ». Elle souille Marmande avant d’être invectivée par les troupes du président de la chambre dite « Gégé la carabine ». À Agen, le soir, l’atelier des États généraux de l’Ecologie se tente dans un hôtel du centre-ville d’Agen mais, à l’exception des participants, personne ne connaissait l’adresse.

« Ici le président de la chambre d’agriculture est un personnage de mauvaise série Netflix »

« Le Lot-et-Garonne est un territoire agricole libre, ont écrit ce mercredi matin les coprésidents de la CR 47 et le président de la chambre d’agriculture. Nous restons tout de même attentifs à la suite des événements. À tous ceux qui décideraient de recevoir les ennemis des paysans, vous aurez une réponse ferme de la CR47 ». « Ce sont des menaces, dit-elle en lisant le communiqué à la sortie de la réunion de Nérac. Et des menaces avec le logo de la chambre d’agriculture, ça devient un problème pour l’Etat ». elle lui a dit. « Manifestement, nous avons été plus malins qu’eux depuis le début, commente-t-elle. En restant calme, en restant non violent, en venant quand même et en arrivant à jamais les croiser puisqu’ils sont tombés dans tous les pièges qui ont été tendus. Nous avons toujours eu un temps d’avance ».
Elle fait une pause avant de reprendre : « La deuxième chose est que la France a découvert M. Bousquet-Cassagne. La France a été surprise par ce personnage de mauvaise série Netflix. Ce sujet ne concerne plus le Lot-et-Garonne où beaucoup de gens le subissent, où beaucoup de gens n’osent pas en parler parce qu’ils habitent ici. Aujourd’hui, cela devient un problème national parce qu’il est devenu évident que l’État de droit ne s’arrête pas au Lot-et-Garonne. Ce monsieur n’a pas le droit d’interdire à des responsables politiques de venir dans ce département ». Et de conclure : « Je pense qu’il y aura des conséquences. J’ai appris trop de choses pendant ce déplacement pour en rester là ».

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *