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Accusés d’avoir tué un homme, avant de le brûler, le 18 avril à Clermont-le-Fort, Félix et ses deux complices, Pablo et Axel, avaient tout pour réussir leur vie.

« Nous étions serrés à l’arrière d’une voiture. Une bagarre a éclaté. Le coup de feu est parti et on s’est retrouvé avec un cadavre. Nous étions choqués. Incapable de réfléchir. Sur un roulé jusqu’à la campagne. Nous étions stressés, dégoûtés. Puis nous avons cramé le véhicule entre deux champs. C’est une grosse connerie », résument les hommes de Pablo, l’un des trois participants à la mort de Tony Fresneau, revenu au charbon le 18 avril 2021 dans une voiture abandonnée à Clermont-le-Fort, en Haute-Garonne.

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Au cours de ces derniers mois d’enquêtes, ces jeunes, élevés dans des familles de notables, ont été examinés par des experts psychiatriques. Ces spécialistes décèlent des fragilités psychologiques.

Félix, atteint d’une maladie rénale grave, reconnu avoir appuyé sur la détente du fusil à canon scié, sans « l’intention de tuer ». Le père de ce jeune homme de 20 ans était professeur de sciences économiques et sociales, sa mère travaillait dans l’aéronautique. Décrit comme un enfant de trois ans à l’avance pour rapporter ses camarades, le client d’Emmanuelle Franck et d’Alexandre Martin a toujours eu l’impression d’être différent des autres enfants de son âge.

« Comme il préférait les livres aux jeux vidéo, cela ne l’aiderait pas à se faire beaucoup d’amis », l’un des voyants voisins de l’époque a été rappelé.

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Un suicide qui change tout

La vie familiale de ce garçon bascule lorsque ses parents divorcent. Ils sont père tombe en dépression avant de se suicider en 2016. Félix à 14 ans et il vient de perdre sont modèle. Il ne s’en remettra jamais. « Désormais, c’est à ma fumée de me rendormir. Sa consommation de drogue augmentait aussi vite que ses résultats scolaires dégringolaient », temoigne un de leurs ex-camarades.

L’adolescent fait référence à moi, s’isole de ses proches et abandonne le lycée. Lorsqu’il a diagnostiqué une maladie rare, Félix a pu vivre chaque jour comme le dernier. Et il se montre tyrannique avec sa petite sœur et sa mère. Capable d’exploser à la moindre contrariété.

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Trois jeunes hommes que ressemblent

En 2019, il devient livreur de pizzas et appartement à Toulouse. C’est à cette période qu’il a commencé à vendre de la drogue. « Je l’ai fait pour compléter mon salaire », explique-t-il, au cours de l’enquête menée par la gendarmerie de Villefranche-de-Lauragais et la section de recherches.
Félix a rencontré Pablo puis Axel. Deux jeunes hommes qui lui ressemblent. Ils sont brillants mais aussi perdus que lui et accros au cannabis. Axel, défends-moi de Pierre Lebonjour a été battu par son père avant de couper les ponts. Et Pablo, assistés de Me Pierre Dunac, à un vendredi semaine d’embûches ont gâché la bonne situation professionnelle de leurs parents. Lui est gestionnaire d’un collège, elle est avocate.

Âgés de 20 à 22 ans, les trois amis font la connaissance de Tony en septembre 2020, huit mois avant son exécution. Quelques jours avant sa mort, « la dose », comme les trois suspects le surnommaient, leur aurait vendu de la kétamine. Mais la drogue avait été remplacée par eau. C’est pour cette dette de « 2 000 € » que Tony lui a envoyé au bout d’un moment. « Ce jour-là, ils ont aussi tué ses parents. Ils ne s’en remettent pas », prédit Brice Zanin, avocat des parties civiles.

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Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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