l’essentiel
Le 29 septembre, le conseil municipal a approuvé la proposition de la DRAC (direction régionale des affaires culturelles) de faire classer aux Monuments historiques la parcelle sur laquelle se trouve l’église Saint-Martin. Ce classement national autorisé de protéger les vestiges archéologiques mis au jour sur ce site, véritable « livre ouvert sur les siècles d’histoire de Moissac ».

La protection du patrimoine historique de l’église Saint-Martin, située à proximité de la commune de Moissac, est demandée. Lors du dernier conseil municipal, ils ont validé la proposition de la DRAC Occitanie : classer la parcelle cadastrale DI 19 sur laquelle est édifié l’édifice au titre des Monuments historiques. « Ce classement permettra de préserver toute la partie au sol, notamment en cas de nouveaux travaux, et d’obtenir des subventions pour l’entretien », précise Loïc Lepreux, responsable du service du patrimoine de la ville.

Une classe de construction en 1922

L’édifice a d’ailleurs lui-même déjà été classé à ce titre le 23 septembre 1922. A l’époque, la campagne du chemin de fer tenta de détruire l’église. Mais suite à des fouilles archéologiques adaptées par le moissagais Armand Viré et un autre érudit de l’époque Jules Momméja, des peintures du 15e siècle y sont découvertes dans la chapelle sud et attestent de l’existence de l’édifice durant le Moyen-Âge . « Mais la pression économique du train n’empêche pas le déclassement de la chapelle nord en 1927 pour étendre la voie ferrée. Ce qui entraîne une nouvelle campagne de fouilles en 1940 pour protéger l’église. Et on découvre qu’il s’agit non seulement d’un bâtiment médiéval, mais aussi gallo-romain », explique Loïc Lepreux. Par conséquent, les peintures sont classées et stabilisées en 1953 pour éviter leur détérioration.

Nouvelle campagne de fouilles en 2012

En 2012, Bastien Lefebvre, ancien maître de conférences en Histoire de l’art et archéologie à l’Université Toulouse Jean Jaurès, décide d’explorer les zones délaissées par les proposateurs de nouvelles interprétations. « En 1940, ils ont fouillé à l’intérieur et un peu à l’extérieur, mais sans regarder le bâtiment en lui-même. Depuis, les méthodes ont évolué. Donc on a voulu faire une archéologie complète allant des élévations jusqu’au sous-sol », a justifié Bastien Lefebvre. Du coup, les nouvelles fouilles me permettent de rencontrer au jour le jour de nouveaux vestiges, comme les sépultures médiévales, et l’aide de nouvelles analyses.

« Il apparaît que l’ensemble du bain est en fait une station thermale gallo-romaine et est probablement appartenu à un riche propriétaire, et qui a ensuite été devenu une église médiévale »

Surtout, les fouilles soulignent une chose : la qualité de conservation du bâtiment antique, surtout concernant l’hypocauste, un système pour chauffer le sol et les bains. « Aujourd’hui, il est encore en élévation sur pilotis. D’un point de vue archéologique, c’est presque un unicum (découverte unique) », affirme l’archéologue, désormais conservateur du patrimoine à la DRAC Occitanie.

Pour Loïc Lepreux, c’est ce qui fait la richesse du lieu. « Chaque époque est venue rajouter des éléments, mais sans trop détruire ce qu’il y avait avant. C’est une sorte de livre ouvert sur les siècles de Moissac ». Ces fouilles aboutissent alors à l’inscription de la parcelle de 1 033 m² au niveau régional. « Mais vu son intérêt, ça mérite un classement national », souligne Loïc, qui espère qu’un seul sera validé, la classe suscitera l’intérêt des mécènes à contribuer à la revalorisation du patrimoine historique.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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