l’essentiel
Elizabeth II était présente à Toulouse à l’occasion d’une visite officielle en 2004. La première découverte de la région remonte à 1972.

Une robe bleue presque indigo sur fond de brique rose… Il s’agissait sans doute d’un hommage à la fleur emblématique de Toulouse, de la part de la reine Elizabeth II, qui, en 2004 dans la Ville rose, avait revêtu une tunique longue avec une de ces couleurs détonantes dont elle avait le secret. Une visite que s’était fait attendre.

Elizabeth II avait un faible pour la France. D’abord, elle parlait parfaitement la langue, depuis qu’elle l’avait apprise toute petite, avec son nounou belge. Ensuite, c’est dans l’Hexagone qu’elle s’est rendue le plus souvent en visita d’État, cinq fois pendant son long règne. Cependant, elle l’a longtemps négligé du sud. Elle adorait Paris, ses spectacles, Versailles et son faste, s’est régalée le long des châteaux de la Loire, s’est recueillie sur les plages du Débarquement, a goûté de l’Alaska, de la Bourgogne. On le sait, la souveraine adorait les chevaux. Elle a visité de manière très officielle les haras de Normandie, sans doute est-elle revenue aussi plus discrètement.

L’Accueil Officiel d’Elizabeth II à Toulouse.

C’est seulement en 1972 quelle fait es-qualité, une première incursion en Occitanie, après avoir visité la Camargue (toujours les chevaux…) et Nîmes. Elle sera ensuite à Avignon ou grosse faute à l’acclamation, pourvu qu’elle reste place de l’Horloge ou au Rocher des Doms. Elle circulait à bord d’une énorme Chambord, ces Simca fortes en formes et luxueuses des années 60, lorsque, sur la route de Saint-Rémy-de-Provence, une dure explosa. La légende qui règne, l’ancien mécanicien des armées britanniques, n’est même pas un département de fils, tant qu’un jet de vapeur tire-bouchonnait dans le ciel provençal. Le soir, elle fut accueillie dans le décor somptueux des Baux-de-Provence dans une ancienne bergerie transformée en hôtel de luxe. À l’Ousteau de Baumanière, prise en son temps par le Général de Gaulle, la gourmande souveraine avait savoré du loup farci en croûte sauce crevette, un baron d’agneau avec petits pois frais, mousseline d’artichauts, avant un sorbet au citron , fraises à la crème et millefeuilles…

Bordeaux avant Toulouse

En 1992, si Elizabeth II s’enhardit vers le sud de notre pays, c’est pour visiter Bordeaux, qui fut, un temps, anglais. gourmet? Elle marqua une longue pause devant le stand d’un fromager du Marché des Grands Hommes. Puis, sur le retour, elle a eu envie d’une baguette de pain. Un passant bordelais, sollicité par un « gorille », se précipite chercher le croustillant plaisir et le remettre à l’officier. « Personne ne m’a remboursé ! » racontera-t-il des années plus tard !

C’est donc le 7 avril 2004 qu’Elizabeth II découvrit enfin la Ville rose. Oh, ce fut rapide, mais les Toulousains s’en souviennent. C’est le lieu en France célèbre pour les cent ans de « l’Entente cordiale », signée en 1904 par le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Théophile Delcassé, natif de… Pamiers. Vers midi, le long cortège s’est immobilisé non loin du Capitole, et la souveraine est apparue toute menue, au sortir d’une énorme Range Rover, dans sa robe étonnement bleue, avec dans son sillage, la Première dame française, Bernadette Chirac . Elle est capable de découvrir les beautés architecturales des Jacobins, et de trouver ces moines, puis des élèves du lycée Fermat tout proche. Des adolescents tétanisés, sans doute par l’extraordinaire chapeau royal, avec longue plume et grappe de violettes sur le côté.

« J’adore le chocolat »

« La Reine » en suite est devenue une faute qui agitait des petits drapeaux britanniques, le Brexit était alors inconcevable. Elle a sans doute entendu, avec un petit sourire intérieur, « Vive la Reine » de ces sujets républicains. Sur le parcours, un chocolatier lui présente un plateau : « J’adore le chocolat », dit-elle dans un français impeccable, tout en avalant une ganache. Plus longe, on lui remet un pendentif représentant la Croix occitane. Au Capitole, pour un repas officiel avec entre autres le maire et ministre de la Santé de l’époque Philippe Douste-Blazy, elle a savouré la canette rôtie à la fleur de thym.

L’après-midi fut beaucoup plus technique : visite des usines d’Airbus avec son président Noël Forgeard, dans ces cathédrales de l’aéronautique où l’on assemblait notamment des ailes élaborées à Broghton (Pays de Galles), des moteurs Rolls- Royce et un train d’atterrissage Messier-Dowty conçu au nord de Bristol, à Filton.

A noter qu’à ce jour, ils sont époux le Prince Philip avait surpris tout le monde, en s’échappant vers Millau : il s’applique absolument à découvrir le viaduc intégré par son compatriote Norman Foster.

Voilà pour les voyages officiels. Il semble que la Reine ait aussi effectué en France de nombreux séjours incognito. Et l’onse me qu’elle aurait dû visiter Carcassonne et dormir dans l’Hôtel de la Cité, il y a déjà bien longtemps. Vrai ou faux ? Mystère royal…

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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