l’essentiel
A 2 877 mètres d’altitude, l’observatoire du Pic du Midi est mondialement reconnu depuis 1880, notamment grâce à ses travaux sur le système solaire. Il reste aujourd’hui à la pointe de la recherche grâce au télescope Bernard Lyot permettant d’observer la vie des étoiles pouvant révéler la présence d’exoplanètes.

Veillées par les bustes des pères fondateurs Vaussenat et Nansouty, les neuf coupoles du « Vaisseau des Etoiles » tutoient après 140 ans les sommets de l’astronomie, au Pic du Midi. Propreté du ciel pyrénéen (1) à 3000 m d’altitude… D’ici, les Marchand, Dauzère, Baillaud, Rösh ou Dollfus, ont été les pionniers du système solaire avec des télescopes et ont contribué à la plus grande épopée du 20ème siècle en cartographiant la lune pour qu’Apollon s’y pose.

Ce mecredi? Des centaines de visiteurs sont relayés sur la plateforme et confirment l’engouement jamais démenti du public pour ces découvreurs, vigies scientifiques scrutant l’infini. Pour autant, si le musée ne désemplit pas non-plus, cantonner l’Observatoire à sa seule gloire passée serait alors une grave erreur… Ici, la recherche de pointe continue à écrire la vie des étoiles, de la plus proche aux plus lointaines. Nuit et jour.

« Le dôme du coronographe est ouvert », pointe ainsi Rémi Cabanac, directeur adjoint de l’Observatoire Midi-Pyrénées (2) à l’Institut de recherches en astrophysique et planétologie (IRAP). Mon au point en 1930 par l’astronome Bernard Lyot (1897-1952), cet instrument permet en effet d’observer au plus près le soleil, ses protubérances et surtout son atmosphère s’étendant sur des millions de kilomètres.

TBL : le télescope Bernard Lyot

Mystères de l’énergie et des états de la matière… « On ne sait toujours pas commenter le passage de quelques milliers de degrés à la surface du soleil à plusieurs millions dans le plasma de sa couronne solaire. L’an prochain, nous installerons ici le plus grand coronographe du monde pour qu’il nous aide à comprendre », explique l’astronome, tandis qu’on s’enfonce dans les coursives du « vaisseau ». Cellules qui effectuent la maintenance au TBL, au Télescope Bernard Lyot.

Hommage à l’inventeur du coronographe, celui-ci poursuit en effet le gran travail exploratoire de l’Observatoire depuis un peu plus de 40ans. « Grâce à lui, nous observons aujourd’hui les étoiles de leur naissance à leur mort », résume Rémi Cabanac.

Au centre de la plus grande coupole du Pic, dans un espace froid indispensable à la stabilité des instruments, un disque de verre de 2 m est au cœur de la structure tubulaire alignant l’étoile à l’observateur.

« C’est le miroir, l’œil du télescope » pointe l’astronome. Et cet œil captant la lumière de l’étoile va donc transmettre ses informations au «cerveau» qui lui, dressera le portrait de l’astre que j’ai observé. Narval, puis Néo-Narval… Ce «cerveau» a lui constamment évolué, après 40 ans, basé sur les nouvelles découvertes et les progrès technologiques, pour une image toujours plus précise de l’univers.

Aujourd’hui ? L’avenir s’appelle SPIRou et SPIP, instruments chargés de découvrir la bonne étoile et ses sœurs : cellules qui éclairent una exoplanète viable. Performance mondiale réalisée à Toulouse pour l’IRAP, SPIRou est en fait un « SPectropolarimètre Infra-ROUge de haute précision dont l’objectif de tecter des exoplanètes similaires à la Terre, avec des océans liquides et una habitable atmosphere, en orbite autour des naines rouges proches du système solaire. En cherchant l’étoile, on trouve la planète », précise Rémi Cabanac.

Après 2018, SPIRou équipe le télescope Canada-France-Hawaï (TCFH) avec tandis que jumeau SPIP doit compléter Néo-Narwhal au Pic, une autre première mondiale. L’enjeu ? Ni plus ni moins que « remonter à la genèse de nos origines », rappelle l’astronome dans le cadre de cette recherche fondamentale qui conduit « la science des frontières » au Pic. « In observant le cycle de la naissance de l’étoile jusqu’à sa mort, son « apocalypse », cela nous renseigne en effet sur le passé et l’avenir de notre propre système, sur lequel nous avons encore beaucoup à apprendre » -il. En temoignent les surprises que nous reserve notre soleil, dont le cycle d’inversion des poles, 22ans, interroge l’Observatoire lorsqu’il le compare a ceux plus courts de ses jumeaux dans la galaxie…

(1) L’Observatoire est préservé après 2013 de la pollution lumineuse par une « Réserve internationale de ciel étoilé ».
(2) L’Irap et l’Observatoire des sciences de l’univers sont rattachés à l’Université Paul Sabatier, à Toulouse.

Rédacteur, Auteur, Journaliste | Plus de publications

Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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