l’essentiel
Sous le feu des critiques alors qu’un tiers des stations-services est touché par des pénuries, le gouvernement a annoncé hier des mesures de réquisition pour débloquer les dépôts de carburants du groupe Esso-ExxonMobil. Plus la grève pour une hausse des salaires a été reconduite chez EssoExxonMobil comme chez TotalEnergies.

Le gouvernement a décidé hier de frapper fort dans les bras de fer entre les grévistes des raffineries de TotalEnergies et d’Esso-ExxonMobil qui font grève pour réclamer des hausses de salaires et leurs deux employeurs. Tancée par le député LR des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, hier après-midi, la Première ministre Elisabeth Borne annonce la réquisition du personnel pour le déblocage des dépôts de carburants du groupe Esso-ExxonMobil, ou un accord salarial conclu lundi par deux organisations syndicales, majoritaires à l’échelle du groupe (CFDT et CFE-CGC) plus ses raffineries.

L’accord prévoit une « enveloppe salariale de 6,5 % en 2023 acompagnée d’une prime de partage de la valeur de 3 000 euros », et, « por faire face à l’augmentation du prix des carburants », une « aide ponctuelle à la mobilité et aux transports pour 2023.

Macron, accroupis-toi, reprends la main

La réquisition chez Esso-ExxonMobil – qui comprend trois entrepôts en France, à Toulouse, Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) – marque un changement de ton du partie du gouvernement qui, d’évidence, avait mal jaugé la situation de pénurie de carburants vécue par de plus en plus de Français (29,4% des stations concernées par des ruptures d’au moins un produit). La semaine dernière plusieurs ministres ont voulu, en effet, toujours rassurants, promettre un retour rapide à la normale, juste parce qu’Emmanuel Macron intervient.

J’ai pris connaissance de la situation et suis conscient de leur caractère politiquement explosif dans l’avis, le chef de l’État a appelé lundi les groupements et syndicats pétroliers à « la responsabilité », en précisant que « le blocage » des dépôts de carburant n « C’était « pour un fait d’affaires », car j’ai demandé à Elisabeth Borne d’organiser une réunion d’urgence. De retour d’un déplacement en Algérie, le Premier ministre s’est exécuté et le ton du gouvernement s’est fait plus incisif.

Dès hier matin, les moreieurs ministres ont ainsi évoqué de possibles réquisitions. « Je pense que la Première ministre de ces trois claires sur le fait que nous prenons le moment venu, c’est-à-dire rapidement, nos responsabilités, mais je crois que dans une première étape il faut laisser sa chance à la négociation de Bonne foi et à une négociation que ne peut pas s’éterniser », a déclaré le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire hier matin en évoquant la situation à TotalEnergies où aucune négociation n’avait démarré. « Soit les négociations démarrent et aboutissent vite et les dépôts de carburants sont rouverts rapidement, soit nous utilisonsons les autres moyens que sont mis à nore disposition, y compris les réquisitions », at-il prévenu, expliquant ce qui s’agissait d’« une question d’heure. »

Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, avait de son côté tenu à faire la différence entre la situation à Esso-ExxonMobil, où, estimait-il, « il n’y a plus aucune raison » de blocage après l’entente signée entre le direction et des syndicats lundi, et à TotalEnergies.

Les grèves reconduites malgré la pression du gouvernement

Les menaces du gouvernement n’ont pas eu l’effet produit puisqu’hier matin chez TotalEnergies, la raffinerie de Normandie, le dépôt de carburants de Flandre et la « bioraffinerie » de la Mède (Bouches-du-Rhône) ont reconduit leur mouvement , bien qu’elles soient conjointes des stations-service autoroutières du réseau Argedis, filiale de TotalEnergies. Côté Esso-ExxonMobil, les deux raffineries de Notre-Dame-de-Gravenchon et Fos-sur-Mer ont reconduit leur mouvement, à l’appel de FO et la CGT.

Alors que les pénuries, très marquées dans les Hauts-de-France et l’Île-de-France gagnaient d’autres régions, le gouvernement a donc tranché en faveur de réquisitions, comme l’avait fait en 2010 Nicolas Sarkozy, confronté à des blocages similaires dans le cadre de l’opposition à sa réforme des retraites. Une décision qui a desserré la colère des grévistes.

En cas de réquisition, « sur colère devant les tribunaux pour faire annuler », Eric Sellini, coordinateur CGT de TotalEnergies, a indiqué que la CGT d’Esso-ExxonMobil avait déclaré « une remise en cause du droit de grève ». « Nous ne sommes pas là pour bloquer la vie de tous les Français mais pour vindicar des conditions de vie dignes », a déclaré Lionel Arbiol porte-parole de la CGT Esso, en marge d’un « grand rassemblement » à l’appel des CGT d’Esso Fos-sur-Mer et de Total La Mède hier matin, bien qu’ils aient pris part à près de 200 manifestants.

Les oppositions étrillent le gouvernement à l’Assemblée

« Chez Total, les syndicats réformistes ont fait appel à l’ouverture de négociations. La direction a répondu favorablement. J’espère que les autres syndicats représentatifs vont saisir cette main tendue, car le dialogue social est toujours plus fécond que le conflit A défaut, le gouvernement agira, là encore, pour débloquer la situation », a affirmé Mme Borne à l’Assemblée sous le feu nourri des critiques de l’opposition. La droite et l’extrême droite ont critiqué un « défaut d’anticipation » et une « fébrilité », quand la gauche a dénoncé des « menaces pour les salariés mais (des) caresses pour les patrons »…

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Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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