l’essentiel
A 28 ans, la chercheuse en économie Mathilde Muñoz dans un parcours singulier. Après de brillantes études, cette Toulousaine promet de rejoindre l’Université de Californie à Berkeley en 2022. Leurs travaux ont été distingués par deux prix de prestige.

A la demande d’un Thomas Piketty ou d’un Jean Tirole, c’est déjà fort à parier que Mathilde Muñoz fera bientôt partie de ces économistes dont « tout le monde parle ». À seulement 28 ans, la jeune femme originaire de Montberon, à 25 km au nord de Toulouse, un parcours académique et professionnel forçant le respect.

Après avoir suivi sa scolarité dans la ville de son enfance, Mathilde intègre le lycée Ozenne au centre-ville de Toulouse. Après deux années à l’ENS Paris-Saclay, et un master à l’Ecole polytechnique, la jeune femme s’interroge : doit-elle intégrer Sciences-Po ou une école de commerce ?
« J’étais à la fois intéressé par les mathématiques et par les sciences humaines. De super professeurs m’ont donné envoyer de faire de l’économie, discipline qui permet de tout concilier. » Mathilde s’imagine alors travailler dans le milieu de la finance mais à l’issue d’une scène au sein de la banque Rothschild, elle change d’avis. « Je suis rendu compte que la recherche me faisait plus vibrer. »

« L’économie donne des utiles formidables pour expliquer le monde »

Elle est lancée alors dans une thèse sous l’égide de Thomas Piketty, l’auteur du Capital au XXie siècle, à la London School of Economics and Political Sciences (LSE). Ils sont soumis : les travailleurs détachés en Europe. « J’ai essayé de comprendre les effets de la mondialisation qui s’opèrent via le commerce international ou via les migrations à travers les inégalités entre les pays. Ce que j’aime dans l’économie, c’est qu’elle donne des utiles formidables pour expliquer le monde. » Cet intérêt pour l’Europe lui vient de loin. « A un mois des premiers souvenirs politiques, c’est le référendum de 2005 sur l’adhésion au traité européen. Je me rappelle que c’était un choc, qu’il y avait un clivage. Ces questions persistent de me tarauder : y at-il des perdants et des gagnants dans la construction européenne ? »

À l’issue d’un travail de recherche de 4 ans, dont un passé à Harvard, la jeune doctorante est aprochée par les universités les plus prestigieuses : Princeton, l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT), Yale ou encore la LSE . C’est enfin Berkeley qui a sa préférence.

Son futur mari Antoine Levy, également économiste, et est embauché, et l’université « lui ressemble » par son approche empirique, et son état d’esprit. Sur le campus, Mathilde côtoie des chercheurs du monde entier. Les économistes français sont particulièrement consultables.

Deux distinctions prestigieuses

« Nous nous distinguons sans doute par une formation initiale de bonne qualité. On nous inculque très tôt des bases solides en mathématiques et une culture généraliste. Cela peut mener à des agendas de recherche créatives, comme l’ont montré les travaux de Gabriel Zucman ou Thomas Piketty. »

Une fois arrivées en Californie, Mathilde concilie leur travail de chercheuse avec des heures d’enseignement. Ces derniers mois, elle a également donné 20 séminaires dans le monde entier. Le travail de cette petite-fille d’immigrés espagnols a été distingué par l’Institut international des finances publiques en 2019 et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2022.

Cette vie à cent à l’heure ne l’empêche pas de revenir au moins deux fois par an dans sa région d’origine. « J’ai conservé des liens très fort avec Toulouse, ma famille et mes amis d’enfance. Je reviens aussi donner des séminaires à la Toulouse School of Economics (TSE). »

En tant que professeurs l’ont fait avec elle, Mathilde encourage les élèves les plus méritants, et en particulier les jeunes femmes à aller plus loin dans leurs études. « Stefanie Stantcheva (économiste de Harvard) a toujours eu du temps pour moi alors qu’elle ne devait rien. Pour la demander, elle m’a dit de faire la même chose avec mes futurs élèves. »

A cette époque-là

1995 : naissance à Toulouse
2014 : ENS Paris-Saclay.
2018 : débuts de sa these sous l’égide de Thomas Piketty.
2019 : distinction de son travail par l’Institut international des finances publiques.
2022 : au sud de ceux-ci et rejoindre l’Université de Californie à Berkeley.

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Gabriel Durant est un journaliste et écrivain français spécialisé dans la région Occitanie. Né dans la ville de Perpignan, Gabriel a toujours été passionné par l'histoire, la culture et la langue de la région. Après avoir étudié la littérature et le journalisme à la Sorbonne, il a commencé à écrire pour le site web Vent d'Autan, où il couvre un large éventail de sujets liés à l'Occitanie. En plus de son travail de journaliste, Gabriel est également un romancier accompli.

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